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Spartacist, édition française, numéro 37

été 2006

Fondation du Groupe trotskyste de Grèce

Pour un parti léniniste en Grèce !

Pour une fédération socialiste des Balkans !

La Ligue communiste internationale (quatrième-internationaliste) a le plaisir d’annoncer la fondation du Groupe trotskyste de Grèce (TOE) comme section sympathisante. Nos camarades grecs ont été gagnés au programme de la LCI après une longue période de débats sur des divergences programmatiques et de travail commun au cours duquel nous avons testé notre accord.

Le premier contact avec la LCI avait été pris en 1995 par Spiros, un dirigeant de l’Organisation des travailleurs socialistes (SOE), qui en 1994 avait scissionné de sa tendance moréniste pseudo-trotskyste stalinophobe. En 1996 la majorité de la SOE fondait l’Organisation communiste des ouvriers révolutionnaires (KOEE). Spiros en démissionnait en janvier 1999 et débutait une correspondance avec la LCI. Peu de temps après, en mai-juin 1999, alors que notre opposition de principe à la guerre impérialiste contre la Serbie avait trouvé un écho parmi certains membres, la direction de la KOEE purgeait des membres perçus comme sympathisant avec la LCI. Certains de ceux qui avaient été ainsi exclus entreprenaient alors d’étudier le programme de la LCI et formaient, en mars 2000, un groupe informel de discussion. En janvier 2001 les membres de ce cercle d’étude écrivirent à un groupe d’ex-membres de la Ligue communiste/Pouvoir ouvrier (KSEE), qui avait scissionné de la SOE en 1995, et en mars 2001 ils constituèrent ensemble un groupe de discussion.

Le Groupe trotskyste de Grèce a été fondé par des camarades qui ont lutté sur la question de l’oppression des femmes en Grèce et scissionné avec Spiros, essentiellement sur la nécessité de se faire le champion des droits des minorités opprimées en Grèce, une question cruciale pour une organisation léniniste-trotskyste dans un pays des Balkans.

Le document suivant a été publié en grec en novembre 2004. La version française ci-dessous est traduite de l’anglais, paru dans Spartacist édition anglaise no 59, printemps 2006.

Accord pour un travail commun entre les camarades grecs et la LCI (QI)

1. Le groupe actuel en Grèce vient de la scission d’un groupe qui était en discussion avec la LCI depuis 1999. La scission résultait d’une bataille de plusieurs mois autour de la question nationale – la défense des droits des minorités nationales en Grèce et l’opposition au chauvinisme grec. Auparavant il y avait eu des batailles avec d’autres membres du groupe initial sur la question russe, la centralité de la question femmes en Grèce, la question de la grève générale et la question du parti. Pour excuser sa rupture avec la LCI sur ces questions, une minorité du groupe a accusé cyniquement la LCI de « centrisme » et de « chauvinisme » lorsque le bombardement contre l’Afghanistan a commencé en octobre 2001 (International Internal Bulletin no 54).

2. Les camarades du groupe grec ont été gagnés à la politique de la LCI à travers des batailles et des scissions sur la question russe. Deux des camarades avaient scissionné de la Ligue communiste/Pouvoir ouvrier [ex-moréniste] sur la défense de l’Etat ouvrier déformé chinois, tandis qu’une autre camarade du groupe initial avait écrit un document soutenant l’intervention de la LCI en RDA en 1989-1990. Une autre camarade du groupe actuel venait du Parti communiste (PC) grec. Etant donné l’influence que le PC a dans la classe ouvrière grecque, c’est le principal obstacle, donc il est très important pour l’avenir du groupe qu’un ex-membre du PC soit au nombre des camarades grecs. Le groupe est pour la défense militaire inconditionnelle des Etats ouvriers déformés – la Chine, la Corée du Nord, le Vietnam et Cuba – et pour la révolution politique prolétarienne contre la bureaucratie. Nous sommes parvenus à un accord avec l’analyse que fait la LCI de l’effondrement du stalinisme en Europe de l’Est en étudiant les « Textes de discussion et documents sur l’effondrement du stalinisme » de Seymour et St. John dans Spartacist (édition française no 26, printemps 1991) sur lesquels un camarade de la LCI a fait un rapport. Le groupe grec est d’accord avec la position de la LCI sur l’Afghanistan, « Salut à l’Armée rouge en Afghanistan ». Il y a un accord initial avec la position de la LCI sur la Pologne bien que cela n’ait pas été discuté dans le groupe actuel. Nous rejetons la stalinophobie des pseudo-trotskystes grecs anticommunistes qui refusent d’intervenir dans le Parti communiste grec – un parti stalinien prosoviétique de masse qui a le soutien des couches les plus avancées de la classe ouvrière et de la jeunesse grecques.

