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Le Bolchévik nº 228 |
Juin 2019 |
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Présidentielle ou assemblée constituante, « solutions » de la bourgeoisie
Algérie : Pour la révolution permanente !
Il faut forger un parti léniniste-trotskyste !
12 mai – Depuis mi-février, l’Algérie est agitée par une vague inédite de manifestations de masse et de grèves, provoquées par la tentative d’Abdelaziz Bouteflika de se représenter pour un cinquième mandat présidentiel. Les premières manifestations ont eu lieu à Vgayet (Bejaïa) en Kabylie. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Alger, où les rassemblements étaient interdits depuis le « printemps noir » kabyle de 2001, lorsque environ 130 Kabyles avaient été tués. Selon certaines estimations, non loin du quart de la population du pays, soit 10 millions de personnes, auraient participé aux protestations qui touchent l’ensemble du pays.
Bouteflika a finalement été mis à la porte par l’armée, qui détient la réalité du pouvoir en Algérie depuis l’indépendance. Cela n’a pas calmé les manifestants, qui continuent d’exiger le départ de tout « le système » Bouteflika, y compris du chef d’état-major Gaïd Salah. Mais le départ de toutes les figures du « système » ne résoudra rien si la lutte reste dans le cadre étroit du système capitaliste et si elle n’a pas de perspective internationaliste.
L’Algérie est un pays néocolonial asservi par l’impérialisme, au premier chef par l’impérialisme français. Sa bourgeoisie est attachée aux impérialistes par d’innombrables liens ; elle est trop faible pour briser sa propre subordination car elle craint par-dessus tout sa « propre » classe ouvrière et la menace qu’elle représente pour la propriété capitaliste.
À bas l’impérialisme français !
L’impérialisme est un système mondial d’exploitation et d’oppression, dominé par quelques puissances rivales entre elles. Les monopoles du capital financier sont soutenus chacun par son propre État-nation avec ses forces armées. Derrière l’« aide » et les « conseils » du FMI, de la Banque mondiale et de l’Union européenne, il y a les impérialistes qui cherchent à aggraver le pillage des ressources naturelles des pays dépendants et saigner à blanc leur économie afin d’augmenter leurs profits.
Notre perspective, c’est la révolution permanente : comme l’expliquait Trotsky, les bourgeoisies de ces pays à développement capitaliste retardataire, freiné par l’oppression impérialiste, ne peuvent pas, sous le capitalisme, briser ce joug impérialiste. Pour cela, il faut renverser le système capitaliste lui-même par une révolution socialiste. Le prolétariat au pouvoir devra faire appel à ses frères de classe dans les pays arabes voisins et dans les centres impérialistes pour étendre la révolution au reste de l’Afrique du Nord, notamment au puissant prolétarien égyptien, et à la France elle-même où les travailleurs d’origine algérienne sont, par centaines de milliers, au cœur de la classe ouvrière.
L’indépendance de l’Algérie a été arrachée héroïquement aux colonialistes français en 1962 mais le pays, resté capitaliste, ne pouvait pas s’émanciper de l’oppression impérialiste. Les usines clés en main achetées à prix d’or dans les années 1970 sous Boumediène, qui visaient à consolider le développement d’une puissante bourgeoisie nationale algérienne, n’ont fait qu’engraisser les sociétés d’ingénierie impérialistes, sans permettre un développement économique harmonieux.
L’Algérie indépendante n’a jamais cessé d’être un État capitaliste – c’est la même armée qui détient le pouvoir depuis 1962, défendant les mêmes formes de propriété, les discours « socialistes » en moins. Le cœur de l’État bourgeois, ce sont des bandes d’hommes armés (la police, l’armée, les tribunaux et les prisons) dont la raison d’être même est de défendre le système d’exploitation capitaliste. La révolution socialiste, c’est détruire les organes de l’État capitaliste en les remplaçant par de nouveaux organes de pouvoir basés sur des conseils ouvriers.
Notre modèle, ce n’est pas le soi-disant « socialisme » de Boumediène, c’est la Révolution russe dirigée par Lénine et Trotsky. Les capitalistes avaient été chassés et l’ensemble de l’économie nationalisée, la terre donnée aux paysans, et le jeune État soviétique avait lutté de toutes ses forces pour la victoire de la révolution ouvrière dans les pays capitalistes d’Europe, notamment en Allemagne.
En dépit de la dégénérescence ultérieure de la révolution en raison de l’échec de la révolution allemande fin 1923 et de l’isolement international de l’Union soviétique, celle-ci demeurait un État ouvrier, ce qui rendit possibles de gigantesques progrès économiques et sociaux, y compris pour les droits des femmes. L’existence même de l’État ouvrier dégénéré soviétique permettait au gouvernement nationaliste bourgeois algérien de manœuvrer face aux exigences impérialistes – l’Algérie était une figure proéminente du mouvement des « non-alignés ». Ainsi, l’industrie du pétrole fut nationalisée en 1971.
