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Le Bolchévik nº 209

Septembre 2014

Hollande veut continuer le sale travail de Gayssot et Sarkozy

Pour la victoire de la grève des cheminots !

Nous reproduisons ci-dessous le tract de la LTF diffusé sur les AG et les manifestations de cheminots pendant la grève.

* * *

18 juin – La grève des cheminots est entrée dans sa deuxième semaine et la détermination des travailleurs ne faiblit pas. Ils veulent faire reculer le gouvernement capitaliste de Hollande/Valls qui s’apprête à faire voter une loi pour accélérer de façon décisive la privatisation du système ferroviaire français et briser les reins des syndicats dans ce secteur stratégique.

Tous les travailleurs du pays ont un intérêt direct dans cette lutte pour préserver la capacité de riposte de la classe ouvrière face aux attaques qui se multiplient pour achever de démanteler l’« Etat-providence » (la somme des acquis sociaux obtenus depuis la Deuxième Guerre mondiale grâce aux luttes ouvrières et notamment la menace d’une révolution socialiste en 1944 et en Mai 68).

Tous les usagers sont également concernés car la « réforme » ne peut qu’augmenter les risques pour la sécurité des voyageurs. De plus en plus la SNCF fait l’impasse sur les frais d’entretien. Le déraillement de Brétigny-sur-Orge a fait sept morts et des dizaines de blessés l’année dernière ; Frédéric Cuvillier (secrétaire d’Etat aux transports) et Guillaume Pépy (PDG de la SNCF) ont ce sang sur les mains – mais bien évidemment ce sont les cheminots manifestants que les flics interpellent, pas ces messieurs.

Le gouvernement Hollande fait une campagne de propagande inouïe contre les cheminots pour casser la grève. Tous les jours on montre à la télé des « usagers excédés ». On a eu droit aux candidats au bac soi-disant pris en otages par les grévistes. C’est le gouvernement qui est la cause de leurs problèmes en refusant de céder aux justes revendications des grévistes ; il ose prétendre se préoccuper de l’avenir de la jeunesse, lui qui tous les mois enregistre un nouveau record de chômage, et notamment parmi les jeunes – sans compter les attaques contre l’Education et ses travailleurs, de l’école maternelle à l’université. Et le gouvernement cherche à mettre les jeunes dans des trains conduits par des jaunes, souvent des cadres qui n’ont aucune notion des consignes de sécurité que connaissent les vrais cheminots !

Les réformistes et leur gouvernement « de gauche »

Pendant deux ans les bureaucrates syndicaux ont pratiqué avec le gouvernement capitaliste le « dialogue social » (qui pour Hollande consiste à donner des ordres aux chefs de la CFDT pour qu’ils marchent de concert avec le MEDEF) ; ils espéraient jusqu’au dernier moment obtenir quelques miettes. Mais la bourgeoisie française est en pleine crise ; elle subit défaite sur défaite dans la concurrence interimpérialiste et elle n’a pas l’intention de jeter des miettes.

Les directions syndicales ont fini par appeler à reculons à faire grève, sous la pression des cheminots en colère. Si les bureaucrates ont perdu deux ans à négocier, c’est parce qu’ils sont pour une autre « réforme » et parce qu’ils sont fondamentalement pour réformer le capitalisme en partenariat avec ce gouvernement : Bernard Thibault, alors chef de la CGT, avait appelé à élire Hollande, tout comme le NPA, le PG de Mélenchon et le PCF. SUD, lui, avait appelé à « tourner la page de Sarkozy », ce qui revenait au même. Leur stratégie après la défaite sur les retraites en 2010 se résumait à attendre les présidentielles pour se refaire en votant anti-Sarko. Nous les trotskystes de la LTF avons dit lors des présidentielles : « Aucun choix pour les travailleurs ».

Toutes les grandes grèves victorieuses des cheminots dans ce pays depuis trente ans ont fait chuter le gouvernement. Cela avait été le cas lors de la grande grève de 1986-1987, qui avait coupé les ailes au gouvernement réactionnaire de Chirac, ou de celle de décembre 1995, qui avait fini dans la dissolution du gouvernement Chirac-Juppé (et l’élection de Jospin-Gayssot). Mais cette fois-ci il s’agit d’un gouvernement « de gauche ». Il est clair que les bureaucrates ne veulent pas s’engager sur ce genre de terrain.

