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Le Bolchévik nº 181

Septembre 2007

Lutte ouvrière invite à sa fête un contre-révolutionnaire chinois

Lors de sa fête annuelle tenue fin mai, l’organisation réformiste Lutte ouvrière (LO) a invité un certain Cai Chongguo à présenter son dernier livre, Chine : l’envers de la puissance, et à donner ses impressions sur la situation en Chine devant ce rassemblement « socialiste ». Cai est le représentant en France du journal China Labour Bulletin (CLB, aujourd’hui diffusé uniquement sur Internet) basé à Hongkong. Prétendant défendre les droits des ouvriers et lutter pour des syndicats « indépendants », le CLB est une coterie soutenue par les impérialistes, qui cherche à cyniquement manipuler le mécontentement et les récrimations légitimes de la classe ouvrière chinoise pour promouvoir la contre-révolution capitaliste en Chine, le plus grand et le plus puissant des Etats ouvriers déformés restants.

La Ligue trotskyste de France (LTF), section de la Ligue communiste internationale (LCI), a dénoncé LO pour avoir invité Cai ainsi que pour son soutien historique à de semblables forces contre-révolutionnaires durant les années de la deuxième guerre froide contre l’ex-Union soviétique. Prenant la parole pendant la discussion lors du forum de Cai, nos camarades l’ont dénoncé comme agent de l’impérialisme et ont présenté notre programme trotskyste : pour la défense militaire inconditionnelle de la Chine contre l’impérialisme et la contre-révolution capitaliste et pour la révolution politique prolétarienne pour déloger la bureaucratie stalinienne de Pékin et établir un régime prolétarien internationaliste basé sur des soviets (conseils) ouvriers et paysans. Cette perspective requiert la direction d’un parti léniniste-trotskyste qui se place à la tête des masses travailleuses et qui dirige les luttes des ouvriers vers le pouvoir politique. Dans cette voie, il est nécessaire de combattre politiquement ceux qui cherchent à lier les luttes des ouvriers chinois aux forces de la contre-révolution capitaliste « démocratique ».

Le CLB et son fondateur, Han Dongfang, sont en liaison directe avec les impérialistes US et européens. Han intervient depuis des années sur Radio Free Asia (RFA), basée à Washington et vers laquelle le site internet du CLB fournit un lien direct. Un camarade de la LTF a détaillé le caractère pro-impérialiste du CLB en notant que « le CLB travaille en collaboration avec le Congrès américain et RFA, qui est la radio de la CIA en Asie, sous la responsabilité entre autres de Condoleezza Rice » qui fait partie du conseil d’administration de cette station. En Europe, Cai Chongguo se présente comme le « spécialiste » de la Chine auprès des impérialistes. Cai a carrément déclaré en introduction de son exposé : « Je parle trois à quatre fois par semaine et trois ou quatre fois par jour […] sur BBC, Radio Free Asia, Radio internationale française et Radio internationale allemande, et bien sûr parfois sur Voice of America, section chinoise. »

Deux semaines avant la Fête de LO, Cai était programmé pour prendre la parole à Berlin, sur « les droits au travail » en Chine, à l’invitation de l’Union européenne. Mais la réunion a été annulée suite à la protestation du gouvernement chinois. En décembre, Cai avait été l’hôte de Nicolas Sarkozy, ancien ministre de l’Intérieur et actuel président, qui recevait Cai et d’autres « spécialistes de la Chine » Place Beauvau, le siège de la police, pour discuter de la posture de l’impérialisme français envers la Chine au sujet du commerce, des « droits de l’homme » et de l’indépendance de Taiwan, bastion de la bourgeoisie chinoise en exil. (Une page web affichée le 14 décembre 2006 sur le blog de Cai, « Journal d’un Chinois », décrit son « petit déjeûner avec Sarkozy ».) Contre les appels contre-révolutionnaires à l’indépendance de Taiwan ou à la réunification capitaliste avec la Chine continentale, un intervenant de la LTF a indiqué le programme de la LCI pour la « réunification révolutionnaire [de la Chine] avec Taiwan, c’est-à-dire qu’il faut une révolution socialiste à Taiwan qui chasse la bourgeoisie, et une révolution politique sur le continent ».

