Documents in: Bahasa Indonesia Deutsch Español Français Italiano Japanese Polski Português Russian Chinese Tagalog
International Communist League
Home Spartacist, theoretical and documentary repository of the ICL, incorporating Women & Revolution Workers Vanguard, biweekly organ of the Spartacist League/U.S. Periodicals and directory of the sections of the ICL ICL Declaration of Principles in multiple languages Other literature of the ICL ICL events

Abonnez-vous au Bolchévik, journal de la Ligue trotskyste de France

Archives

Version imprimable de cet article

Le Bolchévik nº 196

Juin 2011

« Unité nationale » : au profit des patrons, aux dépens des travailleurs

La catastrophe du tsunami au Japon et les crimes du capitalisme

Nous reproduisons ci-dessous un article de Workers Vanguard (n° 978, 15 avril), journal de notre section américaine, rédigé sur la base de rapports écrits par nos camarades du Groupe spartaciste Japon.

* * *

12 avril – Le très violent tremblement de terre, au large de la côte nord-est du Japon, et la série de tsunamis dévastateurs ont causé une tragédie humaine aux proportions gigantesques. Ce qui était l’une des régions les plus belles du pays a été réduit à l’état de décombres et certaines zones pourraient être inhabitables pour des dizaines d’années à cause de la contamination radioactive provenant de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. La région continue d’être secouée par de violentes répliques : le 7 avril une secousse de magnitude 7,1 a frappé une grande partie du nord-est, endommageant à nouveau le complexe nucléaire déjà touché et mettant hors service la production électrique de trois autres installations nucléaires. Aujourd’hui le gouvernement japonais a annoncé que la centrale de Fukushima avait émis un tel niveau de radiation que la gravité de la catastrophe nucléaire a été relevée au niveau maximum – un niveau égal à celui qui fut attribué en 1986 à l’accident de Tchernobyl, dans l’ex-Union soviétique.

Si des dizaines de milliers de personnes sont déjà mortes ou portées disparues, le nombre exact de personnes ayant perdu la vie pourrait rester à jamais inconnu car des familles entières et des pans entiers de villages ont été balayés par la mer. Pendant près d’un mois après le tsunami, la zone de 20 km autour de la centrale nucléaire était couverte des corps d’un millier de victimes du tsunami. On les a laissés se décomposer parce que le gouvernement, évoquant le haut niveau de radiation, refusait de les ramasser et de les enterrer. Des centaines de milliers de survivants sont toujours sans abri, transférés sans arrêt d’un centre d’évacuation à l’autre, nombre d’entre eux n’ayant toujours pas assez à manger. Beaucoup de centres et même certaines institutions médicales refusent l’accès à ceux qui n’ont pas reçu un certificat et un badge, qu’ils doivent porter en permanence, montrant qu’ils n’ont pas été exposés aux radiations.

Le gouvernement capitaliste se sert de cette tragédie comme justification pour enrégimenter la population. 40 % des effectifs de l’armée japonaise ont été déployés pour rétablir l’« ordre » dans les zones dévastées. Alors que des fournitures de première nécessité attendues en urgence sont retenues par les contrôles de sécurité, dans l’esprit de la croisade mondiale « antiterroriste » des impérialistes, ou sont retardées par l’indifférence bureaucratique habituelle, les médias bourgeois parlent de « pillages » de la part des survivants désespérés du tsunami et couvrent d’éloges l’armée pour ses mesures répressives. Pendant ce temps, la ville de Minami Soma recevait des centaines de caisses de nourriture et d’autres fournitures envoyées depuis l’étranger par des personnes ayant vu sur YouTube un appel du maire décrivant des habitants en proie à la faim, coincés dans les maisons et les abris alors que l’alerte nucléaire empêchait l’arrivée des cargaisons alimentaires du gouvernement (New York Times, 7 avril).

Dès le début, le gouvernement a menti sur l’ampleur des fuites radioactives à la centrale nucléaire endommagée, dans l’espoir d’apaiser la population. Mais moins de cinq heures après le séisme, d’après le Ministère de la Défense, le Premier ministre avait déclaré l’« état d’urgence nucléaire », ce qui indique clairement que la bourgeoisie était tout de suite consciente du danger.

La dissimulation, la désinformation et les mensonges débités par le gouvernement capitaliste continuent de mettre en danger la population dans les régions affectées et jusqu’à Tokyo, 250 km au sud. Alors que ceux qui en avaient les moyens financiers ont pu s’enfuir vers l’ouest du pays, la majorité de la classe ouvrière, surtout les pauvres, les malades et les personnes âgées, ont été abandonnés. Les gens quémandaient de la nourriture et des produits de première nécessité comme de l’eau en bouteille, des piles ou des radios, qui continuent de manquer dans les magasins. Ceux qui s’occupaient de leurs proches infirmes ont également été pris au piège ; au Japon, soi-disant par égard pour les valeurs confucéennes de respect envers les ancêtres, les pensions des travailleurs retraités sont très basses et la prise en charge des personnes âgées retombe sur la jeune génération de travailleurs.