La destruction de l’Union soviétique en 1991-1992 lors de la contre-révolution capitaliste menée par Eltsine, en collusion avec les impérialistes, a représenté une catastrophe pour les travailleurs soviétiques et bien au-delà. Le jeu de balancier « non-aligné » devenait impossible et l’Algérie s’est trouvée plus que jamais dépendante des cours internationaux du pétrole, fixés à Londres et New York. Le pays a sombré dans une sanglante guerre civile dont l’armée tirait les ficelles pour préserver son pouvoir.
La contre-révolution capitaliste en URSS a eu de profondes conséquences sur le niveau de conscience de nombreux travailleurs de par le monde, y compris en Algérie et dans la diaspora d’origine algérienne. Beaucoup d’Algériens, évoquant le sort de l’URSS et/ou l’échec de l’industrialisation de l’Algérie, pensent que le socialisme « n’a pas marché ». Mais c’est, en dernier ressort, du fait de son isolement que l’Union soviétique a péri ; la caste bureaucratique stalinienne qui avait usurpé le pouvoir des mains de la classe ouvrière à partir de 1923-1924 était un obstacle et un ennemi de la révolution internationale, dans l’espoir chimérique d’amadouer ainsi les impérialistes. Ce que cela montre, ce n’est pas du tout qu’une révolution socialiste en Algérie est impossible, mais qu’elle devrait immédiatement s’atteler à la tâche d’étendre la révolution, y compris en France où les travailleurs d’origine arabe et amazighe (berbère) seraient un énorme point d’appui.
Le piège de l’assemblée constituante
Certains manifestants à Alger ont célébré la police ou l’armée, la voyant de leur côté. C’est une cruelle illusion. Il est vrai que manifester à Alger contre le régime militaire ce printemps a été jusqu’à présent considérablement moins dangereux que manifester en France contre le « progressiste » Macron et ses flics démocratiques. Mais si une partie de l’appareil sécuritaire algérien était bien consciente que, tôt ou tard, il faudrait enterrer le régime agonisant de Bouteflika, qui faisait honte au pays, cet appareil n’en est pas moins prêt à défendre par tous les moyens la domination capitaliste, y compris par un bain de sang. D’ailleurs le placement en détention le 9 mai de Louisa Hanoune, dirigeante du Parti des travailleurs (PT, lambertiste) est une sinistre menace adressée à l’ensemble du mouvement ouvrier, quelle qu’ait été la compromission de Hanoune avec le régime de Bouteflika. Nous exigeons sa libération immédiate !
L’armée a maintenant annoncé une élection présidentielle le 4 juillet. Il est clair que cela ne changera rien aux problèmes des travailleurs algériens, ni non plus la convocation d’une assemblée constituante que réclament à cor et à cri la plupart de nos opposants. Le Parti socialiste des travailleurs (PST) algérien, qui entretient des liens avec le NPA en France, a ainsi déclaré que « seule l’élection d’une assemblée constituante souveraine, représentative des aspirations démocratiques et sociales des travailleurs, des jeunes, des femmes et de tous les opprimés de notre pays peut constituer une véritable solution démocratique à la crise actuelle » (déclaration du Secrétariat national du PST, 3 avril).
Le comité central du PT algérien, lié en France aux lambertistes du POI, a de même décidé le 6 avril de centrer ses interventions « autour des exigences de l’Assemblée constituante souveraine, de la défense de la nation algérienne et de la renationalisation des richesses nationales, qui exige que le régime dégage » (Informations ouvrières, 11-17 avril). Quant aux lambertistes dissidents du POID, très présents sur les manifestations à Paris, leur journal fait des grands titres exigeant une « Assemblée constituante souveraine » (le POID cherche à faire oublier que ses cadres ont dirigé pendant vingt ans et plus l’organisation internationale dont font encore partie Louisa Hanoune et le PT, vus à juste titre par une grande partie de la population algérienne comme des larbins du régime).
