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Le Bolchévik nº 230 |
Décembre 2019 |
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Il faut une nouvelle classe dirigeante : les ouvriers !
Cheminots, traminots : Prenez la tête de la lutte contre les attaques de Macron !
Pour un parti ouvrier révolutionnaire multiethnique !
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24 novembre – La bataille sur les retraites approche. Pendant deux ans et demi, Macron a cherché à parachever le sale boulot commencé dans le gouvernement PS de Hollande : laminer les syndicats pour aggraver qualitativement les attaques contre tous les travailleurs, grâce à la loi El Khomri puis aux ordonnances Macron. La démolition du statut des cheminots en 2018 visait à affaiblir ce bastion syndical dont la puissance avait été clé en 1986 et en 1995 pour stopper, en paralysant l’économie, les attaques gouvernementales contre l’ensemble de la classe ouvrière. La liquidation de l’assurance chômage l’été dernier, après celle des prud’hommes, vise aussi à inciter les travailleurs à y réfléchir à deux fois avant de relever la tête dans l’entreprise, car un licenciement pourrait signifier non plus seulement des fins de mois difficiles mais la misère, la rue. Mais une partie de la bourgeoisie commence à s’inquiéter de l’ampleur de la mobilisation qui s’annonce pour le 5 décembre. Une victoire de la classe ouvrière pourrait renverser la vapeur pour la lutte de classe, non seulement en France mais dans toute l’Europe.
À bas l’Union européenne !
Le gouvernement utilise les « directives européennes », élaborées essentiellement à Berlin et Paris, comme une machine de guerre pour justifier la nécessaire « réforme » de la France afin que celle-ci maintienne son statut comme l’une des quelques puissances dont le capital financier, épaulé par les troupes spéciales, opprime le reste du monde.
L’UE est une série de traités signés entre les impérialistes, essentiellement allemands (qui en règle générale ont le dernier mot) et français, et leurs victimes, notamment les pays d’Europe du Sud et de l’Est qui sont opprimés grâce à la « liberté de circulation » du grand capital allemand ou français garantie par l’UE. Celle-ci a pour but de maximiser le taux de profit des capitalistes en accroissant au maximum le taux d’exploitation, grâce au cassage des syndicats, aux privatisations tous azimuts, à l’édiction de normes communes qui élargissent le marché accessible aux capitalistes les plus puissants (notamment allemands et français, avec le soutien des États-Unis). À bas l’UE et son instrument monétaire, l’euro !
Retraites : Macron vise tout le monde, et surtout les femmes
Macron veut maintenant tailler en pièces la Sécu et notamment le système de retraites, l’acquis le plus significatif qui reste à la classe ouvrière, de tous ceux qu’elle avait pu arracher depuis la victoire de l’Union soviétique en 1945 contre la barbarie nazie. Depuis la destruction de l’Union soviétique il y a bientôt trente ans, tous ces acquis sont systématiquement remis en cause. Cela souligne combien toute réforme en faveur de la classe ouvrière sous le capitalisme ne peut être conquise que par la lutte et doit être défendue pied à pied à chaque instant. Pour en finir avec cette lutte épuisante, il n’y a qu’une solution : la révolution – le renversement de la dictature du capital et l’instauration de la dictature du prolétariat.
Le gouvernement fait le forcing contre les régimes spéciaux des fonctionnaires et assimilés, pour essayer de dresser le reste des travailleurs contre ces soi-disant « privilégiés ». Mais en réalité la retraite par points vise tous les travailleurs. Le plafonnement des versements de pension à son niveau actuel (13,8 % du PIB), pour une proportion de retraités croissante, baisserait à terme mécaniquement les retraites de tout le monde, y compris les retraités actuels, de l’ordre de 20 à 30 %.
Le gouvernement a pendant un temps essayé de diffuser l’idée que, au mieux, il pourrait accepter la « clause du grand-père », autrement dit que seuls les nouveaux entrants sur le marché du travail seraient concernés. Ce serait une espèce de CPE puissance dix : en 2006, Chirac avait essayé de faire passer un nouveau statut pour les contrats de travail des jeunes (pendant deux ans, pas toute la vie). Poussée par la mobilisation des jeunes, la classe ouvrière était descendue dans la rue en masse et avait fait reculer le gouvernement – la dernière grande victoire de la classe ouvrière dans ce pays.
