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Le Bolchévik nº 215 |
Mars 2016 |
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A pied, à cheval ou en vélo, mais surtout pas en avion
Les apôtres de la décroissance en pèlerinage à Notre-Dame-des-Landes
Depuis plusieurs années maintenant le cheval de bataille des écologistes en France porte sur la tentative de stopper la construction d’un nouvel aéroport dans la région de Nantes sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Leur détermination s’est heurtée à une série d’interventions particulièrement brutales des flics, notamment en 2012, et à des poursuites judiciaires. Nous sommes opposés à cette répression contre les manifestants anti-aéroport et nous exigeons la levée des poursuites contre ces manifestants.
Les écologistes et leurs partisans se mobilisent pour défendre un total de quatre (4) fermes de 500 hectares, ainsi que quelques squatters qui se sont installés sur le site pour se livrer à une agriculture maraîchère primitive. Ils veulent aussi défendre une zone humide et sa biodiversité. Mais, comble de l’ironie, si cette zone n’a pas été touchée jusqu’à présent par les remembrements agricoles ni les constructions de lotissements, c’est pour la seule et unique raison qu’elle avait été déclarée ZAD (zone d’aménagement différé) en 1974 en prévision précisément de la construction d’un nouvel aéroport sur ce site.
Contrairement aux primitivistes anti-aéroport, nous sommes pour le développement général des forces productives, y compris des infrastructures de transport. Nous sommes en particulier pour que les habitants de la région (plusieurs millions dans le périmètre d’attraction de l’aéroport potentiel) puissent avoir accès à un véritable aéroport international et, en cas de construction d’un nouvel aéroport, que les personnes expropriées reçoivent des compensations appropriées.
En même temps nous ne sommes pas en mesure de dire si le projet de Notre-Dame-des-Landes pourrait amener, au moins à terme, une véritable amélioration par rapport à l’aéroport actuel de Nantes-Bouguenais en termes d’offre de transport aérien. Un critère essentiel pour émettre une opinion sur cette question devrait être pour des marxistes le risque éventuel que pourrait comporter le déplacement de l’aéroport actuel sur le maintien de l’activité de construction aéronautique dans la région de Nantes. Nous notons à ce sujet que les unions départementales CGT, FSU et SUD viennent de prendre position le 19 janvier contre le projet de nouvel aéroport, sans apporter toutefois d’arguments substantiels dans cette déclaration pour étayer leur prise de position commune.
Dans l’état actuel de nos connaissances, nous ne voyons aucune raison sérieuse pour que le mouvement ouvrier s’oppose à la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Mais nous ne doutons pas que, comme dans toute entreprise capitaliste, les décisions relatives à la construction de cet aéroport soient déterminées moins par l’intérêt général que par la loi du profit capitaliste et, de façon annexe, par des questions de copinage, des délits d’initiés, des malversations, des phénomènes de pantouflage des administrations aux entreprises de BTP impliquées dans le projet, une spéculation immobilière effrénée et autres tares inhérentes au système capitaliste.
Lorsque les ouvriers seront au pouvoir, les travailleurs de l’aéroport actuel, ceux des usines aéronautiques et autres travailleurs de la région, et secondairement le reste des riverains concernés par l’aéroport, pourront décider ce qui est dans l’intérêt des masses travailleuses de la région, dans le cadre d’une planification socialiste internationale d’une économie collectivisée. Pour organiser rationnellement l’économie selon les véritables besoins des masses (y compris le développement du transport aérien), il faut renverser le système capitaliste tout entier par une révolution socialiste !
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