3. La Grèce est un pays des Balkans, et c’est le seul pays des Balkans auquel la révolution d’Octobre ne s’est pas étendue. Et l’Etat capitaliste grec est le seul Etat des Balkans qui ne reconnaît aucune minorité nationale. Un groupe trotskyste en Grèce doit se battre contre le chauvinisme grec et défendre les droits des minorités nationales – qui ont été hellénisées de force – les Macédoniens, les Valaques [Aroumains], les Pomaques, les Turcs, les Albanais Cham (musulmans) et les Arvanites, etc., y compris le droit à l’autodétermination, spécialement pour les Macédoniens et les minorités albanaises. Il est aussi important de défendre les droits du peuple tsigane (rom) persécuté. Les camarades luttent contre le poison du chauvinisme grec dans la classe ouvrière. Pour satisfaire la myriade de revendications nationales dans les Balkans il faut une fédération socialiste des Balkans.

4. Un groupe trotskyste doit être un « tribun du peuple » léniniste. Et en Grèce, où l’Eglise orthodoxe ultra-réactionnaire a une énorme influence, l’oppression des femmes est extrême. La « sainte trinité » grecque, « patrie-religion-famille », dont l’Etat capitaliste fait la promotion, est étroitement liée à la question nationale et à la question de la femme. La lutte pour l’émancipation des femmes par la révolution socialiste, et l’opposition à l’oppression des femmes, doivent être une question centrale pour les trotskystes. Nous luttons pour les pleins droits démocratiques pour les homosexuels, en opposition à la société grecque homophobe et machiste et à la gauche. Nous sommes pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

5. Les camarades grecs défendent les pleins droits de citoyenneté pour tous les immigrés. Ils sont déjà intervenus de nombreuses fois soit en commun avec les camarades de la LCI soit par eux-mêmes dans des manifestations d’immigrés. Les immigrés – albanais, kurdes, pakistanais, bangladais, russes, irakiens, palestiniens, etc. – sont devenus une composante clé du prolétariat en Grèce, et le groupe grec doit se battre pour l’unité du prolétariat contre toute forme de racisme.

6. Le groupe est d’accord avec la position de la LCI sur la récente guerre contre l’Irak et la guerre contre l’Afghanistan en 2001. Le groupe grec s’est battu avec pour mots d’ordre : Défense de l’Irak contre l’attaque impérialiste des USA et de leurs alliés ! A bas l’occupation coloniale de l’Irak ! Retrait immédiat des troupes US et alliées du Proche-Orient ! Nous avons appelé à la lutte de classe contre les capitalistes au pouvoir dans notre propre pays, contrairement à la gauche grecque qui avait une position nationalement très étroite (« Pas de participation grecque à la guerre contre l’Irak »), et aussi contre le pacifisme du mouvement antiguerre (« Non à la guerre »). Nous avons soutenu le blocus de la base militaire américaine de Souda et nous sommes intervenus dans les grèves ouvrières contre la guerre. Nous avons appelé au retrait immédiat des troupes grecques de Chypre.

7. Les trotskystes grecs doivent faire face à la question clé de Chypre. Nous nous opposons d’un point de vue lutte de classe, internationaliste, au chauvinisme antiturc de la bourgeoisie grecque. Nous appelons au retrait immédiat de toutes les troupes grecques de l’île. Nous exigeons aussi le retrait de l’armée turque, du contingent de l’ONU, ainsi que de l’armée et des bases militaires britanniques. Nous luttons pour une solution prolétarienne à la question nationale, qui nécessite forcément le renversement révolutionnaire des bourgeoisies nationalistes à Nicosie/Lefkosa, Athènes et Ankara.

