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Le Bolchévik nº 228 |
Juin 2019 |
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Le CIO de Peter Taaffe : propagandiste des matons Lenfer des prisons britanniques Flics, matons, hors des syndicats ! Nous reproduisons ci-dessous un article de Workers Hammer (n° 244, hiver 2018/2019), le journal de la Spartacist League/Britain, section de la Ligue communiste internationale. Le Socialist Party mentionné dans cet article est membre du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO), dont la section française est la Gauche révolutionnaire (aujourd’hui dans la France insoumise, le parti bourgeois populiste de Jean-Luc Mélenchon).
« Certaines des conditions de détention les plus troublantes que nous ayons jamais vues. » C’est le verdict du rapport annuel, pour 2017-2018, de l’Inspection des prisons, qui couvre l’Angleterre et le Pays de Galles. Plus de 80 000 hommes et femmes sont entassés dans des cellules sordides, souvent 22 heures par jour, dans des prisons grouillant de rats et de cafards, avec des vitres brisées, des fils électriques dénudés et des toilettes bouchées. Ce sont des conditions auxquelles même les animaux ne peuvent légalement être soumis.
Ce rapport donne un petit aperçu de la vie des prisonniers. Ils sont battus, terrorisés, soumis à des fouilles à corps, privés de soins médicaux et nourris (ou affamés) pour 2 £ [2,40 €] par jour. Les cachots de Sa Majesté sont un concentré de la violence organisée dont dépend cette société capitaliste vicieuse et raciste.
Les prisonniers étant poussés à bout, au point de ne plus pouvoir supporter leurs conditions d’incarcération, les suicides et automutilations sont monnaie courante. Il y a eu récemment une série de révoltes dans des prisons en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles, notamment durant l’été 2018 à la prison de Lowdham Grange à Nottingham. Les prisonniers se sont rebellés après avoir subi des insultes et des violences racistes de la part de matons cagoulés ; un détenu menotté a été jeté dans les escaliers. La révolte de novembre 2016 à la prison de Bedford a éclaté après que les prisonniers y avaient été enfermés dans leur cellule 23 heures par jour, et privés de produits de première nécessité comme du papier toilette et du savon. En septembre 2015, Stuart Horner, qui purgeait une peine de perpétuité pour meurtre, était monté sur le toit de la prison de Strangeways à l’occasion du 25e anniversaire de la grande révolte dans cette prison, la plus importante de toute l’histoire britannique ; il voulait faire passer ce message : « On n’est pas en 1990, dites au gouvernement que nous en avons tous assez, il faut revoir tout le système. »
En tant que marxistes, nous soutenons toute amélioration des conditions horribles que subissent ceux qui sont enfermés derrière les barreaux et les barbelés. Cependant, nous savons que les prisons ne peuvent pas être réformées et devenir des institutions humaines. Elles font partie de l’appareil de répression de l’État capitaliste, dont le cœur est la police et l’armée. La fonction fondamentale de l’État capitaliste est de maintenir, par la force ou la menace de la force, la domination et la propriété de la classe exploiteuse.
Les conditions brutales et déshumanisantes d’emprisonnement ne font qu’avilir davantage encore ceux que cette société prédatrice considère comme criminels. En réalité, le monde de la criminalité du sous-prolétariat ne fait que refléter à une petite échelle « l’éthique » de la grande bourgeoisie. Comme le dit l’assassin Macheath dans L’opéra de quat’ sous de Bertolt Brecht : « Qu’est-ce que le cambriolage d’une banque, comparé à la fondation d’une banque ? » Le sort de la population carcérale est lié à la lutte du prolétariat pour s’émanciper du système de l’esclavage salarié capitaliste.
L’attitude marxiste envers les crimes et les châtiments, c’est que nous sommes contre. Les socialistes ne partent pas du point de vue qu’il faut punir le coupable. Ce genre d’attitude vindicative est fondamentalement une conception religieuse et non matérialiste des rapports sociaux. Bien sûr, une société humaine et rationnelle – ce que le capitalisme n’est aucunement – pourra trouver nécessaire de séparer certains individus dangereux du reste de la population – à la fois pour protéger les autres et pour les protéger eux-mêmes. Mais cela s’accompagnera non de stigmatisation et de privations mais d’éducation, de soins médicaux et d’une réinsertion, dans l’objectif de réintégrer ces individus en tant que membres productifs de la société.
