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Supplément au Bolchévik nº 212 |
juillet 2015 |
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Grèce : Syriza, ennemi de classe des travailleurs ! Annulez la dette !
A bas l’euro et l’Union européenne !
Nous reproduisons au verso un programme d’action dont nos camarades du Groupe trotskyste de Grèce (TOE) sont à l’initiative. Ce programme appelle à la mobilisation de la classe ouvrière et de ses alliés contre les impérialistes de l’Union européenne (UE), et contre les capitalistes grecs et leur gouvernement.
Lors du référendum du 5 juillet, 61% de votants dont des millions de travailleurs grecs ont dit « non » à l’austérité qui les étouffe. Le TOE a fait campagne contre le renflouement des banques proposé, disant dans sa déclaration du 1er juillet que la victoire du « non » « aidera à rassembler les travailleurs, en Grèce et ailleurs en Europe, contre les capitalistes de l’UE et leurs banques qui saignent les peuples à blanc ».
Syriza, le parti bourgeois actuellement à la tête de la coalition grecque au pouvoir – et chouchou de la gauche en France – a appelé avec peu d’enthousiasme à voter « non ». Le 13 juillet l’ancien ministre des Finances Varoufakis a indiqué au cours d’une interview que le Premier ministre Tsipras et lui-même ne s’attendaient pas à la victoire du « non ». Si le « oui » l’avait emporté, ils auraient pu signer l’accord de financement tout en prétendant s’incliner devant la volonté populaire, laissant intactes les profondes illusions dans Syriza. Mais au lieu de cela, après le rejet retentissant de l’accord, la capitulation immédiate et totale de Syriza devant les impérialistes prouve encore une fois que c’est un ennemi de la classe ouvrière.
Le Parti communiste de Grèce (KKE) a appelé ses partisans à déposer un bulletin nul, autrement dit il s’abstenait de façon obscène sur la question cruciale d’accepter ou non l’aggravation de l’austérité aux mains de l’UE. Les fascistes d’Aube dorée ont appelé à voter « non » et se serviront de la capitulation de Syriza pour s’attirer plus de soutien parmi le lumpenprolétariat et la petite bourgeoisie. De même ils se renforcent aussi grâce à la politique anti-immigrés de Syriza et au populisme nationaliste du KKE.
L’impérialisme français est l’un des principaux bénéficiaires de l’exploitation brutale par l’UE des pays d’Europe du Sud et de l’Est. Hollande, tout en s’étant fait passer cyniquement pour l’ange gardien de la Grèce pendant les négociations avec Tsipras, a joué un rôle vital au côté de la Chancelière allemande Angela Merkel pour vendre l’accord qui remue le couteau dans la plaie des travailleurs grecs.
En France, le PCF, le NPA et LO ont tous salué la victoire de Syriza aux élections de janvier, y voyant une opportunité de faire pression sur le gouvernement Hollande pour alléger un peu les mesures d’austérité ici-même. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a annoncé de façon écœurante se « réjouir » du « rôle positif » joué par la France pour vendre le dernier accord d’austérité. Le NPA, pour sa part, dénonce aujourd’hui le rôle de Hollande et exprime sa déception devant la capitulation de Tsipras ; un comble pour le NPA qui a appelé à voter Hollande en 2012 et applaudi la victoire de Syriza comme « une excellente nouvelle » pour la lutte contre l’austérité.
LO quant à elle avait déclaré en janvier que le peuple grec devait être fier d’avoir voté Syriza. Au moment du référendum, LO a fait machine arrière et remarque maintenant que Syriza n’a jamais prétendu représenter les intérêts des exploités. En même temps LO rejette et considère comme de la gesticulation radicale les revendications « A bas l’euro » et « Annulez la dette », une expression de solidarité élémentaire des travailleurs ici avec leurs frères de classe grecs. Derrière cela se cache leur position de longue date que l’Union européenne est en quelque sorte « un progrès » pour les travailleurs européens « dans un certain nombre de domaines » (voir notre article « Non à l’Union européenne capitaliste et sa “Constitution” ! », le Bolchévik n° 171, mars 2005).