LO encourage la contre-révolution

La Révolution chinoise de 1949 a mis fin au règne des capitalistes et propriétaires terriens rapaces et a libéré de l’assujettissement impérialiste la nation la plus peuplée de la terre. Résultat de la victoire militaire des forces de guérilla paysannes dirigées par le Parti communiste chinois (PCC) stalinien, la Révolution de 1949 était bureaucratiquement déformée dès l’origine, rendant nécessaire une autre révolution, politique, pour déloger le régime bureaucratique et nationaliste.

Dans son nouveau livre, l’anticommuniste virulent Cai encense l’« autonomie » des villages de la Chine pré-révolutionnaire ! Dénonçant cette sornette réactionnaire, un des intervenants de la LTF a affirmé qu’avant 1949, « les paysans n’avaient rien à manger et vendaient leurs enfants » et que la Révolution chinoise « était une grande avancée pour les paysans et la classe ouvrière en Chine ». Notre camarade a continué : « Aujourd’hui, c’est une bureaucratie qui est au pouvoir, comme en 1949, avec ses propres contradictions. Il faut absolument défendre la Chine contre les impérialistes et les contre-révolutionnaires à l’intérieur », ajoutant que c’est la classe ouvrière qui doit instaurer « son propre pouvoir basé sur les soviets ».

Il n’y a que la LTF qui ait protesté contre la présence de Cai à la Fête de LO. Tout comme nous défendons sans hésitation la Chine contre la contre-révolution capitaliste, de même nous défendons inconditionnellement les autres Etats ouvriers déformés restants – Cuba, le Vietnam et la Corée du Nord. Le retour de l’assujettissement impérialiste en Chine et le démantèlement des acquis de la Révolution de 1949 qui l’accompagnerait, seraient catastrophiques pour les masses de ce pays. A l’échelle internationale, les ouvriers et les opprimés seraient soumis à des attaques renouvelées de la part des dirigeants bourgeois qui se délectent de triomphalisme sur la « mort du communisme », comme cela s’est passé à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique.

En même temps, nous autres, trotskystes, sommes très conscients des crimes de la bureaucratie stalinienne vis-à-vis de la classe ouvrière chinoise. Le programme du PCC de « coexistence pacifique » avec l’impérialisme et sa fidélité historique au dogme du « socialisme dans un seul pays » représentent une menace à la survie même de l’Etat ouvrier déformé chinois. La bureaucratie stalinienne est une caste parasite qui simultanément dépend des formes de propriété collectivisées de l’Etat ouvrier et agit comme courroie de transmission des pressions de l’impérialisme, sapant l’Etat ouvrier.

LO, comme les autres partis réformistes qui continuent, rarement il est vrai, à se réclamer du trotskysme, montre par son parrainage de « dissidents » contre-révolutionnaires comme Cai que la perspective qu’ils proposent à la classe ouvrière chinoise est un retour de la camisole impérialiste sur la Chine. L’un des intervenants de la LTF a montré en détails comment Cai est courtisé non seulement par les impérialistes mais aussi par leurs valets dans la bureaucratie syndicale en France et internationalement : « Le fait que le CLB soit soutenu par les bureaucrates de FO, de la CFDT ou de l’“AFL-CIA” aux Etats-Unis ne fait que souligner la trahison des directions réformistes de ces syndicats. » Le camarade a indiqué notre opposition à Solidarność le « syndicat » polonais de Lech Walesa soutenu par la CIA et le Vatican qui a été le fer de lance de la contre-révolution en Europe de l’Est et observé : « C’est avec justesse que le journal le Monde compare Han Dongfang avec Lech Walesa. » Notre intervenant a poursuivi :

« Ce n’est pas surprenant que Lutte ouvrière invite Cai à sa fête. Dans les années 1980, LO a soutenu toutes les tentatives contre-révolutionaires, comme Solidarność, [LO] a soutenu la réunification capitaliste de l’Allemagne, s’est opposée à l’Armée rouge en Afghanistan. Nous, au contraire, nous avons appelé à combattre la contre-révolution en Pologne et en Allemagne de l’Est. »