Dans le meilleur des cas les réformistes de SUD et de la CGT veulent revenir à la SNCF unique comme avant 1997. Avant 1997, parce que Juppé avait alors scindé en deux la SNCF, première étape pour les attaques mises en œuvre aujourd’hui. Quelques mois plus tard Jean-Claude Gayssot, dirigeant du PCF, était nommé ministre des Transports de Jospin et laissait intacte la scission de la SNCF.

De ce fait les bureaucrates n’ont pas appelé à la réintégration dans le statut SNCF des milliers d’employés de la sous-traitance, à commencer par les hommes et les femmes d’origine immigrée qui nettoient les gares ou travaillent dans la maintenance externalisée. Il ne fait pas de doute qu’une telle revendication amènerait en masse ces ouvriers du côté des grévistes. Et comme beaucoup n’ont pas de papiers, il faut revendiquer les pleins droits de citoyenneté pour tous ceux qui sont ici ! A bas les patrouilles racistes de Vigipirate dans les gares, sous couvert de « lutte contre le terrorisme » !

Plus largement, vu le chômage qui ronge les familles ouvrières, cela pose la question du partage du travail entre toutes les mains, sans perte de salaire. Rien qu’à la SNCF des dizaines de milliers d’embauches suffiraient à peine pour rétablir la qualité de service et le niveau de sécurité d’il y a quelques années ! Les capitalistes diront qu’ils sont dans l’incapacité de satisfaire ne serait-ce que le dixième de ces revendications élémentaires. Cela doit convaincre les travailleurs que c’est tout ce système capitaliste qui doit dégager : le remplacement d’un gouvernement capitaliste par un autre, plus « de gauche », ne peut résoudre aucune de ces questions, comme on l’a justement vu en 1997, suite à Décembre 95, avec le gouvernement Jospin-Gayssot.

Pour le moment la détermination des grévistes a mis en échec les tentatives répétées de la haute bureaucratie de la CGT pour faire reprendre le travail : dès jeudi dernier, soit au deuxième jour de grève, le chef de la CGT cheminots, Gilbert Garrel, espérait vendre aux grévistes de soi-disant « enrichissements » du texte de loi obtenus dans les discussions au ministère. Il a dû reculer sous la pression des grévistes. Puis Garrel et Lepaon ont fait une nouvelle tentative le week-end en écrivant une lettre à Hollande lui promettant de stopper la grève si seulement il daignait leur donner un osselet à ronger.

Lepaon a déclaré ce matin à la radio que « grâce à notre action, des amendements ont été déposés et il semblerait à l’heure qu’il est que le gouvernement tienne compte de ce rapport de forces qui s’est instauré ». Autrement dit il est prêt à vendre la grève pour une poignée d’amendements cosmétiques (« à la marge ») déposés par le Front de gauche au parlement et d’ores et déjà acceptés par le PS (le Monde, 17 juin). Pour une lutte de classe contre les patrons et leur gouvernement !

SUGE, flics, matons, hors des syndicats !

Les grévistes qui manifestaient hier matin pour faire pression sur les députés ont trouvé les CRS en face d’eux aux abords de l’Assemblée nationale. Ils ont d’abord scandé « Tous des fonctionnaires, avec nous » – mais cela n’a pas duré longtemps alors que commençaient à s’abattre les coups de matraque et les nuages de gaz lacrymogène. Cette brutale attaque ne fait que souligner que les flics ne sont pas des « travailleurs en uniforme ». Ce sont les chiens de garde de l’ordre capitaliste. A bas les inculpations contre les grévistes !

Et de même la SUGE (police ferroviaire), dont la fonction principale est de harceler les jeunes à la peau foncée dans les trains et de traquer les sans-papiers. Nous protestons contre le fait que tous les syndicats (y compris CGT et SUD-Rail) ont une orientation pour recruter des flics de la SUGE dans les syndicats ouvriers, et que des bureaucrates syndicaux ont cherché à les entraîner dans la grève. Flics, vigiles, SUGE, douaniers et matons, hors des syndicats ! Le mouvement ouvrier doit défendre les jeunes de banlieue contre la terreur raciste des flics !