Pas de beurre, mais
des canons de revolver ?
L’Angleterre et le Pays de Galles ont le taux d’incarcération le plus élevé d’Europe occidentale. Les prisons sont pleines à craquer de personnes au bas de l’échelle sociale, poussées hors de l’économie productive vers le sous-prolétariat et/ou condamnées injustement, victimes de discriminations fondées sur la classe sociale, la race ou la religion – notamment du fait de la « guerre contre le terrorisme » anti-musulmans. Le taux d’incarcération des noirs en Grande-Bretagne est encore plus disproportionné qu’aux États-Unis, comme l’a révélé un rapport remis en septembre 2017 par un comité dirigé par le député travailliste David Lammy. Les jeunes noirs ont neuf fois plus de risques de se retrouver derrière les barreaux que les jeunes blancs. Les Tsiganes, les Roms et les gens du voyage irlandais, qui représentent 0,1 % de la population, constituent une proportion cinquante fois plus grande de la population carcérale masculine. Les musulmans représentent 5 % de la population mais près de 15 % des prisonniers.
La politique « sécuritaire » des gouvernements travaillistes de Tony Blair a entraîné une augmentation des taux d’incarcération et la construction d’un grand nombre de nouvelles prisons, dont plusieurs sont gérées par des entreprises privées. Le manifeste électoral de 2017 de Corbyn [le secrétaire général du Parti travailliste] reprenait le slogan de Blair « les travaillistes sont intransigeants face au crime et intransigeants face aux causes du crime » ; il promettait de recruter plus de gardiens de prison, de flics et d’agents de la police de l’immigration. Les réformistes protravaillistes du Socialist Party ont salué ce manifeste comme « un pas important dans la bonne direction » (Socialist, 18 mai 2017).
Le Socialist Party foule aux pieds les principes élémentaires du socialisme en demandant également plus d’argent et plus de matons : « Les services pénitentiaires et de libération conditionnelle doivent être entièrement renationalisés ; il faut y annuler toutes les réductions de personnel, et les financer convenablement pour assurer la sécurité de tous les prisonniers et de tous les travailleurs » (Socialist, 23 août 2018). On a là une variante obscène de la revendication réformiste éculée « du beurre, pas des canons ».
Il n’existe probablement pas de créatures plus viles que les sociétés de sécurité privées comme G4S, qui se remplissent les poches aux dépens des prisonniers. Mais qu’elles soient sous-traitées à des capitalistes privés ou directement gérées par le gouvernement capitaliste de Sa Majesté, les prisons sont un enfer.
Le surpeuplement des prisons résulte du fait que la Grande-Bretagne désindustrialisée rejette une énorme partie de la population qu’elle juge excédentaire par rapport à ses besoins – aux yeux de la bourgeoisie, sa place est dans une cage. En particulier, les jeunes noirs et asiatiques sont pris pour cible dans le cadre de la « guerre contre la drogue », pour de prétendus liens avec des gangs ou parce qu’ils avaient un couteau sur eux. Notre réponse face à ces chasses aux sorcières racistes est simple : Libérez-les !
Nous sommes contre toutes les mesures de l’État visant à désarmer la population ; elles laissent les armes dans les seules mains des flics et des criminels. Nous nous opposons également aux lois contre la consommation de drogue, le jeu, la prostitution et autres « crimes sans victime », notamment les relations sexuelles mutuellement consenties – à bas les lois sur la majorité sexuelle ! Ces lois permettent à l’État de s’immiscer dans les affaires privées des gens et elles contribuent à renforcer l’ordre social en enrégimentant idéologiquement les esclaves salariés de la bourgeoisie. L’interdiction de fumer dans les prisons, imposée en 2017, a cruellement privé les prisonniers de l’une des rares consolations auxquelles ils avaient droit.