Dans l’« attente de la fusion totale », les gens sont retournés dans la région du Grand Tokyo où on leur a annoncé que le lait et certains produits frais contenaient des traces de radioactivité, de même que l’eau du robinet. (Stupidement et cyniquement, le gouvernement leur a dit qu’il suffisait de faire bouillir l’eau à consommer.) Pendant trois semaines, des coupures tournantes de courant ont perturbé les transports, ainsi que le chauffage et l’éclairage des particuliers, hôpitaux et entreprises ; l’utilisation de l’énergie pendant les chaleurs estivales étouffantes va certainement être restreinte. Depuis quatre semaines, des centaines d’héroïques ouvriers des centrales électriques risquent leur vie pour reprendre le contrôle de la centrale nucléaire, s’exposant à de fortes doses de radiations, étant donné que le gouvernement revoit à la hausse ce qu’il considère comme niveau de « tolérance ». Beaucoup d’entre eux, vivant dans les zones proches, ont déjà perdu leur famille et leur logement.

Profits exorbitants et complicité du gouvernement

Le tremblement de terre de Tohoku d’une magnitude 9 et les vagues de tsunamis, atteignant par endroits 20 m de haut, étaient des catastrophes naturelles. Mais la crise qui continue de se développer à la centrale nucléaire de Fukushima est uniquement le fait de l’homme, un produit de la rapacité de l’ordre capitaliste, pour lequel seuls les profits comptent et qui n’a que mépris pour la sécurité et la vie humaine.

En tant que socialistes scientifiques, nous sommes en faveur du développement et de l’utilisation des sources d’énergie pour le bien de l’humanité. Lorsque les ouvriers du monde dirigeront la planète, l’énergie sera générée et utilisée de la manière la plus rationnelle, efficace et sûre possible, ce qui impliquera le développement de nouvelles sources d’énergie. Nous avons déjà fait remarquer que les centrales nucléaires comportent des risques particuliers, ce qui mène à recommander qu’elles ne soient pas situées près des concentrations de population ou en l’amont de celles-ci par rapport au sens du vent. Mais on ne peut pas produire de l’énergie qui soit sûre tant que le principe directeur de l’économie sera la course au profit pour une classe d’exploiteurs possédant les moyens de production.

Sous le règne des capitalistes, pour lesquels les travailleurs ne sont qu’une autre forme de matière première à utiliser, les barrages hydroélectriques et les gazoducs ne seront jamais sécurisés contre des accidents de grande ampleur menaçant des communautés entières. Des accidents évitables sur les plates-formes pétrolières et dans les mines de charbon provoquent la mort de nombreuses personnes ; plus discrètement, aux Etats-Unis 1 500 mineurs de charbon à la retraite meurent chaque année de l’horrible « maladie du mineur » (silicose). En 2008 l’essor des biocarburants aux Etats-Unis a provoqué une pénurie de céréales alimentaires, ce qui a contribué au déclenchement d’une crise alimentaire mondiale : produire du carburant à partir d’éthanol de maïs était alors plus rentable que de le cultiver pour nourrir la population.

L’exemple du Japon démontre l’irrationalité inhérente au système capitaliste et souligne la nécessité d’une économie planifiée internationalement dans un monde socialiste. Le Japon est historiquement un pays aux ressources naturelles pauvres et à forte densité de population. Depuis qu’il a fermé sa dernière mine de charbon en 2002, il importe du Proche-Orient près de 90 % de ses besoins pétroliers. S’efforçant d’atteindre l’autosuffisance énergétique, le pays, situé sur plusieurs failles tectoniques, produit près de 30 % de son électricité dans ses 55 réacteurs nucléaires (et projetait d’atteindre 50 %).

Une illustration à plus petite échelle de l’irrationalité du capitalisme : l’un des facteurs contribuant à la pénurie actuelle d’électricité est que les compagnies d’électricité privées, qui de fait détiennent le monopole dans les régions qui leur sont affectées, produisent l’électricité à des fréquences différentes. L’industrie électrique fut apportée au Japon pendant l’ère de la restauration Meiji à la fin du XIXe siècle. Sa construction fut marquée par une concurrence féroce entre les bourgeoisies des différentes régions : celle basée à Tokyo importa des générateurs d’une société allemande utilisant le courant alternatif à 50 hertz alors que la bourgeoisie d’Osaka en importa de General Electric à une fréquence de 60 hertz. Avec seulement trois stations de conversion de fréquence aux capacités limitées, l’électricité produite à l’ouest du pays ne peut être facilement transférée vers l’est.

