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Le Bolchévik nº 225 |
Septembre 2018 |
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Pleins droits de citoyenneté pour tous ceux qui sont ici!
Macron a donné cet été quelques coups de menton méprisants en direction des populistes racistes qui aujourd’hui gouvernent l’Italie, parce qu’ils refusaient de laisser accoster en juin dernier le bateau chargé de migrants Aquarius. Mais Macron a fait exactement pareil lorsque celui-ci est passé à quelques encablures de la Corse. Les nationalistes corses à la tête de l’exécutif local, traités de racistes à longueur de colonne dans les journaux officiels de la bourgeoisie française, avaient demandé à les accueillir. Ils ont réitéré leur offre en août après une nouvelle opération de sauvetage en mer de l’Aquarius, essuyant un nouveau veto des autorités françaises.
Ce que Macron a proposé : des camps de concentration européens pour « migrants » bien sûr pas dans la belle France, mais aux confins de l’Europe, voire de préférence en Tunisie et dans le désert de Libye ou du Niger.
Des milliers de personnes meurent chaque année en essayant de traverser la Méditerranée (sans compter le détroit qui sépare Mayotte du reste des Comores), et l’Union européenne étrangle toujours plus les pays de la rive Sud de la Méditerranée pour les forcer à servir d’avant-postes douaniers contre les émigrants. Des pays que ceux-ci cherchent à fuir car ils sont dévastés financièrement par les diktats du FMI et de l’UE, voire physiquement par les bombardiers américains ou français.
Les immigrés se font expulser par dizaines tous les jours à la frontière italienne, et les personnes qui leur donnent un bout de pain se font persécuter comme des criminels. Ces expulsions vers l’Italie se font généralement en conformité avec les accords de Schengen sur la « libre circulation » des personnes : elles apportent un démenti cinglant aux racontars de LO qui dépeint ces accords comme « l’une des rares retombées réellement positives de la construction de cette Europe des financiers et des marchands » (Lutte de classe, février 2016). A Calais, les associations d’aide aux migrants ont répertorié plus de 600 cas de violences policières contre leurs bénévoles entre le 1er novembre 2017 et le 1er juillet 2018, soit plus de deux par jour sans compter les attaques racistes des flics contre les migrants eux-mêmes !
Voilà le vrai visage de la France, « pays des droits de l’homme » et de l’UE. Les flux (et reflux) d’immigration sont décidés par les capitalistes uniquement en fonction de leurs besoins en main-d’uvre. Depuis des années, la France, en proie au chômage de masse, est devenue le pays d’Europe occidentale qui a la plus faible proportion d’immigrés (à part l’Italie et le Portugal) moins même qu’en Grèce ou en Pologne !
Le principe qui devrait guider le mouvement ouvrier là-dessus est simple : la lutte, dans chaque pays, pour les pleins droits de citoyenneté pour tous ceux qui ont réussi malgré tout à en franchir les frontières. C’est la seule manière de lutter contre les manuvres constantes des capitalistes pour dresser les travailleurs les uns contre les autres.
La lutte contre les expulsions et pour les pleins droits de citoyenneté doit être liée à la lutte contre la discrimination raciste qui frappe les descendants d’immigrés qui, même citoyens français, sont considérés comme sans droits par les flics et les patrons à cause de la couleur de leur peau ou de leur religion musulmane. Il faut un parti ouvrier d’avant-garde, tribun de tous les opprimés, pour se battre pour ce programme et en finir une fois pour toutes avec le capitalisme raciste, grâce à la révolution socialiste.
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