8. Le groupe est d’accord avec l’analyse et la thèse de la LCI sur le pablisme. Nous voulons nous battre pour forger une section grecque de la LCI. Nous apportons une contribution financière mensuelle depuis mai 2002. Nous acceptons la discipline d’une internationale centraliste-démocratique. L’internationale, d’après Lénine et Trotsky, est l’outil nécessaire pour lutter contre le capitalisme, pour de nouvelles révolutions d’Octobre et pour la protection des sections nationales contre les pressions de la classe ennemie. Nous luttons contre les prétendants au trotskysme – le SWP, les taaffistes, etc. – qui sont un obstacle à reforger un parti trotskyste. Nous cherchons à bâtir un parti à travers des scissions et des fusions, y compris parmi la jeunesse du PC et le milieu anarchiste.

9. Contrairement au Parti communiste stalinien qui est un parti réformiste basé sur le prolétariat industriel, le PASOK est une formation politique bourgeoise populiste. Il a une influence au sein des principales fédérations syndicales en Grèce (qui sont généralement corporatistes) mais l’existence du PASOK ne dépend pas du mouvement ouvrier. Le PASOK a ses origines dans le Parti du centre de Georges Papandréou – le père d’Andréas, le fondateur du PASOK – dont le parti a hérité la base sociale. Les principes idéologiques du PASOK sont exposés dans la Déclaration de fondation du parti du 3 septembre [1974] qui combinait un nationalisme grec belliciste sur la question de Chypre avec un populisme caractéristique : il se prétend le représentant de tout le peuple grec « dépossédé » dont la définition inclut les paysans, les petits entrepreneurs, les cadres supérieurs, etc. La Déclaration du 3 septembre est, de plus, l’une des expressions les plus à gauche de la politique du PASOK : elle est assaisonnée de verbiage quasi-marxiste. Cette façade « gauche » a été cependant abandonnée à peine quelques années après la fondation du parti, et tous les soi-disant militants de « gauche » ont été rapidement exclus du parti. Contrairement à des éléments de la gauche grecque tels que les cliffistes, nous rejetons par principe tout soutien politique – y compris un soutien électoral – à ce parti de la classe ennemie.

10. Il est important pour nous de lire Workers Vanguard et autres organes de propagande de la LCI et de continuer à lire les classiques du marxisme pour le développement des cadres. Nous devons étudier et tirer des leçons de l’histoire longue et complexe du mouvement trotskyste grec (par exemple, les archéiomarxistes et le journal en grec de la Communist League of America) et la rendre accessible au reste de la LCI. En tant que trotskystes de Grèce, nous avons l’obligation d’étudier la guerre civile grecque/la question nationale/Chypre, ainsi que le mouvement trotskyste et ses scissions pendant la Deuxième Guerre mondiale sur la question de l’occupation nazie. Il faut que les camarades étudient la déclaration de la LCI sur le bombardement impérialiste de la Serbie et le massacre des Balkans et, avec l’aide de la LCI, les minorités nationales en Grèce comme partie intégrante des Balkans.

11. Afin de faciliter ce travail en commun, il est nécessaire d’étudier l’anglais. Des camarades de la LCI doivent aussi étudier le grec.

12. Nous nous fixons comme tâche un modeste travail public, avec des interventions par la vente régulière de notre presse dans le milieu étudiant. Pour ce qui est des meetings opposants et des manifestations, nous y avons déjà participé au cours d’un travail en commun avec la LCI en Grèce et à Londres.

13. Jusqu’à ce qu’il soit réaliste qu’un camarade soit en mesure d’être transféré en Grèce, cela aiderait le groupe grec de recevoir des visites plus fréquentes et plus longues. Dès que possible, il faut qu’un camarade soit transféré pour aider à la construction de la section et à l’organisation de notre travail politique.

14. Il nous tarde de produire de la propagande liée à la lutte de classe dans la société grecque afin d’intervenir pour donner corps au programme de la LCI.

– adopté au cours d’une réunion commune du TOE et de représentants du Comité exécutif international de la LCI, le 23 septembre 2004

Spartacist édition française nº 37

SpF nº 37

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