La société Tokyo Electric Power (Tepco) est l’une des dix sociétés d’électricité au Japon. Quatrième plus grand producteur privé d’électricité au monde, Tepco alimente les régions les plus industrialisées et les plus peuplées du Japon. L’année dernière elle a fait un bénéfice net de 140 milliards de yens (1,3 milliard d’euros), dû pour l’essentiel aux tarifs électriques exorbitants et à la complicité de l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle qui a fermé les yeux sur les infractions à la sécurité. De plus, la société a pris des mesures pour réduire ses coûts : maintenance inadaptée sur des installations obsolètes, employés privés d’équipement de sécurité, utilisation de sous-traitants et d’employés précaires.

En 2002, Tepco a admis avoir soumis, à des centaines de reprises et pendant des années, des données falsifiées sur les rapports d’inspection de ses réacteurs nucléaires. 29 rapports falsifiés concernaient des fissures ou des signes de fissures sur des appareils au niveau du cœur de 13 réacteurs à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, dans la préfecture de Niigata, et des réacteurs des centrales n° 1 et 2 à Fukushima.

Kashiwazaki-Kariwa est la plus grande centrale nucléaire au monde. Après un tremblement de terre en 2007, Tepco a falsifié les quantités de substances radioactives qui s’étaient échappées dans l’air et en mer du Japon. Par la suite, pour compenser la perte due à la fermeture de la centrale pour inspection et réparations, la société a comprimé les dépenses de maintenance dans toutes ses centrales.

La centrale de Fukushima Daiichi est la plus ancienne installation nucléaire de Tepco. Construite dans les années 1970, elle abrite six réacteurs et repose au-dessus d’une faille tectonique connue. Conçu par General Electric, le réacteur n° 1 de Fukushima Daiichi devait fermer en février. Son autorisation de fonctionnement a été prolongée de dix ans alors que des alarmes avaient révélé la vulnérabilité de son générateur auxiliaire aux dégâts des eaux. L’histoire de cette centrale est jalonnée de pratiques dangereuses, évitant les inspections de sécurité à de nombreuses reprises dans les dix dernières années, y compris deux semaines avant le séisme. Un rapport soumis le 28 février par Tepco à l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle admettait que 33 équipements dans tous les réacteurs de la centrale Daiichi n’avaient pas été inspectés, dont un moteur et un générateur électrique auxiliaire du réacteur n° 1. Autre mesure de réduction drastique des dépenses, la société a choisi de stocker sur site le combustible usagé au lieu d’investir dans des moyens de stockage plus sûrs. Au moment du tremblement de terre, l’équivalent de six ans de barres d’uranium usagé s’étaient accumulées.

Déjà en 1972, l’agence de régulation nucléaire des Etats-Unis avait indiqué que les modèles de réacteur de General Electric étaient plus que d’autres susceptibles de fuites radioactives. Il y a quatre ans une équipe de recherche de Tepco a averti la société que la centrale n’était pas correctement protégée contre les séismes et les tsunamis, notant que ses digues n’étaient pas suffisamment hautes. En étudiant le mode opératoire des séismes dans la région sur plusieurs siècles, l’équipe expliquait qu’un fort séisme et un tsunami étaient depuis longtemps à l’ordre du jour et qu’il y avait 10 % de possibilités que le complexe, vieux de 40 ans, serait dévasté. Les responsables de Tepco ont ignoré ce rapport.

Nous luttons pour une révolution ouvrière au Japon pour arracher l’industrie des mains de ses propriétaires capitalistes gorgés de profit. Dans toute l’industrie nous nous battons pour un contrôle syndical des conditions de travail et, en cas de risques spécifiques, pour des luttes syndicales qui arrêtent les opérations. Ceci nécessite un effort concerté pour syndiquer l’industrie de l’énergie nucléaire, ainsi que les toujours plus nombreux fournisseurs et sous-traitants sans syndicats dans toute la branche. Mais les bureaucrates traîtres à la tête des syndicats se considèrent comme « partenaires » des capitalistes japonais. Cherchant à protéger le système de profit, ils n’agissent pas pour défendre leurs membres, et encore moins la classe ouvrière. Nous luttons pour une nouvelle direction, une direction lutte de classe des syndicats, qui se battra pour l’expropriation sans indemnité des patrons de l’énergie sous un gouvernement ouvrier. L’effort pour forger une direction de ce type fait partie intégrante de la lutte pour construire un parti ouvrier révolutionnaire, dont le but sera de se débarrasser du système capitaliste d’esclavage salarié tout entier.

