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Le Bolchévik nº 205

September 2013

Clément Méric assassiné par des tueurs fascistes

Il faut des mobilisations ouvrières/immigrées pour écraser les fascistes !

6 juin – Clément Méric, un étudiant à Sciences Po de 18 ans et militant d’Action antifasciste, a été assassiné hier par une bande de skinheads, apparemment liés aux Jeunesses nationalistes révolutionnaires, en plein centre de Paris vers 18 heures dans le quartier des grands magasins. Ce crime jette une lumière crue sur la montée de la violence fasciste depuis un an dans le pays contre les militants de gauche et les homosexuels, qui a pris un nouvel essor dans l’ombre des mobilisations réactionnaires contre le mariage homosexuel. Nous disons dans le Bolchévik n° 204 (juin) :

« Les fascistes non seulement commencent à faire des scores record dans des élections partielles, les provocations des bandes paramilitaires contre les homosexuels et les militants de gauche ont commencé à se multiplier. Il faut les écraser avant qu’ils ne deviennent une force crédible que la bourgeoisie puisse considérer comme la meilleure alternative à sa disposition pour mater la classe ouvrière; toute l’expérience historique montre qu’il faut pour stopper les fascistes non des bulletins de vote, mélenchonistes ou autres, mais des mobilisations ouvrières/immigrées, basées sur la puissance du prolétariat organisé. »

Il est urgent que les syndicats et l’ensemble du mouvement ouvrier prennent en main la défense de leurs propres militants et plus largement qu’ils prennent la tête de mobilisations incluant les opprimés menacés par les fascistes, que ce soient les homosexuels, les immigrés, leurs enfants et petits-enfants, les femmes, etc.

La montée de la terreur fasciste est un produit de la crise économique mondiale qui prend une acuité particulière en Europe. Elle contraint les différentes bourgeoisies à une lutte de plus en plus féroce contre leur propre classe ouvrière pour restaurer leur taux de profit. En Grèce, où les attaques prennent un caractère extrême, les fascistes d’Aube dorée font ouvertement la chasse aux immigrés dans les rues d’Athènes.

Le système d’alliance interimpérialiste franco-allemand (et italo-britannique) dit « Union européenne » est dans une crise profonde. La bourgeoisie impérialiste française se trouve dans une impasse ; elle ne cesse de jour en jour de perdre du terrain face à ses rivaux, notamment allemands. Les tirades chauvines et protectionnistes d’Arnaud Montebourg, qui légitiment celles de Le Pen, ont pour but de rallier la classe ouvrière française à sa propre bourgeoisie contre les rivales de celle-ci dans d’autres pays et de lui faire accepter de se serrer la ceinture toujours plus.

Les capitalistes et leur gouvernement mènent contre la classe ouvrière des attaques d’une violence inouïe avec l’ANI (destruction de pans entiers du droit du travail qui réglementaient les licenciements), et maintenant l’annonce d’un plan contre les retraites qui fait paraître les plans Balladur, Fillon et Sarkozy comme de simples banderilles. Et depuis des années, les gouvernements de gauche comme de droite multiplient les attaques contre les immigrés et les jeunes de banlieue qui forment une composante cruciale du prolétariat dans ce pays. La classe ouvrière, de son côté, est entravée jusqu’à présent par le soutien des bureaucraties syndicales au gouvernement de front populaire PS-Verts, un soutienenrobé de critiques pour essayer de pousser le gouvernement un peu à gauche.

Les fascistes s’en prennent aujourd’hui surtout aux homosexuels, aux personnes qu’ils considèrent comme non blanches et aux militants de gauche avoués, mais leur cible véritable c’est la destruction du mouvement ouvrier organisé en tant que tel, y compris les syndicats. Le fascisme, c’est la mobilisation de la petite bourgeoisie ruinée et enragée par la crise du capitalisme, une mobilisation contre non pas le système capitaliste mais au contraire la classe ouvrière, la seule force sociale capable de renverser ce système en état de pourriture avancée.

Aujourd’hui ce phénomène reste relativement marginal en France. La bourgeoisie préfère si possible utiliser le parlementarisme et la collaboration des chefs réformistes de la classe ouvrière pour asseoir sa domination, mais en cas de menace sérieuse pour sa propriété elle n’hésitera pas un instant à remettre le pouvoir à cette racaille pour briser les reins de la classe ouvrière. Elle l’a fait en Italie en 1922, en Allemagne en 1933. Et en France on a eu Pétain.

Le fascisme est un phénomèneinhérent au capitalisme. Pour l’éradiquer une bonne fois pour toutes, la seule solution, c’est de renverser le système capitaliste tout entier par une révolution ouvrière, et d’étendre cette révolution internationalement. Pour des Etats-Unis socialistes d’Europe !

