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Supplément au Bolchévik, 20 juillet 2014

20 juillet 2014

Défense du peuple palestinien !

A bas l’interdiction raciste des manifestations Palestine par Valls-Hollande !

20 juillet – L’armée israélienne a déjà massacré plus de 400 hommes, femmes et enfants palestiniens à Gaza. Rien qu’aujourd’hui il y aurait eu une centaine de morts du côté palestinien. La classe ouvrière partout dans le monde doit prendre la défense des Palestiniens assiégés à Gaza contre la machine de terreur sioniste. Nous exigeons le retrait des colons et des troupes sionistes de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Deux peuples, juif israélien et arabe palestinien, sont en conflit pour le même territoire exigu, une situation impossible à résoudre sous le capitalisme autrement que par l’oppression brutale de l’un des peuples par l’autre. Mais la société israélienne est une société capitaliste divisée en classes sociales, avec des ouvriers exploités par la bourgeoisie au pouvoir. L’émancipation nationale des Palestiniens ne peut se faire sans le renversement, par la classe ouvrière, du système capitaliste en Israël, ainsi qu’en Jordanie, au Liban et en Syrie où vivent des millions de Palestiniens. Pour une fédération socialiste du Proche-Orient !

Le gouvernement capitaliste de Valls-Hollande, lui, s’est immédiatement solidarisé avec les assassins sionistes en déclarant par la bouche de Hollande le 9 juillet : « Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces. » Valls vient de franchir un nouveau pas dans la répression en France en interdisant purement et simplement plusieurs manifestations de protestation contre ces atrocités. Plusieurs milliers de manifestants à Paris hier et Sarcelles aujourd’hui ont malgré tout courageusement bravé l’oukase de Valls, qui a procédé à des dizaines d’arrestations. Nous exigeons : Libération immédiate des manifestants emprisonnés et levée des poursuites judiciaires !

Le prétexte pour cette interdiction remonte à la manifestation parisienne de dimanche dernier (13 juillet). Environ 15 000 manifestants se sont pressés de Barbès à Bastille pour protester contre les crimes sionistes à Gaza. Vers la fin de la manifestation se sont produites des provocations sionistes rue de la Roquette, où la mal-nommée Ligue de défense juive, rassemblée devant une synagogue et armée de pied en cap avec des barres de fer, des bombes lacrimogènes etc., a attaqué des manifestants qui quittaient la Bastille. Les flics, après avoir protégé ces nervis, ont passé le reste de la soirée à faire la chasse à ceux qui portaient un keffieh dans l’Est de Paris. Ils ont arrêté à Barbès (à trois kilomètres de la Bastille) des jeunes qui rentraient chez eux, dont l’un, Mohamed S., a pris quatre mois ferme, avec mandat de dépôt, pour « rébellion » (les juges n’ont tout de même pas osé le condamner pour l’attaque imaginaire de la synagogue).

La Ligue de défense juive (LDJ) est une organisation terroriste sioniste (interdite aux Etats-Unis et en Israël). Après avoir déjà attaqué un rassemblement de protestation pour la Palestine place Saint-Michel le 9 juillet, elle avait annoncé qu’elle chercherait à provoquer des incidents à toutes les manifestations pro-palestiniennes. Et c’est ce qu’elle a fait. Elle a bénéficié le 13 juillet de bout en bout de la protection des flics de Valls et ensuite d’une campagne d’intox dans les médias capitalistes, notamment de l’organe gouvernemental le Monde : ils ont transformé l’attaque de la LDJ en campagne de dénigrement de la manifestation pro-palestinienne, présentée comme une émeute antijuive. Mais les vidéos sont partout disponibles sur Internet et montrent la grossièreté des mensonges diffusés par la presse aux ordres.

Cette attaque contre la liberté de manifester est une menace contre l’ensemble du mouvement ouvrier. La tactique est transparente : introduire des mesures répressives en ciblant dans un premier temps des minorités isolées de la population, notamment des islamistes – mais ces mesures peuvent ensuite être tournées contre tout le monde. Le gouvernement Hollande a renforcé en deux ans l’arsenal policier à un point tel qu’il donne presque une coloration libérale aux années du flic de droite dure (puis président) Sarkozy. On citera seulement à ce titre le renforcement de l’arsenal légal de surveillance électronique il y a quelques mois (sur fond d’affaire Snowden, qui plus est) et la possibilité d’interdiction de sortie du territoire sur simple décision administrative. En dernier ressort c’est le mouvement ouvrier qui est visé par ce renforcement des pouvoirs de la police capitaliste, car c’est lui seul qui a la puissance sociale (et l’intérêt historique de par son rôle dans le système d’exploitation capitaliste) pour renverser une bonne fois pour toutes ce système.