Les ouvriers de Fukushima

Le 19 mars, le Partisan Defense Committee, organisation de défense associée à la Spartacist League/U.S., a envoyé un courrier à la Fédération des ouvriers de l’industrie électrique, saluant l’héroïsme des ouvriers du nucléaire :

« Le courage et le dévouement des ouvriers de Fukushima Daiichi contrastent singulièrement avec le parasitisme et l’avidité des propriétaires et responsables de Tepco et de leurs porte-parole officieux au gouvernement. Ceux-ci ont mis en danger la population par leur opacité et leur incompétence. La préoccupation primordiale des capitalistes de tous les pays et dans toutes les branches d’industrie, c’est les profits et non pas la sécurité des ouvriers ou l’intérêt de la société dans son ensemble. »

A ce jour, 21 ouvriers auraient été exposés à des niveaux potentiellement mortels de radiations en essayant de reprendre le contrôle de la centrale de Fukushima. Beaucoup plus tomberont malades : le gouvernement a récemment annoncé qu’il faudrait des mois avant que la fuite radioactive ne soit colmatée. Les effets à long terme des maladies dues aux radiations et les divers cancers induits dont souffriront ces ouvriers ne peuvent pas encore être connus, mais il est certain que beaucoup connaîtront une mort douloureuse. Nous exigeons les soins gratuits à vie pour ces travailleurs et leur famille.

Les quelque 400 ouvriers qui risquent actuellement leur vie sont considérés comme jetables par la société. Ils n’ont même pas été suffisamment équipés en dosimètres mesurant le taux de radiation ; certains n’ont reçu qu’une combinaison légère comme de la gaze à la place des équipements de protection individuelle standard ; ils manquent de masques à gaz, de bottes protectrices pour se déplacer, en conséquence des ouvriers sont obligés d’envelopper leurs chaussures dans des sacs poubelles en plastique.

D’après Kazuma Yokota, de l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle, ces travailleurs dorment près des réacteurs à même le sol d’un immeuble, couvert d’une tôle contenant du plomb pour bloquer les radiations. Les ouvriers s’enroulent dans des couvertures et dorment blottis les uns contre les autres. Pendant près de trois semaines, jusqu’à ce que cela provoque un tollé, ils ne recevaient que deux repas par jour : le matin, des biscuits et du jus de fruit, le soir, un sachet de riz à bouillir et de la nourriture en conserve. Au début chacun n’avait qu’une seule bouteille d’eau par jour.

Alors que ce pays se targue de ses innovations et de son usage de la robotique, aucun robot n’était disponible à Fukushima. Le professeur Satoshi Tadokoro, le principal chercheur en robots secouristes, a déclaré que son équipe avait travaillé au développement de robots pouvant être utilisés dans ce type de situation, mais que la recherche avait été interrompue. « Les sociétés à la tête des centrales ont indiqué qu’elles n’avaient pas besoin de ce genre de robots parce que leurs centrales nucléaires n’ont jamais d’accident et sont sûres » (cité par le site web du Centre pour la localisation et le secours assistés par des robots de l’université A&M du Texas). Une entreprise française a expédié par bateau des robots immédiatement après le tsunami, mais le gouvernement japonais en a arrêté la livraison parce que l’expédition n’avait pas respecté les normes appropriées.

S’inspirant de ses grands frères General Electric et Westinghouse, qui avaient envoyé au Japon dans les années 1970 des équipes d’ouvriers noirs effectuer des travaux similaires dans les centrales nucléaires, Tepco a pour pratique d’embaucher comme travailleurs temporaires des Burakumin (la caste des « intouchables » au Japon) et des journaliers venant des quartiers miséreux de Sanya à Tokyo et de Kamagasaki à Osaka. Surnommés « tsiganes genpatsu (du nucléaire) », ces ouvriers ne sont pas syndiqués. En général embauchés par des sous-traitants, ils vont d’une centrale à l’autre, travaillent selon des normes d’exposition aux radiations moins restrictives que les ouvriers sous contrat à durée indéterminée, et pour des salaires et avantages sociaux moindres. Dans les années 1980, les tentatives de syndiquer cette main-d’œuvre ont été annihilées par des gangsters qui menaçaient de s’en prendre aux familles des représentants syndicaux.

L’année dernière à la centrale de Fukushima Daiichi, 89 % des ouvriers étaient précaires (New York Times, 10 avril). Leurs tâches « normales » incluent d’enlever avec des brosses et des chiffons la poussière radioactive de centaines de pièces à l’intérieur des réacteurs. Ils sont actuellement en première ligne pour essayer de refroidir la centrale contaminée, prenant un terrible risque personnel.

La croisade réactionnaire pour l’« unité nationale »

Le déplacement soudain de la plaque tectonique du Pacifique sous la plaque nord-américaine a causé le séisme du 11 mars, provoquant une rupture des fonds marins longue de 300 km et large de 150 km. L’île principale de Honshu a été déplacée de 2,5 mètres vers l’est et l’axe de la Terre a été décalé de 10 cm. Les implications politiques et économiques pour la population ont aussi été très visibles, la bourgeoisie utilisant la terrible situation pour mener une énorme campagne d’« unité nationale » afin d’intensifier les attaques contre la classe ouvrière. Tout en travaillant à renforcer l’appareil répressif de l’Etat, la bourgeoisie présente son armée, qui participe aux guerres impérialistes contre l’Irak et l’Afghanistan, sous l’aspect d’une force « humanitaire ».