A bas l’Union européenne capitaliste !

Le gouvernement tire prétexte de ses obligations dans le cadre de l’Union européenne pour tenir bon sur la privatisation de la SNCF en la découpant en trois pour pouvoir privatiser tout ce qui peut rapporter des profits aux capitalistes. Cela permet aux capitalistes français de se cacher derrière l’Europe de l’Allemande Angela Merkel pour pousser leurs propres intérêts, et par ailleurs cela offre une nouvelle occasion aux nationaux-socialistes de Marine Le Pen de se présenter mensongèrement comme les seuls défenseurs de l’ouvrier français sur cette loi de privatisation, tout cela pour attaquer une nouvelle fois les syndicats et accroître les profits des capitalistes.

Ainsi le FN ne s’est pas privé pour dénoncer le 10 juin « la responsabilité des syndicats dans la situation périlleuse qui est celle de l’entreprise et de l’ensemble du secteur ferroviaire français. Leur complicité à l’égard des gouvernements successifs qui depuis 1997 (et la scission RFF/SNCF) ont désorganisé le rail et démembré ses structures pour se conformer aux injonctions de libéralisation de l’Union européenne, est évidente. »

Il faut couper court à ce genre de démagogie en disant clairement – à l’opposé des PCF, NPA et LO qui sont tous pro-UE sous couvert d’une « Europe sociale » capitaliste ou autres fictions : A bas l’Union européenne capitaliste-impérialiste et son instrument financier, l’euro ! A bas la forteresse Europe raciste ! Nous sommes pour une Europe ouvrière issue de révolutions socialistes où l’économie sera collectivisée et planifiée internationalement dans l’intérêt des travailleurs et des opprimés : Pour des Etats-Unis socialistes d’Europe ! Pour stopper les fascistes il faudrait mobiliser toute la puissance de la classe ouvrière organisée, et derrière elle les masses opprimées, femmes, homosexuels, immigrés, etc. qui sont menacés par eux.

La campagne « usagers en colère » du gouvernement n’a pas que pour objectif de démoraliser les travailleurs en dressant les usagers contre eux. Elle pave aussi la voie à des attaques par les flics (sinon les fascistes) contre les piquets de grève et les actions des grévistes au cas où la grève des cheminots s’amplifie. Les travailleurs devront se défendre.

Pour des syndicats industriels !

Les syndicats sont les organes de défense économique élémentaires de la classe ouvrière contre l’ennemi de classe capitaliste. Nous sommes pour des syndicats industriels regroupant tous les travailleurs d’un site dans un même syndicat, qu’ils soient cheminots au statut, quel que soit leur métier, ou sous-traitants. La lutte pour des syndicats industriels est indissociable d’une lutte pour une direction révolutionnaire des syndicats, balayant les bureaucraties syndicales réformistes.

Mais en France les travailleurs sont en général divisés selon leur appartenance syndicale au sein d’une même unité de production, ce qui permet aux patrons de les dresser les uns contre les autres ; cette fois-ci c’est l’UNSA et la CFDT qui appellent à briser la grève. Dans les AG, par-delà les discours obligés d’unité syndicale (CGT-SUD-FO dans cette grève), les bureaucrates passent une partie de leur temps à se soucier de leur propre boutique contre leurs rivaux plutôt qu’à organiser la lutte contre les capitalistes et leur gouvernement. De plus la division française des syndicats, couplée à la sacro-sainte Charte d’Amiens de 1906, permet aux organisations politiques (PCF, NPA et ses diverses cliques, LO) de dissimuler leur propre politique réformiste derrière des étiquettes syndicales.

Ce système capitaliste est en état de pourrissement avancé. Il est plus que temps de le renverser grâce à une révolution socialiste, comme la Révolution russe de 1917, qui avait été dirigée par le Parti bolchévique de Lénine et Trotsky ; pour la première fois dans l’histoire, les capitalistes avaient été balayés et les ouvriers avaient pris le pouvoir avec les soviets (conseils ouvriers). Plus que jamais, ce qui fait cruellement défaut c’est une direction révolutionnaire du prolétariat. C’est un tel parti que nous luttons pour construire. Pour une Quatrième Internationale reforgée !

 

Le Bolchévik nº 209

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