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République ouvrière nº 3 |
Hiver/printemps 2019 |
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Tract de la Ligue trotskyste en soutien aux grutiers
Du 18 au 25 juin 2018, les grutiers de toute la province se sont lancés dans une grève spontanée courageuse en défense de la santé et de la sécurité, paralysant tous les principaux chantiers de construction et donnant un avant-goût de la puissance sociale du mouvement ouvrier lorsqu’il montre ses muscles. La grève ayant été déclarée « illégale », près d’une centaine de grutiers sont aujourd’hui menacés de lourdes amendes : nous exigeons la levée de toutes les poursuites contre les grutiers ! Quant aux bureaucrates syndicaux de la FTQ-Construction et de l’Inter, ils ont tout fait pour isoler les grutiers et ont désavoué publiquement la grève tout en exigeant le retour au travail ! Les dirigeants syndicaux des grutiers, malgré leur verbiage militant lors de la grève, ont forcé les grutiers à rentrer au travail sans aucun gain ni levée des poursuites. Le jour après, l’ancienne ministre du Travail a annoncé la création d’un comité bidon sur la sécurité en maintenant qu’il était « hors de question de revoir le règlement » (Agence QMI, 26 juin 2018). Nous reproduisons ci-dessous un tract de la Ligue trotskyste, publié en juin 2018 et distribué aux grutiers pendant la grève.
Tout le mouvement ouvrier doit appuyer les grutiers Pour le contrôle syndical de la santé et de la sécurité au travail ! 23 juin 2018 — Depuis une semaine, les grutiers à travers le Québec défient courageusement les patrons et le gouvernement en refusant d’aller au travail, et ce malgré les menaces d’amendes et de peines d’emprisonnement. Les travailleurs ont raison de se battre contre le nouveau règlement, qui réduit les exigences de la formation de grutier en ne rendant plus obligatoire le diplôme d’études professionnelles (DEP) pour opérer une grue. Le métier de grutier est dangereux et ce sont les vies des travailleurs et du public qui sont en jeu. Suivant l’introduction du DEP, le nombre de décès d’opérateurs de grues a diminué de 66 %. La santé et la sécurité au travail est une cause qui concerne toute la classe ouvrière. Les travailleurs n’ont pas à mourir pour les patrons qui ne cherchent qu’à accumuler les profits sans aucun égard pour la vie de ceux qu’ils exploitent. Les syndicats doivent avoir le contrôle de la santé et de la sécurité au travail, pas les boss, ni la CCQ ni la CNESST ; ils doivent imposer le droit pour tout travailleur de fermer les sites de travail dangereux. Il faut des comités syndicaux de santé et de sécurité complètement indépendants des patrons et du gouvernement.
Partout dans la province les chantiers sont paralysés. Les patrons, les médias, le gouvernement et la CCQ sont unis dans une campagne hystérique de répression et de salissage. Les travailleurs aussi doivent être unis : les grutiers ne doivent pas rester seuls face à cette offensive. Ça fait des décennies maintenant que les travailleurs québécois accumulent les défaites — assez, c’est assez ! Le mécontentement est palpable : les infirmières, les travailleurs de la STM et toute l’industrie de la construction regardent attentivement l’exemple des grutiers. L’ensemble du mouvement ouvrier doit se mobiliser pour défendre les grutiers contre les amendes et les menaces de prison et en soutien à leur lutte pour la santé et la sécurité. Les grutiers ne luttent pas uniquement pour eux-mêmes, mais pour tous les travailleurs de la construction. Maçons, soudeurs, monteurs, menuisiers, etc., sont aussi mis en danger par la réforme du gouvernement et sont les alliés naturels des grutiers. Tous devraient lutter côte à côte dans un même syndicat. Une industrie, un syndicat ! Pour le contrôle syndical de l’embauche !
Comme dans le cas de la grève de la construction de 2017, qui a été cassée par une loi spéciale, l’État et ses juges volent au secours des patrons. Cette fois ils crient à la « grève illégale » et les travailleurs et les syndicats font face à des amendes et sont même menacés de peines d’emprisonnement. Il ne faut s’attendre à rien de moins venant de la dictature de la classe capitaliste. Peu importe le gouvernement (PQ, PLQ, CAQ ou QS), l’État capitaliste défend les profits et l’exploitation avec ses outils répressifs : police, tribunaux, prisons et (dans le cas du fédéral) armée. La CCQ est un organisme qui réglemente l’industrie de la construction dans l’intérêt des patrons et ne peut être mise au service des travailleurs. À bas les persécutions antisyndicales du gouvernement !
Ce qu’il faut c’est un parti ouvrier qui va lutter pour un État où ce sont les travailleurs qui commandent, et où la production servira l’intérêt collectif et non les profits. La Ligue trotskyste lutte pour construire un tel parti, pour l’indépendance du Québec et pour le socialisme. Pour la république ouvrière du Québec !
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