La colère et la frustration sont largement répandues et justifiées face à l’incompétence flagrante du gouvernement capitaliste suite à la catastrophe et à ses perpétuelles dissimulations cyniques. En tant que marxistes révolutionnaires, nous cherchons à transformer cette méfiance et cette colère en une compréhension plus profonde par le prolétariat qu’il faut renverser cet ordre capitaliste irrationnel par des révolutions ouvrières. Par contre la gauche réformiste cherche à canaliser les divers mécontentements et frustrations des travailleurs et opprimés vers une campagne pour renforcer les illusions dans l’Etat bourgeois.

Inquiet de la colère croissante dans la population contre ses dissimulations, le gouvernement a sorti de son chapeau ce résidu féodal qu’est l’empereur Akihito, pour qu’il fasse sa toute première déclaration télévisée. Cela s’est retourné contre lui, renforçant les soupçons que la situation était hors de contrôle. Crédité de 20 % d’opinions favorables avant le séisme et dirigeant une économie en pire état que celles des autres puissances impérialistes, le Premier ministre Kan, du Parti démocrate – le cinquième en quatre ans – a courtisé l’opposition, le Parti libéral démocrate (PLD) qui a dirigé le Japon pendant des dizaines d’années, pour former un gouvernement d’« unité nationale ». Dans les conditions actuelles, le PLD n’est pas pressé de prendre part aux responsabilités. Le Parti communiste du Japon (PCJ), lui, toujours prêt à montrer sa loyauté envers la bourgeoisie, a annoncé le 14 mars que les prochaines élections municipales devraient être reportées, car selon les propos de Shii, son président, « l’heure est à la mobilisation nationale pour le sauvetage et le redressement, indépendamment des divergences idéologiques. » Le Parti social-démocrate (PSD, anciennement Parti socialiste) estime dans la même veine que la « crise nationale » nécessite « un cadre de collaboration entre tous les partis politiques ».

La militarisation des secours et la gauche réformiste

La déclaration de l’état d’urgence nucléaire a donné le feu vert au déploiement de l’armée, nommée « Forces d’autodéfense » (FAD), plaçant de fait le nord-est du Japon sous la loi martiale. C’est la plus grande mobilisation militaire depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale avec le déploiement de plus de 100 000 soldats et réservistes, 209 hélicoptères, 321 avions et 57 navires.

La législation permettant de mobiliser l’armée si facilement a été élaborée par un gouvernement précédent, la coalition dirigée par le Premier ministre PSD Tomiichi Murayama, après le séisme de 1995 à Kobe. Votée en 1999, la loi rendait obligatoire la militarisation des ports, aéroports et personnels médicaux civils en cas de « situations périlleuses ».

La loi stipule que les pompiers font partie de l’Etat. Mais contrairement aux flics et aux soldats, ce sont des travailleurs qui effectuent un service utile à la société. Nous soutenons les efforts des pompiers japonais pour créer un syndicat qui les représente. Les médias bourgeois ont quasiment passé sous silence les efforts des pompiers et des ouvriers qui travaillent sur les centrales à Fukushima. Par contre les FAD sont présentées comme des héros. Si leur mission consiste officiellement à fournir des moyens de transport et à aider à la distribution des fournitures de secours, la réalité est bien différente.

L’aide et les fournitures provenant d’autres pays sont restées dans les entrepôts pendant des semaines, lorsqu’elles n’étaient pas simplement renvoyées. Des couvertures d’Indonésie ont été refusées au prétexte qu’elles étaient trop minces ; 15 000 tonnes de riz de Thaïlande ont été carrément rejetées. Une tonne de matériel médical en provenance d’Ukraine, y compris des pastilles d’iode, n’a pas été accepté, n’ayant « pas reçu de certification » ; Singapour a dû affréter des camions privés pour livrer l’aide aux zones touchées. Comme après le tremblement de terre de Kobé, lorsque le gouvernement avait retardé la livraison même des biens de première nécessité, les yakuza (crime organisé) ont réussi à remettre des tonnes de matériel aux évacués.

Beaucoup d’évacués se plaignent de n’avoir eu pendant des semaines rien d’autre à manger, pour les plus chanceux, qu’une boule de riz, un bol de nouilles et un peu d’eau. Les syndicalistes et d’autres personnes qui sont allés au nord chercher des proches et apporter des vivres ont rapporté que depuis des semaines l’armée empêche l’aide d’arriver à ceux qui en ont besoin, bloquant les voitures civiles car les FAD doivent « sécuriser les voies de secours ». Des camionnettes de ravitaillement ont été refoulées des autoroutes principales ; les gares ferroviaires et les arrêts de bus seraient sous contrôle des FAD. Dans les villes, grandes et moyennes, les FAD sont aussi déployées en patrouilles « anti-délinquance », aux côtés de la police (Asahi Shimbun, 4 avril).