Comme nous le disons depuis sa création, l’Union européenne est un consortium impérialiste dirigé contre les intérêts des classes ouvrières d’Europe. Elle n’est pas seulement nocive pour les travailleurs de Grèce et d’autres pays dépendants comme le Portugal et l’Irlande, mais elle sert aussi à tirer vers le bas les conditions de travail et de vie en France et en Allemagne. Le programme d’action formulé par nos camarades grecs montre la voie pour mobiliser les travailleurs à la fois contre l’UE impérialiste et les capitalistes grecs, avec pour but de lutter pour la conquête du pouvoir par le prolétariat.
Les conditions de la lutte de classe en Grèce mais aussi partout en Europe seront meilleures si la Grèce sort de l’UE et de l’euro. Une lutte contre l’UE impérialiste en Allemagne et en France ferait reculer la méfiance et les préjugés nationaux dans la classe ouvrière grecque. Cela minerait aussi le chauvinisme antigrec transmis aux ouvriers dans les pays impérialistes. Nous écrivions récemment dans le Bolchévik (n° 211, mars 2015) : « En signe de solidarité avec les travailleurs grecs, le mouvement ouvrier ici devrait se battre pour annuler la dette grecque aux mains des banques et de l’Etat français. Il s’agit non de demander une restructuration de la politique économique du moloch européen, mais de se battre pour détruire l’Union européenne de l’intérieur par une série de révolutions ouvrières afin de la remplacer par une économie socialiste collectivisée et planifiée internationale. A bas l’Union européenne capitaliste ! A bas son instrument financier l’euro ! A bas la forteresse Europe raciste ! Pour les Etats-Unis socialistes d’Europe ! »
Ligue trotskyste de France
Rejetez la capitulation de Syriza devant l’UE !
C’EN EST ASSEZ !
Il faut rejeter la capitulation de Syriza devant l’Union européenne et les banques. L’UE et sa monnaie, l’euro, sont un piège qui n’apporte que souffrances à la grande majorité du peuple grec. Il faut dire non à l’UE et à l’euro. Il faut construire dans tout le pays des comités composés de travailleurs de différentes tendances politiques et de leurs alliés – jeunes, chômeurs, immigrés, retraités – qui luttent dans ce but et pour un gouvernement qui agisse dans l’intérêt des travailleurs et qui leur soit subordonné. Cette bataille ne peut être remportée dans un cadre parlementaire. Nous appelons aussi à ce que les ouvriers dans toute la malnommée Union européenne qui partagent cette vision et ont une conscience de classe nous soutiennent dans nos objectifs et envisagent ce qu’ils peuvent faire dans leur propre pays. Rompez avec les capitalistes et leurs banques !
Construisez des comités d’action ouvriers avec pour mots d’ordre :
- Annulez la dette ! A bas l’euro et l’UE ! Déchirez le troisième mémorandum !
- Pour une lutte de classe commune entre travailleurs grecs, allemands et des autres pays d’Europe contre Schäuble, Merkel, Hollande et tous les criminels de l’UE !
- Groupes ouvriers d’autodéfense contre la menace fasciste ! Défense des immigrés contre les attaques racistes !
- Abolition de la TVA et autres impôts régressifs ! Un logement décent pour tous, aucune expulsion ! Pour un contrôle ouvrier de la distribution et des prix alimentaires !
- Abolition du secret industriel et bancaire : ouvrez les livres de comptes !
- Expropriez les banques, la distribution d’eau, de gaz et d’électricité, les transports, les ports et l’industrie maritime ! Industrialisez la Grèce !
- Pour des pensions décentes pour tous les retraités, indexées sur le coût de la vie, maintenant ! Pour des soins médicaux de qualité pour tous !
- Contre le chômage : des emplois pour tous grâce à la réduction de la semaine de travail sans perte de salaire !
Mobilisez-vous maintenant ! Faites circuler ce tract sur votre lieu de travail, dans votre fac, votre quartier, etc.
A l’initiative du Groupe trotskyste de Grèce, section de la Ligue communiste internationale (quatrième-internationaliste) le 17 juillet 2015
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