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Supplément au Bolchévik

20 mars 2011

Déclaration du Comité exécutif international de la Ligue communiste internationale (quatrième-internationaliste)

Défense de la Libye contre l’attaque impérialiste !

20 mars – La Ligue communiste internationale (quatrième-internationaliste) appelle les travailleurs du monde entier à prendre position pour la défense militaire de la Libye, un pays semi-colonial, contre l’attaque qui a été lancée hier par une coalition de gouvernements impérialistes rapaces. Alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies avait donné le feu vert jeudi pour massacrer d’innombrables innocents au nom de la « protection des civils » et pour garantir la « démocratie », les gouvernements français, britannique et américain n’ont pas perdu un instant pour agir, dans une coalition qui inclut d’autres gouvernements européens et avec la bénédiction des cheikhs, des rois et des bonapartes militaires de la Ligue arabe. Des frappes aériennes françaises ont été rapidement suivies de tirs de missiles américains et britanniques, tandis que le régime militaire égyptien livre des armes aux forces d’opposition de Benghazi. De la guerre d’Indochine et la guerre de Corée à l’occupation aujourd’hui de l’Irak et de l’Afghanistan sous la direction des Etats-Unis, les impérialistes « démocratiques » baignent dans le sang de millions et de millions de leurs victimes. Souvenons-nous que la Grande-Bretagne et la France ont historiquement commis des massacres indescriptibles au Proche-Orient, en Afrique et dans le sous-continent indien pour maintenir leur joug colonial sur ces régions. Souvenons-nous que l’Italie, qui maintenant met à disposition ses bases aériennes pour l’attaque contre la Libye, est responsable du massacre de près de la moitié de la population de la Cyrénaïque, à l’est de la Libye, à l’époque où elle l’avait occupée et colonisée avant la Deuxième Guerre mondiale.

Avant le début de l’attaque en cours, le conflit en Libye avait pris la forme d’une guerre civile de basse intensité, sur fond de divisions tribales et régionales, entre le gouvernement centré sur Tripoli, avec comme homme fort le colonel Mouammar Kadhafi, et les forces d’opposition centrées sur la partie orientale du pays, soutenues par les impérialistes. Workers Vanguard n° 976 (18 mars), le journal de la section américaine de la LCI, avait fait remarquer que « les marxistes n’ont actuellement aucun côté dans ce conflit ». Mais l’article poursuivait : « Dans l’éventualité d’une attaque impérialiste contre la Libye néocoloniale, le prolétariat international doit prendre position pour la défense militaire de ce pays sans donner aucun soutien politique au régime capitaliste de Kadhafi. » La guerre civile en Libye est maintenant subordonnée à la lutte d’un pays néocolonial contre l’impérialisme. Tout ce que les travailleurs des pays impérialistes entreprendront pour stopper les déprédations et les aventures militaires de leur gouvernement constituera un pas en avant vers leur propre libération de l’exploitation capitaliste, de la misère et de l’oppression. Défense de la Libye contre l’attaque impérialiste ! Cinquième Flotte américaine, bases militaires et soldats impérialistes, hors d’Afrique du Nord et du Proche-Orient !

Souvenons-nous que le massacre de plus d’un million de personnes en Irak avait commencé avec l’imposition, dans les années 1990, d’un embargo de famine et d’une « zone d’exclusion aérienne » sous l’égide de l’ONU. La dernière décision du Conseil de sécurité, dont fait actuellement partie aussi le régime sud-africain de néo-apartheid dirigé par le Congrès national africain (ANC), montre encore une fois que les Nations Unies sont une caverne de brigands impérialistes et de leurs victimes semi-coloniales. En s’abstenant, le représentant de la Chine, un Etat ouvrier bureaucratiquement déformé, a donné son approbation tacite aux déprédations impérialistes, encourageant ainsi les forces mêmes qui veulent renverser la Révolution chinoise de 1949.

Le contraste est saisissant entre, d’une part, les larmes de crocodile que versent les dirigeants impérialistes sur les Libyens tués par Kadhafi lors de la récente vague de protestations, et d’autre part leur faible réaction aux massacres qui se poursuivent au Yémen, dont la dictature constitue une composante clé de la « guerre contre le terrorisme » que mène Washington, et le fait qu’ils continuent à soutenir l’émirat de Bahreïn qui abrite le quartier général de la Cinquième Flotte américaine. Bahreïn a invité la semaine dernière les troupes de la monarchie saoudienne théocratique moyenâgeuse, un bastion clé des intérêts de l’impérialisme américain dans la région, à lui venir en aide pour écraser des manifestations de masse. Aux yeux des impérialistes, la majorité chiite de Bahreïn et les masses yéménites ne sont pas des êtres humains et n’ont aucun droit qu’ils puissent se sentir obligés de respecter.

De nombreux militants de gauche sociaux-démocrates, notamment le Secrétariat unifié (SU) et les cliffistes du Socialist Workers Party (SWP) britannique ont apporté leur contribution pour préparer le terrain au massacre impérialiste en Libye en acclamant la soi-disant « révolution libyenne ». Après avoir appelé à soutenir la cabale de « démocrates » pro-impérialistes, de comparses de la CIA, de monarchistes et d’islamistes qui constituent l’opposition basée à Benghazi, ces réformistes feignent maintenant de renâcler face à l’intervention militaire impérialiste en soutien à cette même opposition. En France, le Nouveau parti anticapitaliste, créé en 2009 par la section française du SU, a signé un appel à une manifestation hier qui exigeait que soit reconnue la coterie de Benghazi comme « seul représentant légitime du peuple libyen » – comme venait de le faire le président français Sarkozy ! En même temps, les groupes de gauche qui sèment des illusions dans les rodomontades « anti-impérialistes » de Kadhafi, comme le Workers World Party aux Etats-Unis, cherchent partout et toujours à enchaîner la classe ouvrière à une mythique aile « progressiste » de la bourgeoisie.

Nous prenons aujourd’hui, comme nous l’avions fait lors du bombardement de la Libye en 1986 par l’administration américaine de Reagan, l’engagement d’« entreprendre tout effort pour faire connaître la nécessité pour la classe ouvrière mondiale de prendre parti pour la Libye » contre ses ennemis impérialistes (« La Libye sous le feu de Reagan », le Bolchévik n° 63, mai 1986). Dans leur propre pays, les classes capitalistes exploitent brutalement la classe ouvrière pour la jeter au rebut en période de crise économique ; ce sont les mêmes qui aujourd’hui mènent des attaques impérialistes meurtrières au nom du profit et de la domination. On ne peut mener la lutte contre la guerre impérialiste de façon séparée de la lutte de classe. Seule la révolution socialiste peut renverser le système de l’impérialisme capitaliste qui engendre la guerre. Notre voie, c’est la Révolution d’octobre 1917, dirigée par le parti bolchévique de Lénine et Trotsky, qui avait montré la voie de l’internationalisme révolutionnaire au prolétariat dans le monde entier. Nous luttons pour reforger la Quatrième Internationale, l’instrument qui pourra mener les travailleurs vers de nouvelles révolutions d’Octobre et une société socialiste mondiale.