Les quotidiens bourgeois libéraux Mainichi et Asahi appellent à rationaliser les agences gouvernementales pour créer un système de commandement central similaire à celui qui fut appliqué après le grand séisme de Kanto en 1923. C’est dans les années 1920 au Japon, marquées par les chasses aux sorcières anticommunistes dans le cadre de la « loi pour la préservation de la paix », que les cliques militaristes réactionnaires gagnèrent de l’influence au gouvernement.

Bien dans sa ligne réformiste social-patriote, la plupart de la gauche japonaise soutient les mesures d’« urgence » et se plaint à l’occasion que la militarisation de la société ne soit pas suffisamment centralisée ou efficace. Ce ne sont pas seulement les sociaux-démocrates et les soi-disant communistes qui parlent ainsi : les groupes plus petits, parfois décrits comme la « nouvelle gauche », le font aussi pour l’essentiel. Ces organisations sont historiquement caractérisées par leur choix du « troisième camp » entre l’impérialisme et l’Union soviétique, une mince couverture à leur alignement direct derrière leur « propre » bourgeoisie.

Ainsi la critique principale du groupe Kakumaru contre le gouvernement est qu’il ne mobilise pas suffisamment l’armée pour défendre et protéger la population ; Kakumaru se plaint que « l’armée a été déployée au coup par coup » et trop lentement, et que le « gouvernement, l’armée nationale, les autorités locales comme la police n’ont pas mis en place de centre unique d’information » (Kaiho, 15 mars). Le PCJ et Kakumaru exigent la publication des photos de la zone frappée par le tsunami prises par les satellites envoyés dans l’espace pour espionner les Etats ouvriers déformés de Chine et de Corée du Nord. Kakumaru écrit : « Le gouvernement doit tout d’abord utiliser les capacités de collecte d’information de l’armée nationale japonaise et se servir pleinement des satellites espions pour prendre la mesure complète des dévastations dans toutes les zones » (Kaiho, 15 mars). Kakumaru exige aussi une meilleure collaboration entre l’armée et les flics.

Le groupe Chukaku, lui, prend une posture plus oppositionnelle vis-à-vis du gouvernement, mais relaie l’illusion que l’armée impérialiste japonaise peut être mise au service de la population. Chukaku se plaint que « le maintien de la sécurité nationale a été jugé prioritaire par rapport au secours des victimes et à l’approvisionnement de l’aide [par les FAD], qui sont mis à l’arrière-plan » (Zenshin, 21 mars). Si Chukaku appelle avec raison à un effort « autonome » de la classe ouvrière en soutien aux victimes de la catastrophe, il prétend en même temps que les soldats font partie de la classe ouvrière. Cette idée fait obstacle à ce que le prolétariat parvienne à une conscience de classe élémentaire. Cherchant à aider le capitalisme à redéfinir ses priorités, Chukaku recommande de « réduire les dépenses militaires » plutôt que les subventions pour les familles pauvres. L’orientation réformiste de Chukaku consiste à appeler à ne pas remettre en cause la Constitution et à essayer d’obtenir un gouvernement moins réactionnaire dans le cadre capitaliste ; le principal mot d’ordre de leur déclaration d’urgence du 12 mars est de « lutter contre le néolibéralisme ».

L’une des principales exigences du groupe Kakehashi, parfois identifié à tort au trotskysme, est la fermeture immédiate de toutes les centrales nucléaires. Tout comme les partisans plus traditionnels de l’écologie politique, il considère que la technologie est un problème plus grave que le capitalisme. Kakehashi est aussi en accord avec le PSD qui appelle à « tourner le dos à l’énergie nucléaire ». Le PCJ, de son côté, n’appelle pas à l’abolition du nucléaire ; il a depuis longtemps une position ouvertement nationaliste pour une autosuffisance énergétique du Japon. Même si nous avons la plus grande méfiance envers les industriels de l’énergie et leurs prétentions de disposer de réacteurs nucléaires sûrs sous le capitalisme, nous nous opposons à la croisade contre l’énergie nucléaire en soi.

Les Etats-Unis sont le seul pays à avoir utilisé des bombes atomiques (incinérant Hiroshima et Nagasaki pendant la Deuxième Guerre mondiale, alors que le Japon était en fait déjà vaincu) ; ils répandent maintenant la mort et la destruction en Afghanistan, en Irak et en Libye. Ceci n’empêche pas le gouvernement japonais d’essayer aujourd’hui de présenter sous un jour humanitaire l’armée américaine, qui appelle hypocritement Opération Tomodachi (ami) sa mobilisation militaire suite au tremblement de terre. Les capitalistes japonais cherchent à renforcer l’alliance militaire USA-Japon, qui est d’abord et avant tout une alliance anticommuniste, initialement dirigée contre l’Etat ouvrier dégénéré soviétique et ciblant aujourd’hui la Chine et la Corée du Nord. Avec près de 50 000 soldats américains répartis dans 85 bases militaires sur tout l’archipel japonais, cette alliance est aussi destinée à réprimer les luttes de la classe ouvrière militante dans toute l’Asie.