C’était au nom de « syndicats libres » que l’argent de la CIA a été utilisé pour acheter les dirigeants syndicaux et recruter des mercenaires pour scissionner, écraser et soumettre des syndicats combatifs en Europe de l’Ouest au début de la guerre froide antisoviétique, comme le décrivait Spartacist n° 18-19, hiver 1981-1982, « Solidarité roule pour la CIA et les banquiers ». La scission en 1947-1948 de la CGT, confédération dirigée par le PC, qui a donné naissance à Force ouvrière, était financée par la CIA, avec le consentement et l’assistance de la social-démocratie française virulemment anticommuniste.

Comme pour l’ex-Union soviétique et l’Europe de l’Est, l’appel en Chine à des « syndicats libres » émanant de Radio Free Asia, du CLB et de la « gauche » à leurs basques, est un appel à la mobilisation des ouvriers contre leurs intérêts historiques, pour la contre-révolution « démocratique ». Comme l’a souligné un intervenant de la LTF, dans les Etats ouvriers dirigés par les staliniens, nous luttons historiquement pour « des syndicats indépendants de la bureaucratie qui soient basés sur le principe de la défense de l’Etat ouvrier et qui luttent pour défendre l’économie collectivisée contre les privatisations ». Cela n’a rien de commun avec la campagne du CLB pour des « syndicats libres indépendants », qui était un élément clé de la présentation de Cai.

LO trahit les intérêts des ouvriers en Chine et ici même

Lutte ouvrière a toujours caractérisé de façon absurde la Révolution chinoise de 1949 de révolution bourgeoise et la Chine d’Etat bourgeois. Mais depuis 1998 LO soutient publiquement que cet Etat supposé bourgeois avait en fait accompli « la collectivisation des terres », introduit « des progrès considérables » dans le travail, le logement, la santé et l’éducation, et que l’« industrie s’était développée, avec une croissance moyenne de 9 % par an » (« Exposés du Cercle Léon Trotsky » n° 101, 27 janvier 2006). LO admet également qu’il n’y a pas de comparaison entre ce niveau de progrès et la situation dans les pays semi-coloniaux tels que l’Inde.

LO essaie d’expliquer l’impact positif de la Révolution chinoise comme étant le résultat de la politique de l’étatisme, à savoir de la gestion de l’économie par l’Etat. Cette notion ne fait aucune distinction entre un Etat bourgeois et un Etat ouvrier, en présentant l’Etat comme fondamentalement neutre : un appareil administratif placé au-dessus des classes et non l’outil central de la classe dirigeante pour maintenir sa domination.

Sous la forte pression de l’opinion publique bourgeoise anticommuniste, le charabia « théorique » antimarxiste de LO a pour but de prendre le côté des bourgeoisies impérialistes contre l’Etat ouvrier déformé chinois. Dans le contexte français, la description révisionniste de l’Etat comme un organe « neutre » se reflète dans les appels fréquents de LO à l’Etat bourgeois pour qu’il agisse dans l’intérêt de la classe ouvrière française. Cela s’est clairement manifesté dans le programme de LO dans les récentes élections présidentielles et dans son appel à la classe ouvrière pour qu’elle vote au second tour pour le front populaire anti-ouvrier dirigé par Ségolène Royal (voir le Bolchévik n° 180, juin).

Nous affirmons que la défense des intérêts des ouvriers en France et dans les autres pays capitalistes est inséparable de la défense des Etats ouvriers restants. Dans les batailles critiques à venir qui décideront du sort de la République populaire de Chine, les trotskystes se battront contre les Lech Walesa d’aujourd’hui et leurs entremetteurs de « gauche », comme nous l’avons fait pour l’ex-Union soviétique et l’Europe de l’Est. Il s’agit d’un élément crucial de la lutte de la LCI pour reforger la Quatrième Internationale, parti mondial de la révolution socialiste.

– Traduit de Workers Vanguard n° 896, 3 août

 

Le Bolchévik nº 181

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