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Le Bolchévik nº 203 |
Mars 2013 |
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Lettre de condoléances de la LCI au PKK
Nous reproduisons ci-après une lettre de la Ligue communiste internationale, en date du 14 janvier, adressée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour lui exprimer nos condoléances après l’assassinat en forme d’exécution de trois militantes du PKK à Paris le 10 janvier. La lettre a été donnée à des représentants du PKK à Paris le 15 janvier lors d’une cérémonie en commémoration de ces militantes kurdes, à laquelle ont pris part des milliers de personnes. En dépit de la reprise des frappes aériennes turques contre des campements du PKK en montagne, des dizaines de milliers de Kurdes se sont rendus à leur enterrement à Diyarbakir en Turquie. Cette lettre, aussi disponible en turc, a également été distribuée lors d’une manifestation kurde à Londres le 18 janvier.
Le meurtre de ces trois militantes kurdes à Paris, dont une représentante de premier plan du PKK, ne peut manquer de nous rappeler l’assassinat à Paris en 1988, sous Mitterrand, de Dulcie September, militante anti-apartheid et dirigeante de l’ANC. A l’époque les services secrets sud-africains avaient été pointés du doigt, ainsi que la complicité des services secrets français (voir notamment le livre de François-Xavier Verschave, la Françafrique). Paris est une ville dangereuse pour les militants politiques en exil, et ce notamment sous un président socialiste. Pendant ce temps le gouvernement capitaliste de Hollande/Valls poursuit la répression contre les militants nationalistes kurdes. Rien que le 12 février une quinzaine de Kurdes ont été arrêtés à Bordeaux et Toulouse (l’Humanité, 18 février). Près de 250 militants kurdes ont été arrêtés en France depuis 2007. Libération immédiate de tous les militants kurdes emprisonnés !
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Au Parti des travailleurs du Kurdistan
La Ligue communiste internationale (quatrième-internationaliste) adresse ses sincères condoléances au Parti des travailleurs du Kurdistan à propos du meurtre brutal de trois de ses camarades femmes à Paris la semaine dernière. Quelle que soit la personne qui a tiré sur Sakine Cansiz, un cadre fondateur du PKK, et sur Fidan Dogan et Leyla Söylemez, c’est l’Etat turc qui porte la responsabilité de cet horrible meurtre : son armée mène depuis des dizaines d’années une guerre qui a causé la mort de quelque 37 000 Kurdes. Nous exigeons la libération immédiate d’Abdullah Öcalan et des milliers de Kurdes qui languissent en prison en Turquie et ailleurs. Les impérialistes qui soutiennent la Turquie ont eux aussi sur eux le sang des militantes kurdes tuées à Paris. Les Etats-Unis et l’Union européenne traitent le PKK de « terroristes ». Les puissances impérialistes de l’OTAN, qui arment jusqu’aux dents l’Etat turc, sont en fait les terroristes les plus puissants et les plus dangereux au monde.
Cela fait de nombreuses années que notre organisation défend dans le monde le PKK contre la répression en Allemagne, en Grande-Bretagne et ailleurs, en dépit de nos divergences politiques avec le PKK. Nous pensons que les masses kurdes doivent chercher à faire alliance avec le prolétariat dans les pays de la région qui oppriment la nation kurde notamment la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie et que, de son côté, le prolétariat dans ces pays doit activement défendre le droit d’autodétermination des Kurdes contre son propre gouvernement capitaliste. Du point de vue de la perspective qui est la nôtre de la révolution ouvrière internationale, nous considérons que les travailleurs kurdes et turcs sont une composante clé du prolétariat en Europe de l’Ouest et qu’ils peuvent faire le lien avec les luttes en Turquie. Nous avons pour programme une république socialiste d’un Kurdistan unifié, dans le cadre d’une fédération socialiste du Proche-Orient.
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