Le Socialist Party soutient
les geôliers
Les prisons étant une composante fondamentale de l’État bourgeois, l’attitude de tous ceux qui se disent socialistes sur cette question constitue un test essentiel de leurs prétentions politiques. De façon grotesque, le Socialist Party a pris le parti des geôliers. De nombreux numéros récents de son journal, The Socialist, ont publié des articles faisant la promotion de la POA (Prison Officer’s Association), le « syndicat » des matons, et reprenant ses revendications pour rendre les prisons « sûres ». La sécurité des prisonniers est mise en danger par les gardiens de prison eux-mêmes ! Les gardiens de prison, comme les flics, n’ont pas leur place dans le mouvement ouvrier. Policiers et juges des libertés, hors d’Unison [le syndicat de la fonction publique] ! Agents de la police de l’immigration, hors du PCS [Public and Commercial Services Union] ! POA, hors du TUC [Trade Union Congress, la confédération syndicale britannique] !
Le rôle fondamental des flics et des prisons n’est pas de protéger les travailleurs contre la délinquance, comme le Socialist Party voudrait nous le faire croire, mais de protéger le pouvoir et les profits de la classe capitaliste contre ses ennemis réels ou supposés – essentiellement la classe ouvrière. C’est pour cela qu’une armée de flics a déferlé sur les bassins miniers lors de la grève héroïque des mineurs en 1984-1985, et que les grévistes ont rempli les prisons. Et c’est pour cela que les cinq dockers de Pentonville et les 24 ouvriers du bâtiment de Shrewsbury ont été emprisonnés pour avoir organisé des piquets pendant les grèves de 1972.
Il y a ensuite ceux qui étaient « innocents jusqu’à ce qu’il soit prouvé qu’ils sont irlandais » – comme les Quatre de Guildford et les Six de Birmingham, accusés d’attentats à la bombe dans des pubs, attentats dont les flics savaient qu’ils ne les avaient pas commis. En 1981, Bobby Sands et neuf autres prisonniers ont fait grève de la faim jusqu’à la mort pour que les républicains irlandais détenus dans la tristement célèbre prison de Maze en Irlande du Nord obtiennent le statut de prisonniers politiques. En 2008, le Socialist Party a salué sans vergogne une campagne des agents de sécurité des aéroports, qui sont des auxiliaires de l’État capitaliste. L’un d’entre eux, Madan Gupta, était gardien à la prison de Maze pendant la grève de la faim de 1981.
Toujours plus près
du menchévisme
Iain Dalton, membre du comité national du Socialist Party, a écrit à la gloire des « grèves » de flics de 1918-1919 une brochure scandaleusement intitulée « Toujours plus près du bolchévisme » – Les grèves policières de 1918-1919 (2018). Dalton y laisse éclater son enthousiasme : « Même à la Section spéciale, 25 sergents et 16 agents de police se sont associés à la grève ! » La Section spéciale est l’officine spécialement dédiée à l’espionnage et à la persécution des syndicalistes et des militants de gauche combatifs, y compris du Socialist Party !
Inspirée par la Révolution d’octobre 1917 en Russie, une vague de luttes ouvrières déferla sur la Grande-Bretagne après la Première Guerre mondiale. Dans la présentation de son propre livre dans la revue Socialist (30 août 2018), Dalton affirme que « rien ne terrifiait autant la classe dirigeante que l’idée que les “détachements d’hommes armés” qui constituaient une partie de leur machine d’État – la police et l’armée – pourraient être contaminés par la maladie révolutionnaire ». Quelle perversion de la vérité ! Les flics savaient qu’ils étaient bien placés pour exiger une meilleure rétribution des services qu’ils rendaient à la classe dirigeante en réprimant la « maladie révolutionnaire ». Ils s’étaient employés à arrêter les dirigeants de grèves, à confisquer la littérature socialiste (notamment 10 000 exemplaires de la brochure Guerre et révolution de Léon Trotsky), à mettre hors service les imprimeries et à attaquer les manifestations.