Le problème, c’est que la gauche française est opposée à une telle perspective. Et ce n’est pas étonnant, vu qu’elle a appelé à voter Hollande aux dernières élections (PG, PCF, NPA), ou au maximum a laissé ses électeurs libres de leur choix (LO). Mélenchon du Parti de gauche s’est jeté sur l’assassinat de Clément Méric pour appeler à un renforcement de l’action policière de son ex-camarade Manuel Valls, ministre de la police – alors même que le déchaînement de terreur raciste policière orchestrée par Valls contre les Roms et contre les islamistes a directement pavé la voie aux fascistes. Le PG a réclamé la « dissolution des groupes d’extrême droite qui multiplient les actes de violence » (20 minutes, 6 juin). Le gouvernement a insisté qu’il allait procéder « démocratiquement », selon la loi – en l’occurrence il s’agit de légitimer des lois « contre la violence » qui menacent la classe ouvrière. Et d’ores et déjà l’UMP a fait appel aujourd’hui à sévir aussi contre l’« extrémisme » de gauche.

La loi de 1936 sur les ligues fascistes avait été utilisée en 1937 pour interdire l’Etoile nord-africaine (précurseur du FLN algérien) et, dans la foulée de Mai 68, pour interdire en juin 1968 VO et le PCI (les précurseurs de Lutte ouvrière et du NPA). Tout renforcement de l’appareil policier se retourne contre la classe ouvrière, car la police et l’Etat ne sont pas là pour défendre la population contre les assassins ; ce sont des bandes d’hommes armés dévouées à la défense du système capitaliste – et la « justice » capitaliste vient justement de requérir avant-hier un non-lieu pour les flics impliqués dans la mort de Zyad Benna et Bouna Traoré, qui avait provoqué la révolte des banlieues en 2005.

Quant aux flics parisiens (pour ne citer qu’eux), leurs ancêtres ont commis la rafle du Vel d’Hiv et le massacre de centaines d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961 ; aujourd’hui les jeunes de banlieue ont plus de chances de mourir d’une rencontre avec les flics qu’avec les fascistes, comme le montre le procès en cours du flic de Villiers-le-Bel, qui comparaît libre alors que les jeunes qui avaient protesté suite à la mort de Mouhsin et Lakamy en 2007 ont été enfermés pour des peines allant jusqu’à quinze ans. Le mouvement ouvrier doit défendre les jeunes de banlieue contre la terreur raciste !

Police et fascistes servent les mêmes maîtres capitalistes contre la classe ouvrière, par des méthodes différentes. Nos camarades allemands ont mis le doigt ces derniers mois sur l’interpénétration des fascistes et des flics en décrivant le cas du groupe NSU aujourd’hui en procès, auteur de nombreux meurtres de citoyens turcs notamment (voir « Après la série de meurtres nazis, l’Etat renforce la répression contre les immigrés, les musulmans, les militants de gauche », Spartakist n° 195, octobre 2012). Les appels à l’Etat bourgeois pour qu’il agisse contre les fascistes ne sont pas seulement illusoires, ils sont suicidaires.

Pour mobiliser la classe ouvrière, l’obstacle essentiel se trouve en son sein : les directions réformistes dévouées au maintien du capitalisme, à commencer par les bureaucraties syndicales, le PS et le PCF. Elles propagent toutes l’illusion qu’il suffit de faire pression sur le PS pour créer une espèce de « front républicain » et stopper ainsi les fascistes. Dans son tract diffusé ce soir à Paris le NPA a clamé que la réponse, c’est l’« unité contre l’extrême droite ». Ils avaient voté Chirac en 2002 sous le même prétexte et aujourd’hui ils cherchent à sauver l’« unité de la gauche » écornée par les attaques gouvernementales, alors même que croît la colère dans la classe ouvrière contre les attaques du gouvernement.

Lutte ouvrière (LO) a au fond la même politique de chercher l’unité avec les pontes du PS. Lors de sa fête le mois dernier, LO a indiqué qu’il faudrait se défendre matraque à la main contre les attaques physiques des fascistes. Mais quand la classe ouvrière est mobilisée, quelle est la politique de LO ? Lors de la grève de PSA Aulnay, qu’elle a dirigée de bout en bout, elle a organisé un coup d’éclat à la réunion du Conseil national du PS le 13 avril ; Jean-Pierre Mercier, dirigeant de la CGT en grève et porte-parole de LO, a supplié les caciques du PS au gouvernement d’arrêter de trahir les ouvriers et de changer de politique économique. Il a précisé que sinon « on le paiera tous parce que c’est un boulevard qui est ouvert, qui est offert au Front national. Et ça, ça serait une vraie catastrophe nationale pour le pays, ça serait une catastrophe pour le monde du travail » (voir le Bolchévik n° 204, juin).

Il est urgent que la classe ouvrière se mobilise en masse dans la rue pour écraser cette racaille fasciste. Cela exige une lutte intransigeante contre la politique des réformistes qui dévie le prolétariat de cette tâche. Nous luttons pour forger une direction révolutionnaire de la classe ouvrière, un parti comme celui des bolchéviks de Lénine qui avaient en 1917 mené la classe ouvrière à la révolution socialiste. Pour de nouvelles révolutions d’Octobre !

Ligue trotskyste de France

 

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