La bourgeoisie japonaise cherche toujours à en finir avec les sentiments pacifistes de la population – un héritage persistant de la défaite du Japon durant la Deuxième Guerre mondiale – ainsi qu’avec le mécontentement plus récent contre la présence des troupes US à Okinawa et ailleurs, et elle salue l’« opération d’aide mutuelle » avec l’armée US dans la crise en cours. Le ministre de la Défense Kitazawa exultait que « le traité de sécurité Japon-USA sera encore renforcé » (Yomiuri Shimbun, 4 avril). Nous disons : Les troupes des FAD déployées dans le nord du Japon doivent s’en aller ! Nous appelons à écraser l’alliance contre-révolutionnaire entre les impérialismes américain et japonais par des révolutions ouvrières des deux côtés du Pacifique.

Ils veulent faire payer les travailleurs

Possédant la dette publique la plus élevée au monde – le double de son PIB de 425 000 milliards de yens –, le Japon fait face à des coûts de reconstruction estimés dans un premier temps à quelque 4 000 milliards de yens. La destruction de la plupart des routes, des chemins de fer et des ports dans la zone touchée et les trois semaines de délestages électriques tournants dans l’est du pays ont porté un coup sévère à l’industrie japonaise qui a provoqué des répercussions internationales.

La région de Tohoku produisait 8 % du PIB. Elle abritait non seulement des terres cultivables et des fabriques de conserves, mais aussi des usines de pièces pour des sociétés géantes comme Toyota et Sony et des entreprises petites et moyennes alimentant en composants des multinationales comme Boeing, General Motors et Peugeot Citroën. Ces sociétés font maintenant des pieds et des mains pour trouver des composants, après avoir introduit le si vanté système japonais de stock à flux tendu. On estimait que d’ici fin mars la production automobile mondiale allait être réduite de 600 000 véhicules. Les mines et usines de traitement des minerais, telles celles qui produisent 33 % de l’iode et 10 % du titane au monde, ont été gravement endommagées. La Corée du Sud et Taïwan salivent aujourd’hui devant la possibilité de grappiller des parts du Japon sur les marchés des semi-conducteurs et composants électroniques. Les ports, de Rotterdam à ceux d’Asie, s’attendent à des cargaisons retardées et moins chargées dans la période à venir.

En quatre jours après le séisme, la Banque du Japon a versé 23 000 milliards de yens dans le système bancaire pour empêcher la Bourse de s’effondrer. Les zenekon – grandes sociétés de construction aux liens étroits avec les ministères – cherchent déjà à récolter d’énormes profits grâce à la reconstruction. La bourgeoisie est déterminée à faire payer le coût de la reconstruction par la classe ouvrière. Beaucoup de travailleurs ont perdu leur emploi ou sont temporairement au chômage et luttent pour obtenir une indemnité. Le gouvernement et la puissante fédération patronale Keidanren menacent d’augmenter les impôts et de réduire les subventions aux familles pauvres ; ces plans étaient déjà à l’œuvre avant la catastrophe. Maintenant on planifie de faire adopter une législation spéciale qui permettrait au gouvernement d’acheter des terres abandonnées par des victimes de tsunamis par « paiement forfaitaire rapide avant calcul exact des indemnités ».

Les masses déplacées doivent bénéficier d’un emploi – syndiqué, au tarif syndical avec les avantages correspondants –, d’un logement, de vêtements et de tout le nécessaire. Il faut un programme massif de travaux publics pour reconstruire les maisons, services publics, usines et infrastructures. Des comités ouvriers doivent être formés pour empêcher les projets de mauvaise qualité et les mesures de réduction des coûts qui mettent des vies en danger. Ces revendications, manifestement nécessaires aujourd’hui, sont des exemples de revendications transitoires telles que formulées par Léon Trotsky dans le Programme de transition de 1938, le document fondateur de la Quatrième Internationale. Leur raison d’être est de conduire les travailleurs de leur conscience actuelle à la compréhension qu’il faut en finir avec le système capitaliste une bonne fois pour toutes.

Nous appelons à l’expropriation sans indemnité des sociétés d’eau, de gaz, d’électricité sous un gouvernement ouvrier. Au contraire, certains groupes réformistes avancent des revendications de nationalisation sous le capitalisme. Un détour historique est instructif. Au Japon, l’industrie énergétique fut placée sous contrôle direct du gouvernement à la fin des années 1930, précisément pour aider à la mobilisation pour la guerre interimpérialiste à venir, la Deuxième Guerre mondiale. Contre l’opposition féroce des propriétaires bourgeois de ce secteur, le gouvernement, qui exprimait les intérêts plus profonds de la classe capitaliste, a instauré cette mesure dans le cadre de la loi de « mobilisation générale pour l’effort de guerre ». La structure actuelle de ce secteur fut établie après la guerre.

