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Le Bolchévik nº 214 |
Décembre 2015 |
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Lettre du Comité de défense sociale
Levée des poursuites contre les Cinq d’Air France ! A bas les procédures de licenciement !
A : Madame Christiane Taubira, ministre de la Justice
Monsieur Frédéric Gagey, président-directeur général d’Air France
Monsieur Alexandre Marie Henry Begoügne de Juniac, président-directeur général d’Air France-KLM
Le Comité de défense sociale dénonce l’arrestation et la mise en examen de cinq salariés d’Air France. Nous protestons également contre les procédures disciplinaires visant une vingtaine de travailleurs de cette entreprise suite à la manifestation du 5 octobre 2015.
Des milliers de travailleurs d’Air France, de toutes catégories, manifestaient ce jour-là contre la menace de près de 3 000 licenciements, après déjà 9 000 suppressions d’emploi depuis 2012. La violence de cette annonce n’avait d’égale que l’arrogance méprisante des dirigeants d’Air France face aux salariés qui étaient entrés dans la salle où devait se tenir le comité d’entreprise. Ayant provoqué la colère des travailleurs, ces dirigeants ont fini par prendre la fuite. La vue des deux individus se carapatant sans chemise a réjoui à juste titre non seulement les milliers de manifestants qui assistaient à la scène, mais aussi les millions d’ouvriers qui dans le monde entier ont ensuite vu ces images.
Cinq ouvriers de la branche cargo et de la maintenance ont été arrêtés chez eux lundi 12 octobre à six heures du matin et soumis à 30 heures de garde à vue, un spectacle auquel le gouvernement veut nous habituer de plus en plus avec sa guerre raciste « contre le terrorisme ». Ils doivent comparaître le 2 décembre devant le tribunal de Bobigny sous l’accusation de « violences en réunion » ; ils risquent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. De l’aveu même de la presse gouvernementale aux ordres (le Monde, 15 octobre), les chemises pourraient bien avoir été arrachées en fait dans la bousculade par des vigiles. Cela n’a pas empêché le Premier ministre Manuel Valls de traiter les manifestants de « voyous ». Comme l’a déclaré Miguel Fortea, le secrétaire général de la CGT Air France : « On tente de criminaliser l’action syndicale et les salariés » auxquels on veut arracher et leur dignité et leur gagne-pain.
Il y a des victimes de violences à déplorer ce jour-là : une hôtesse de l’air et un pilote frappés et blessés par des flics lors de la manifestation au Terminal 2 qui a suivi le rassemblement du 5 octobre. Mais ce sont les Cinq qui risquent gros pour avoir simplement osé protester dans le cadre d’une action syndicale contre des menaces de licenciement ! Tout le mouvement ouvrier est visé par ces poursuites et doit se mobiliser contre l’attaque des patrons d’Air France et de leur gouvernement. Douze syndicats d’Air France ont appelé à manifester le 22 octobre ; comme eux nous exigeons : Levée inconditionnelle des inculpations contre les Cinq d’Air France ! Arrêt immédiat des procédures disciplinaires contre les Cinq et leurs collègues !
Comité de défense sociale, 14 octobre 2015
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Le CDDS est une organisation de défense légale et sociale, non sectaire, se basant sur la lutte de classe et prenant fait et cause pour
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