Le Socialist Party dissimule délibérément la différence entre d’une part les policiers – qui s’engagent volontairement pour terroriser les noirs et les minorités, briser les piquets de grève et de façon générale défendre violemment la domination et la propriété de la classe capitaliste – et d’autre part les soldats, qui servent de chair à canon dans les guerres des capitalistes à l’étranger. Dans une situation d’agitation révolutionnaire, il est possible et nécessaire de scissionner la base de l’armée du corps des officiers ; mais la police doit être balayée dans son entièreté.
Dans son Histoire de la Révolution russe (1930), Trotsky décrit l’immense haine de la police parmi les masses prolétariennes de Russie en février 1917 : « La foule témoignait à la police une haine féroce. Les agents à cheval étaient accueillis par des sifflets, des pierres, des glaçons. Toute différente fut la prise de contact des ouvriers avec les soldats. […] La police est l’ennemi farouche, inexorable, haï et haineux. Il ne peut être question de se la concilier. »
Contrairement aux fréquentes affirmations du Socialist Party comme quoi les flics sont des gars de la classe ouvrière, en tant que briseurs de grève professionnels les flics échappent aux rapports sociaux du processus de production, quelle que soit leur origine sociale. Ce ne sont pas des ouvriers et ils ne font pas partie de la classe ouvrière. Comme Trotsky l’expliquait dans « Et maintenant ? » (1932) : « L’ouvrier, devenu policier au service de l’État capitaliste, est un policier bourgeois et non un ouvrier. » Tout syndicaliste qui a eu affaire aux flics pour avoir défendu un piquet de grève, et tous les jeunes noirs ou issus des minorités qui se sont fait casser la tête pour avoir marché dans la rue savent ce que « l’action policière combative » signifie.
L’attitude du Socialist Party à l’égard des forces de répression de l’État n’est pas une bizarrerie. Cette organisation est une héritière de la tendance Militant. Enfouis des décennies durant dans le Parti travailliste, les partisans de Peter Taaffe se sont adaptés à leur hôte. Dans son article « Le rôle de l’État », publié dans L’État : un avertissement au mouvement ouvrier (1983), Taaffe présente un long argumentaire en faveur de sa thèse que le socialisme pourrait résulter de l’élection d’un gouvernement travailliste. À la suite d’un vote au parlement, les travaillistes procéderaient soi-disant à la nationalisation des secteurs clés de l’économie (et accorderaient une indemnisation fondée sur un « besoin démontré », apparemment pour les capitalistes qui craindraient d’être forcés de vivre de leur propre travail). Bien entendu, cette élucubration n’a rien à voir avec le programme ou la pratique réelle du Parti travailliste.
En lieu et place de la conception marxiste selon laquelle il faut une révolution prolétarienne pour renverser la dictature de classe des exploiteurs, Taaffe prétend qu’« une transformation socialiste pacifique de la société serait tout à fait possible si un gouvernement travailliste prenait de telles mesures audacieuses ». Concernant les flics, l’armée et les autres défenseurs armés de la domination de classe bourgeoise, Taaffe affirme d’un ton doucereux que « les mesures visant à placer davantage l’État sous le contrôle du mouvement ouvrier devront être renforcées ».
Ce bacille politique a un nom : le réformisme. En dépit de pelletées entières de citations (sélectives) de Lénine, voici le programme du Socialist Party : la classe ouvrière doit prendre le contrôle de l’État bourgeois existant au moyen des élections bourgeoises. C’est le programme même que Lénine fustigeait dans ses cinglantes polémiques L’État et la révolution (1917) et La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky (1918).
Dans L’État et la révolution, Lénine citait l’affirmation de Marx, basée sur l’expérience de la Commune de Paris, que « la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre la machine de l’État, toute prête, et de la faire fonctionner pour son propre compte ». Comme l’expliquait Lénine : « À ce “pouvoir spécial de répression” exercé contre le prolétariat par la bourgeoisie, contre des millions de travailleurs par une poignée de riches, doit se substituer un “pouvoir spécial de répression” exercé contre la bourgeoisie par le prolétariat (la dictature du prolétariat). » C’est ce que les ouvriers et les paysans russes ont fait en octobre 1917, sous la direction du Parti bolchévique.