Dans d’autres circonstances, certaines industries capitalistes en difficulté peuvent être nationalisées parce qu’elles sont jugées indispensables au fonctionnement du système tout entier ou dans le but, grâce à l’argent public, de les moderniser et de les rendre plus rentables. En Grande-Bretagne, après la Deuxième Guerre mondiale, beaucoup d’entreprises en faillite furent nationalisées et leurs anciens propriétaires grassement indemnisés, alors que les travailleurs recevaient de maigres salaires et payaient des impôts élevés. Si nous nous opposons aux privatisations, qui s’accompagnent toujours d’attaques contre les syndicats, les salaires et les conditions de travail, le programme social-démocrate de nationalisations capitalistes n’a rien à voir avec la lutte pour arracher les moyens de production des mains des capitalistes par la révolution socialiste.

Aujourd’hui la réaction des syndicats souligne les contradictions au sein de ces organisations ouvrières. Les syndiqués de base ont montré un énorme élan de solidarité avec les victimes de la catastrophe, souvent accompagné d’une certaine volonté d’action indépendante. Beaucoup de syndicats collectent pour aider leurs membres et certains organisent leurs propres moyens de transport pour faire parvenir directement l’aide. En même temps le programme politique de la direction des trois centrales syndicales – Rengo, Zenrokyo et Zenroren – est de sacrifier les intérêts des travailleurs sur l’autel de l’« unité nationale » avec la bourgeoisie.

Dans cet ordre, plusieurs syndicats ont annoncé l’ajournement ou l’annulation des négociations salariales annuelles shunto. Alors que les travailleurs de Fukushima risquent leur vie en essayant de reprendre le contrôle de la centrale, leur direction syndicale renonce lâchement à toute demande d’augmentation de salaire ou d’amélioration des conditions de travail et de sécurité (Asahi Shimbun, 31 mars). Le syndicat des dockers, Zenkowan, a annulé une grève en mars, se joignant à la campagne d’« unité nationale ».

Si les groupes réformistes dénoncent régulièrement la direction droitière de Rengo, qui dans l’ensemble soutient politiquement le Parti démocrate bourgeois, ils se taisent sur la collaboration de classes que pratique la direction de Zenrokyo (lié au Parti social-démocrate) et de Zenroren (lié au PCJ). L’appel aux dons de Zenroren a été suivi par de nombreux travailleurs dans tout le pays et à l’étranger. Il est scandaleux que la direction syndicale ait remis cet argent aux gouvernements capitalistes municipaux de Miyagi, Iwate et Fukushima, autrement dit à ceux qui depuis des années couvrent les infractions à la sécurité de Tepco. En effet l’appel de Zenroren commençait en exprimant le « respect » de Zenroren pour le gouvernement qui soi-disant travaillait « nuit et jour » au problème de la catastrophe.

Il est urgent de mobiliser la classe ouvrière indépendamment de la bourgeoisie et de son Etat, notamment pour organiser rapidement une mobilisation massive des aides et leur distribution. Mais les dirigeants traîtres des syndicats, qui acceptent le cadre du capitalisme, s’opposent à cette perspective. Il n’y a pas d’intérêts communs entre d’un côté les travailleurs et opprimés, et de l’autre les capitalistes et leur gouvernement. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! La mort, la destruction et les épreuves endurées par les travailleurs japonais suite au désastre montrent clairement que le prolétariat doit prendre le pouvoir d’Etat des mains de la bourgeoisie, à l’échelle mondiale. Pour la construction d’un parti ouvrier révolutionnaire ! Pour une république ouvrière au Japon, dans une Asie socialiste !

Le Bolchévik nº 196

Le Bolchévik nº 196

Juin 2011

·

Déclaration de la LCI

Défense de la Libye contre l’attaque impérialiste !

·

Mensonges et terreur impérialistes sous prétexte « humanitaire »

La guerre impérialiste contre la Libye s’intensifie

·

A bas la loi raciste contre la burqa !

·

Hommage à la Commune de Paris

·

Lutte ouvrière, Mitterrand et le front populaire : Une longue histoire révisionniste

·

L’impérialisme français renforce sa mainmise sur la Côte d’Ivoire

·

Baie des Cochons, avril 1961 :

La Révolution cubaine a mis en déroute l’invasion soutenue par les USA

·

Des réactionnaires américains attisent la terreur contre les homosexuels

Ouganda : un militant pour les droits des homosexuels sauvagement assassiné

·

« Unité nationale » : au profit des patrons, aux dépens des travailleurs

La catastrophe du tsunami au Japon et les crimes du capitalisme