Mais revendiquer une assemblée constituante, c’est appeler à un gouvernement capitaliste. Il faut regarder le cas de la Tunisie après la chute de Ben Ali en 2011. Il y a bien eu élection d’une assemblée constituante, élue de manière relativement transparente. Mais en fait de démocratie bourgeoise, on a vu une montée des islamistes réactionnaires anti-femmes et, de plus, un retour des benalistes. Aujourd’hui il est plus difficile d’obtenir un avortement en Tunisie qu’il y a dix ans. Historiquement, appeler à l’assemblée constituante n’est rien qu’un piège pour la classe ouvrière et les opprimés. Comme nous l’écrivons dans notre article « Pourquoi nous rejetons l’appel à une ‘‘assemblée constituante’’ » :
« Du XIXe siècle à nos jours, toutes les tentatives de canaliser les luttes des masses en colère vers des assemblées constituantes ou d’autres nouveaux organes parlementaires bourgeois se sont avérées des pièges mortels. L’histoire a montré de façon concluante que l’assemblée constituante ne peut apporter ni la démocratie ni la libération nationale ou sociale. Tout ce qu’elle peut faire c’est perpétuer la domination de la bourgeoisie. Elle ne peut pas être un pont vers le pouvoir d’État prolétarien ; elle ne peut mener qu’au désastre et à la défaite. »
– Spartacist édition française n° 41, été 2013
Le capitalisme est un système enraciné dans l’oppression et l’exploitation des masses travailleuses, et la démocratie bourgeoise n’est qu’une façade pour la dictature du capital. Dans un pays sous la botte de l’impérialisme comme l’Algérie, une telle façade ne peut être qu’un mince vernis pour le pouvoir militaire. Nous nous opposons à l’appel à une assemblée constituante parce que la classe ouvrière ne peut pas exercer le pouvoir sur la base d’institutions bourgeoises ; pour en finir avec la dictature du capital il n’y a qu’une voie : la dictature du prolétariat, s’appuyant sur la paysannerie et les masses pauvres des villes.
La classe ouvrière doit forger ses propres organes de pouvoir, des conseils ouvriers, pour une révolution socialiste dirigée par un parti ouvrier révolutionnaire. En s’emparant du pouvoir d’État, le prolétariat peut briser le règne de la bourgeoisie, exproprier les entreprises capitalistes, sortir les campagnes d’une arriération séculaire et instaurer une économie collectivisée. C’est la seule voie vers une société sans classes internationale où l’oppression sous toutes ses formes aura disparu.
Il faut mobiliser la puissance sociale de la classe ouvrière
Le sort des travailleurs algériens s’est considérablement aggravé depuis la chute du prix du pétrole en 2014. Le pays a actuellement un taux de chômage officiel de presque 12 %, approchant les 30 % parmi les jeunes. D’après le gouvernement, un tiers de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2015. La production industrielle stagne et le pays a un déficit commercial qui se chiffre en milliards d’euros. Les impérialistes ont saisi le moment pour exiger, par la bouche du FMI, « l’assainissement des finances publiques et l’application de réformes structurelles ambitieuses ». Le message est clair : obliger l’Algérie à mettre en œuvre un programme d’austérité qui cible les masses de travailleurs et de pauvres.
L’Algérie possède un prolétariat industriel petit mais ayant une puissance sociale sans rapport avec sa taille. Ce sont des ouvriers qui extraient le pétrole et le gaz sur lesquels repose l’économie. Il y a eu en mars et avril des séries de grèves qui ont à plusieurs reprises pratiquement bloqué la capitale ainsi que d’autres villes du pays, notamment à Vgayet et Tizi Ouzou en Kabylie. Les grèves ont touché la fonction publique, la sidérurgie et même l’industrie du pétrole. Cela souligne la nécessité urgente que le prolétariat se mobilise derrière une perspective de classe en prenant la tête de la lutte des masses algériennes contre le régime, dans la perspective d’un combat pour un gouvernement ouvrier et paysan et le renversement du système capitaliste lui-même.
Cela exige une lutte politique dans les syndicats contre l’hégémonie du nationalisme bourgeois. Le syndicat principal, l’UGTA, est depuis l’indépendance une courroie de transmission du FLN. Ce n’est que le 28 mars – plus d’un mois après que le mouvement contre Bouteflika avait commencé, et suite aux nombreuses protestations de la part de ses militants – que le chef de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd a finalement annoncé que le syndicat prenait ses distances avec le gouvernement, tout en soutenant… le plan du chef de l’armée pour remplacer Bouteflika afin de constituer « le cadre légal à même de surmonter la crise politique à laquelle est aujourd’hui confronté notre pays ».
Aujourd’hui les mobilisations se multiplient à la base pour virer les bureaucrates qui contrôlent d’une main de fer l’appareil syndical de l’UGTA. La lutte pour forger une direction lutte de classe dans les syndicats est indissociable du combat pour l’indépendance de classe des syndicats face à l’État capitaliste. Cela va de pair avec la lutte pour forger un parti ouvrier révolutionnaire d’avant-garde.