Les bolchéviks face
aux crimes et aux châtiments
Après la Révolution d’octobre, les travailleurs russes dirigés par les bolchéviks voulaient que le code pénal de la nouvelle dictature prolétarienne ne soit pas fondé sur le principe du châtiment. Le programme bolchévique de 1919 décrivait ainsi la modification fondamentale apportée au code pénal : « Introduction à grande échelle des peines avec sursis, application de la réprobation publique comme moyen de punition, remplacement de l’emprisonnement par du travail obligatoire avec privation de liberté, remplacement des prisons par des institutions d’éducation et instauration du principe des tribunaux de camarades » (cité par Edward Hallett Carr dans Socialism in One Country, 1924-26, tome 2 [1978]).
La lutte pour la consolidation du pouvoir soviétique nécessitait la défaite des forces de la contre-révolution intérieure et de l’invasion impérialiste. La guerre contre la contre-révolution était comprise comme un épisode temporaire nécessitant des mesures temporaires et drastiques, y compris la terreur révolutionnaire. En revanche, le code pénal bolchévique était une caractéristique plus permanente de l’État prolétarien.
Les bolchéviks savaient que l’État ouvrier ne disparaîtrait qu’après qu’une série de révolutions socialistes aurait balayé l’ordre capitaliste mondial et instauré une société libérée de la pénurie matérielle. Alors, comme l’écrivait Lénine dans L’État et la révolution :
« Délivrés de l’esclavage capitaliste, des horreurs, des sauvageries, des absurdités, des ignominies sans nombre de l’exploitation capitaliste, les hommes s’habitueront graduellement à respecter les règles élémentaires de la vie en société connues depuis des siècles, rebattues durant des millénaires dans toutes les prescriptions morales, à les respecter sans violence, sans contrainte, sans soumission, sans cet appareil spécial de coercition qui a nom : l’État. »
Après l’échec de la révolution allemande de 1923, l’État ouvrier soviétique, pauvre, isolé et épuisé par des années de guerre impérialiste et de guerre civile, vit une caste bureaucratique représentée par Joseph Staline usurper le pouvoir des mains de la classe ouvrière par une contre-révolution politique, à partir de 1923-1924. La perspective de la révolution mondiale fut remplacée par le dogme nationaliste étroit du « socialisme dans un seul pays », et l’objectif d’une société égalitaire par celui d’assurer le bien-être matériel d’une couche bureaucratique privilégiée. Face aux contradictions grandissantes au sein de l’État ouvrier, la bureaucratie avait besoin de plus de prisons et de bourreaux. À la fin des années 1930, toute une génération de révolutionnaires de l’époque de Lénine avait été éradiquée.
Néanmoins, les bases sociales créées par la révolution d’Octobre restaient en place. Jusqu’à la contre-révolution capitaliste de 1991-1992, nous avons lutté pour la défense militaire inconditionnelle de l’État ouvrier soviétique contre l’impérialisme et la contre-révolution intérieure, ainsi que pour la révolution politique prolétarienne pour renverser la bureaucratie stalinienne. Les prédécesseurs du Socialist Party qui étaient dans Militant ont rejeté cette perspective chaque fois qu’elle était posée concrètement, et ils ont finalement grimpé sur les barricades de la contre-révolution d’Eltsine à Moscou en 1991.
La perspective des marxistes est d’en finir avec tout le système des crimes et des châtiments, ainsi qu’avec les prisons capitalistes et le reste de l’appareil répressif de la bourgeoisie. Réorganiser l’économie mondiale sur une base planifiée pour répondre aux besoins collectifs de l’humanité est la condition préalable nécessaire à l’instauration d’une société communiste où crimes et châtiments ne seront plus que des vestiges d’un passé barbare, qui n’auront plus leur place en dehors des livres d’histoire.
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