Comme si souvent, le gouvernement capitaliste s’en prend à la population d’origine maghrébine qui se solidarise tout naturellement avec le peuple palestinien. Il compte bien que le mouvement ouvrier restera tétanisé à la seule accusation, pour fausse qu’elle soit, d’une attaque antijuive visant une synagogue. Il n’en est pas à son coup d’essai. A peine Hollande élu en mai 2012, Valls, alors ministre des flics, avait interdit un rassemblement de protestation le 15 septembre contre une provocation raciste visant les musulmans ; il s’agissait de quelques centaines de jeunes des quartiers encadrés par des salafistes. Valls avait calculé que personne ne se bougerait pour défendre ces réactionnaires anti-femmes et antijuifs. A l’époque nous avions dénoncé cette interdiction avec force dans un tract (reproduit dans le Bolchévik n° 202, décembre 2012) qui prédisait l’interdiction antipalestinienne de Valls :

« Ce fanatique va-t-il profiter de cette affaire pour interdire non seulement les manifestations, mais même des slogans contre des crimes commis par l’impérialisme américain en Afghanistan, ou par l’Etat sioniste contre les Palestiniens, ou par Athènes et Bruxelles contre les travailleurs grecs ? »

Et ensuite, au début de l’année, il a fait interdire les spectacles de Dieudonné, érigeant ainsi ce démagogue antijuif et profasciste en victime de la censure capitaliste. Contrairement aux républicains de Lutte ouvrière et du Parti de gauche, nous avons alors dénoncé cette réintroduction de la censure préventive, qui demain pourrait être appliquée à des meetings et rassemblements du mouvement ouvrier. Et nous avons dit que dans l’affaire Dieudonné « c’est sans doute Valls qui a le plus semé l’antisémitisme dans la jeunesse opprimée » (voir notre article dans le Bolchévik de mars dernier).

Nous condamnons tout slogan et tout acte antijuif, quels qu’en soient les auteurs (y compris l’incendie d’un magasin casher en marge de la manifestation d’aujourd’hui à Sarcelles). Nous avons fait l’amer constat dans plusieurs manifestations Palestine ces derniers quinze jours que Dieudonné a gagné une certaine audience parmi une couche de jeunes pro-palestiniens. Mais certains de ces jeunes reculaient tout de même quand nous leur montrions la photo dans notre journal de cet individu devisant amicalement avec Serge Ayoub, fasciste et chef des skinheads qui avaient tué l’an dernier le jeune antifasciste Clément Méric.

Il est clair que le soutien appuyé de Hollande aux massacres sionistes à Gaza, ainsi que l’utilisation faite par Valls des provocations de la Ligue de défense juive, apportent de l’eau au moulin des démagogues qui prétendent mensongèrement que « la France est gouvernée par les Juifs ». Le gouvernement français est en réalité le comité exécutif de la classe capitaliste française, qui est pour l’essentiel catholique et qui a une longue histoire sanglante de persécutions contre les Juifs.

La bourgeoisie française, c’est la bourgeoisie de l’Affaire Dreyfus, et de Maurice Papon et ses semblables qui avaient déporté 75 000 Juifs, hommes, femmes, enfants et vieillards, dans les camps de la mort nazis – Papon avait ensuite eu une longue carrière de préfet à Constantine (pendant la guerre d’Algérie), préfet de police à Paris lors du massacre des Algériens le 17 octobre 1961, PDG de Sud-Aviation (aujourd’hui partie d’Airbus) puis ministre sous Giscard. Et Valls a eu le cynisme de justifier l’interdiction des manifestations Palestine d’hier, une mesure typique d’un Etat policier… en commémorant aujourd’hui la rafle du Vel d’Hiv en 1942 par l’Etat policier vichyste.

Aujourd’hui cette même bourgeoisie utilise la question juive pour mener sa propre guerre contre la population musulmane, mais selon son intérêt elle se retournera sans le moindre scrupule contre les Juifs aussi. Il y a une cohérence dans tout cela, c’est la défense des intérêts du capitalisme impérialiste français, par le fer et par le sang quand la bourgeoisie le juge approprié – que ce sang soit arabe, juif, français, une combinaison quelconque de ces qualificatifs. Le capitalisme cherche toujours à diviser les opprimés et les exploités pour mieux régner ; aujourd’hui ce sont les jeunes issus de l’immigration maghrébine et ouest-africaine qui sont présentés en boucs émissaires « antisémites » de la crise capitaliste qui frappe l’ensemble de la classe ouvrière.

Le capitalisme français en putréfaction doit être renversé, et seule la classe ouvrière peut le faire, armée d’un programme révolutionnaire et dirigée par un parti internationaliste d’avant-garde. C’est ce parti que nous luttons pour construire, un parti ouvrier multiethnique et multiracial, tribun de tous les opprimés.