Un tel parti chercherait à rallier derrière la classe ouvrière l’ensemble des opprimés, notamment la paysannerie, les pauvres des villes, les femmes qui se sont massivement mobilisées dans les récentes manifestations. Il lutterait pour la séparation de la mosquée et de l’État et contre toutes les lois obscurantistes qui discriminent les femmes, comme en matière d’héritage. L’oppression des femmes est inséparable de la division de la société en classes sociales antagonistes, et de l’institution de la famille. Pour en finir avec cette oppression, le prolétariat au pouvoir mettra en place les moyens permettant de socialiser les tâches domestiques, notamment pour élever les enfants, afin de jeter les bases pour remplacer la famille. Pour la libération des femmes par la révolution socialiste !
Droit d’autodétermination
pour la Kabylie !
Depuis le début des manifestations, le gouvernement a cherché à dresser Arabes et Kabyles les uns contre les autres pour essayer de faire dévier la mobilisation. Il a agité à mots à peine couverts le spectre d’un inexistant complot séparatiste. La réalité, c’est que les travailleurs kabyles ou d’origine kabyle ont joué un rôle tout à fait proéminent dans les manifestations et grèves contre le « système » Bouteflika, en Kabylie même mais également à Alger, à Paris et ailleurs.
Le chauvinisme anti-kabyle est un outil essentiel de la bourgeoisie algérienne pour paralyser le prolétariat. Les Kabyles ont pourtant joué un rôle clé dans la guerre de libération nationale algérienne contre le colonialisme français. Ils se sont depuis soulevés de façon répétée, notamment en 1963, 1980, 1994, 1998, 2001, contre l’oppression qu’ils subissent, notamment sous forme d’une arabisation forcée. Les Kabyles, qui ont leur propre langue, luttent avec courage et détermination pour leurs droits depuis bien longtemps. Nous sommes pour le droit d’autodétermination de la Kabylie, allant y compris jusqu’à la formation d’un État kabyle séparé si les Kabyles en décident ainsi.
Cette revendication est cruciale pour l’unité du prolétariat arabe et amazigh contre le pouvoir capitaliste algérien. Elle n’implique aucun soutien politique aux nationalistes bourgeois kabyles, bien au contraire. Le MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie) de Ferhat Mehenni est ainsi une scission du RCD, un parti bourgeois kabyle qui avait soutenu à fond l’armée algérienne dans la guerre civile des années 1990. De façon obscène, le MAK fait d’incessants appels à l’ONU, où siège la France au conseil de sécurité. Dans son livre de 2017 (Kabylie – Mémorandum pour l’indépendance), Mehenni est allé jusqu’à comparer favorablement le colonialisme français à l’Algérie indépendante ! Les droits du peuple kabyle seront arrachés dans la lutte contre le capitalisme algérien et contre l’impérialisme français. Les véritables alliés potentiels du peuple kabyle sont les travailleurs arabes algériens et les travailleurs français.
Nous avons dans le passé, sous couvert de nous opposer à l’arabisation forcée des Kabyles, revendiqué l’égalité et la promotion du berbère et de l’arabe, ce qui est correct, mais aussi, de façon chauvine, du français. Nous faisions l’argument que de ne pas apprendre le français allait « couper encore davantage la jeunesse algérienne de la culture mondiale ». Mais le français était la langue du colonialisme, et il est la langue de la principale puissance impérialiste qui continue d’opprimer l’Algérie ! Nous répudions cette position chauvine ainsi que les articles que nous avons publiés dans le passé sur l’Algérie ; cela fait partie d’un réarmement général de notre parti sur la question nationale (voir « La lutte pour le léninisme sur la question nationale », Spartacist édition française n° 43, été 2017).
En France également, nous luttons contre l’imposition chauvine du monolinguisme français. Les immigrés et les jeunes des minorités doivent avoir droit à une éducation bilingue gratuite et de qualité pour mieux s’intégrer, dans leur langue maternelle et en français, y compris donc en maintenant l’usage de leur propre langue d’origine ; il faut pouvoir accéder à tous les services publics en France en arabe et en tamazight (entre autres). Nous faisons de plus remarquer que les jeunes Français ont grand besoin aussi d’une éducation de qualité en langues étrangères (même en anglais) : ils sont, en fait, coupés des cultures du monde par le monolinguisme français.
Il faut construire en Algérie, en France et dans chaque pays un parti ouvrier révolutionnaire, indépendant de tous les partis bourgeois et fermement opposé à eux. De tels partis, sections d’une Quatrième Internationale reforgée, feraient le lien entre la lutte pour une révolution ouvrière en Algérie et la lutte en France et dans d’autres pays impérialistes dans le même but. Avec le prolétariat au pouvoir à l’échelle mondiale, le développement des connaissances techniques et de l’industrie sera mis à profit pour sortir les masses de la misère et de la pénurie et les mettre sur la voie de la construction d’une société communiste sans classes.
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