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Comité de Défense sociale, novembre 2012

 

Aurore Martin extradée par Valls

A bas le mandat d’arrêt européen ! Libération immédiate d’Aurore Martin ! Levée des inculpations !

2 novembre 2012 – Le CDDS condamne l’extradition par l’Etat français d’Aurore Martin vers l’Espagne, où elle encourt jusqu’à douze ans de prison. A peine quelques jours avant son arrestation hier, deux autres militants basques, Izaskun Lesaka et Joseba Iturbe, avaient été arrêtés près de Lyon au cours d’une opération conjointe du RAID (l’unité d’élite de la police française) et de la Guardia Civil espagnole. Lesaka et Iturbe sont soupçonnés d’appartenir à l’organisation indépendantiste basque ETA ; Izaskun Lesaka est présentée comme l’un des trois militants qui avaient donné lecture en octobre 2011 du communiqué de l’ETA où celle-ci annonçait qu’elle mettait fin définitivement à la lutte armée.

Malgré le renoncement de l’ETA à la lutte armée, les Etats capitalistes français et espagnol n’ont aucune intention d’abandonner leur vendetta sanglante contre les nationalistes basques. Les Basques, de même que les autres minorités nationales comme les Catalans ou les Corses, sont utilisés comme boucs émissaires, avec notamment la population musulmane, par les bourgeoisies française et espagnole. Alors que fait rage la pire crise économique depuis des dizaines d’années, cela sert à diviser et à affaiblir la classe ouvrière pour mieux faire passer une nouvelle série de mesures d’austérité, et cela sert également à justifier une rafale de nouvelles lois renforçant la répression, qui elles aussi visent en dernier ressort les travailleurs en lutte contre l’oppression capitaliste. Sans parler des manœuvres opaques et des rivalités qui se jouent dans l’Union européenne – et où la vie des militants est une simple monnaie d’échange au gré des intérêts impérialistes. L’affaire Aurore Martin et le mandat d’arrêt européen illustrent on ne peut mieux comment, dans la mesure où l’Union européenne fait l’« union », c’est pour opprimer les minorités et le mouvement ouvrier. A bas l’UE !

Le nombre des militants présumés de l’ETA arrêtés cette année s’élève déjà à 24, dont 16 en France, trois en Espagne et cinq dans d’autres pays. Nous exigeons la levée immédiate de toutes les inculpations contre Aurore Martin, Izaskun Lesaka et Joseba Iturbe, et leur libération immédiate des griffes des Etats français et espagnol. Nous exigeons également la libération des centaines d’autres militants nationalistes basques emprisonnés dans les geôles françaises et espagnoles !

Extradition d’Aurore Martin : Valls termine le travail commencé par Sarkozy/Guéant

Aurore Martin, militante basque française, était sous le coup d’un mandat d’arrêt européen délivré par l’Etat espagnol en octobre 2010. Ce mandat requérait son extradition pour sa soi-disant « participation à une organisation terroriste ». La « preuve » avancée pour étayer cette accusation était la participation d’Aurore Martin à six meetings de Batasuna en 2006 et 2007 – quatre en Espagne et deux en France. Batasuna est un parti interdit en Espagne mais parfaitement légal en France. Aurore Martin est aussi accusée d’avoir écrit un article pour le journal basque Gara (lui aussi légal), et d’être en relation avec le Parti communiste des terres basques (Ehak), interdit en Espagne depuis 2008. Ni l’Etat français ni l’Etat espagnol n’ont cherché à établir le moindre lien entre Aurore Martin et une forme quelconque de lutte armée ; cette citoyenne française a été extradée par le « premier flic de France » Valls et croupit aujourd’hui dans une prison espagnole uniquement pour ses opinions et sa solidarité politique avec la cause de l’indépendance basque. Son extradition, qui ne repose sur absolument aucun élément à charge tangible, a provoqué des réactions d'indignation contre Valls de la part de pratiquement tous les députés de la région, même les plus « républicains ».

Quand le mandat d’arrêt avait été lancé contre elle en 2010, Aurore Martin était dans un premier temps entrée dans la clandestinité. Mais six mois plus tard, début juin 2011, elle avait exprimé le désir de « recommencer une vie publique normale », et elle avait participé à un colloque à Biarritz sur la question du mandat d’arrêt européen. Le ministre de la police de Sarkozy, Claude Guéant, envoyait ses flics pour l’arrêter à Bayonne quelques jours plus tard, le 21 juin, mais les flics furent littéralement repoussés par la population et des militants locaux et Aurore Martin échappa à l’arrestation. Guéant avait à l’époque déclaré que la France ferait son « devoir » en extradant Aurore Martin. Mais suite à une manifestation de plus de 3 000 personnes à Bayonne pour exiger la levée du mandat d’amener, l’Etat français n’avait pas réessayé de l’arrêter. Du moins jusqu’à ce que Valls et le gouvernement de front populaire de Hollande ne viennent terminer le travail. Dans une récente interview au journal El País, Valls s’est félicité de la collaboration « exemplaire » entre les gouvernements français et espagnol, et il a affirmé que la France aiderait « à 100 % l’Espagne » à continuer « avec une totale fermeté » la lutte contre l’ETA.

L’arrestation et l’extradition d’Aurore Martin sont tout à fait dans la tradition de la sinistre croisade contre les nationalistes basques qu’avaient menée les prédécesseurs socialistes de Valls et Hollande. Comme nous l’écrivions en mars 2011 dans une courte déclaration où nous dénoncions le mandat d’arrêt européen contre Aurore Martin : « Nous dénonçons la collaboration policière entre la France et l’Espagne, qui depuis les terroristes d’Etat des GAL sous Mitterrand et le gouvernement PSOE de Felipe González dans les années 1980 jusqu’à aujourd’hui a coûté la vie à des dizaines de personnes et conduit à l’arrestation et l’emprisonnement de centaines de militants. » Le mouvement ouvrier doit protester contre l’extradition d’Aurore Martin ! Pour le droit d’autodétermination du peuple basque, au Sud et au Nord des Pyrénées ! A bas le mandat d’arrêt européen ! A bas l’Union européenne capitaliste !

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Le CDDS est une organisation de défense légale et sociale, non sectaire, se basant sur la lutte de classe et prenant fait et cause pour les intérêts de tous les travailleurs. Cet objectif est en accord avec les conceptions politiques de la Ligue trotskyste de France.