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Le Bolchévik nº 209 |
Septembre 2014 |
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A bas la circulaire anti-BDS d’Alliot-Marie! Levée des inculpations contre Alain Pojolat !
Comme nous l’expliquons dans notre article sur le BDS, nous défendons ceux qui militent pour cette campagne contre toutes les tentatives de censure, d’interdiction ou de harcèlement. En même temps, nous sommes fondamentalement en désaccord avec leur ligne politique libérale : elle a pour objectif principal de faire pression sur les impérialistes occidentaux, qui ont tant de sang arabe sur les mains, pour qu’ils soutiennent les Palestiniens en décrétant des sanctions économiques et autres contre Israël.
Le NPA joue un rôle central dans la campagne BDS en France ; il prétend que la « pression populaire » pourrait forcer l’impérialisme français à faire plier Israël. Ce sont là de dangereuses illusions, qui contribuent à maintenir les manifestations dans un cadre capitaliste et qui doivent être combattues, car elles constituent un obstacle à une perspective révolutionnaire et internationaliste pour la libération des Palestiniens.
La France a été en 2010 le premier pays à mettre hors la loi ceux qui appelaient à boycotter les produits israéliens – avant Israël, qui l’a fait l’année suivante. Ceux qui passent outre à cette interdiction risquent une peine maximum d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende en vertu d’une circulaire édictée par Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Justice de Sarkozy. Cette circulaire enjoint aux procureurs d’engager des poursuites sur la base de l’article 24 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui réprime ceux qui « auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».
Depuis que cette circulaire a été promulguée, des poursuites pénales ont été engagées contre plusieurs dizaines de militants BDS, et deux groupes de manifestants ont été condamnés. En novembre 2013, douze militants ont été condamnés à Colmar à de lourdes amendes pour avoir distribué devant un supermarché Carrefour un tract qui appelait à boycotter les produits israéliens. Ces militants avaient été acquittés une première fois en 2011, mais le procureur de la République avait fait appel en s’appuyant sur la circulaire Alliot-Marie. L’affaire est maintenant devant la Cour de cassation. En juin 2013, sept autres militants à Alençon ont également été condamnés à une amende de 500 euros chacun (plus 2 000 euros de « dommages et intérêts » aux associations sionistes qui s’étaient portées partie civile), après trois ans de procédure judiciaire. L’affaire sera jugée en appel le 22 septembre. Nous exigeons l’annulation immédiate de ces condamnations et l’arrêt de toutes les poursuites visant des militants du BDS !
En 2010 déjà, Hollande et Valls avaient annoncé leur intention de réprimer le mouvement BDS en signant dans le journal le Monde un appel intitulé « Le boycott d’Israël est une arme indigne » aux côtés de personnalités sionistes comme Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy. Christiane Taubira, ministre de la Justice de Hollande et coqueluche de la gauche, a refusé d’abroger cette circulaire, en déclarant qu’il s’agissait d’un « sujet à risque » et que le boycott pouvait « dissimuler des propos, des pratiques et des comportements antisémites ».
La répression menée par l’Etat contre les militants BDS va de pair avec l’interdiction récente de plusieurs manifestations contre le bain de sang perpétré par Israël à Gaza et la complicité de l’impérialisme français (voir notre article page 9). Il faut vigoureusement dénoncer les poursuites au pénal engagées contre Alain Pojolat, un militant du NPA, pour avoir appelé à participer à la manifestation interdite du 19 juillet à Paris, et contre d’autres militants arrêtés suite aux manifestations Palestine interdites ; Pojolat est convoqué devant le tribunal le 22 octobre. Une fois de plus, l’objectif du gouvernement est de réprimer le mouvement ouvrier et de discréditer en les accusant d’antisémitisme tous ceux qui s’opposent au terrorisme israélien et à la répression anti-musulmans de l’Etat français. A bas toutes les poursuites contre les militants BDS, contre Alain Pojolat !
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