Qui, à part un bureaucrate syndical traître à la Berger (CFDT), pourrait trouver que la clause du grand-père serait un compromis acceptable ? Les travailleurs s’échinent à construire pour leurs enfants une vie meilleure que la leur, comment accepteraient-ils de leur nier une retraite quelconque ? En divisant les travailleurs selon le contrat d’embauche, les capitalistes pourraient plus facilement s’en prendre aux acquis de tous.
Pour les capitalistes, la seule manière de résoudre l’ « équation budgétaire » des retraites, c’est d’accélérer la mort des vieux qui ne rapportent plus de profit par leur travail : en les faisant travailler plus longtemps, en réduisant leur pension et en liquidant les services de santé publics. Alors que les travailleurs des hôpitaux, y compris les médecins, sont dans la rue depuis des mois, le gouvernement accélère la privatisation de l’hôpital et multiplie les fermetures de lits au fur et à mesure qu’il pousse les travailleurs de la santé à passer au privé.
Une direction lutte de classe dans les syndicats exigerait la nationalisation immédiate de tout le service de santé, y compris des maisons de retraite, en expropriant toutes les compagnies privées et les trusts pharmaceutiques. Il faudrait au bas mot des centaines de milliers d’embauches immédiates dans ce secteur, à plein temps !
Alors qu’avant on pouvait valider un trimestre avec une quinzaine de jours travaillés, à l’avenir 15 jours travaillés représenteraient 15 jours de cotisation, pas un de plus. Tous les précaires sont visés mais ce sont les femmes, aux carrières les plus heurtées et avec les salaires les plus faibles, qui seraient doublement victimes, car elles dépendraient encore plus de la retraite de leur conjoint. C’est aussi sur elles que pèse l’essentiel des soins aux parents et grands-parents âgés, notamment ceux qui ne pourront plus payer les factures exorbitantes des EHPAD, qui sont de plus en plus des mouroirs, et où ce sont des femmes qui font le travail dans des conditions et des salaires empirant de jour en jour.
Au temps pour le cynisme de Macron sur les « violences faites aux femmes », alors que toutes ses mesures renforcent l’institution de la famille, source principale de l’oppression des femmes et des jeunes. Les ouvriers au pouvoir ouvriront la voie à l’émancipation des femmes en socialisant les tâches ménagères et les soins aux enfants et aux vieux, comme avaient commencé à le faire les bolchéviks en 1917 dans des conditions bien plus difficiles.
À bas la guerre de Blanquer contre l’éducation !
Déjà aujourd’hui les jeunes galèrent au mieux des années pour avoir un emploi digne de ce nom. L’immolation d’Anas K. à Lyon a tragiquement mis en lumière combien la misère s’aggrave pour les jeunes, issus de la classe ouvrière et des minorités, qui essaient de faire des études supérieures malgré Parcoursup et les couperets du LMD (licence-master-doctorat) de l’UE. Anas accusait à juste titre Macron, Hollande, Sarkozy et l’Union européenne.
Pour les capitalistes et leurs larbins au gouvernement, les travailleurs doivent en savoir juste assez pour travailler avec compétence et une productivité croissante, mais pas assez pour se poser des questions sur ce système d’exploitation. Et, au cas où, les attaques fascistes se multiplient, par exemple contre les militants de gauche sur la fac de Nanterre, le président de la fac appelant les flics à la rescousse quand la racaille fasciste se retrouve en mauvaise posture.
Les inégalités selon l’origine de classe et l’origine ethnique ne font que s’accroître dans l’ensemble du système d’éducation, et c’est bien l’objectif de Blanquer avec sa restructuration de l’enseignement secondaire. Il faudrait cent ou deux cent mille embauches dans l’éducation, et des milliards d’investissements dans les infrastructures, rien que pour revenir au niveau minable d’il y a quelques années ! Pour une éducation de qualité pour tous, avec des bourses et des logements étudiants adéquats !
Le mouvement ouvrier doit défendre les minorités !
Le gouvernement limite par divers moyens les sorties scolaires dans le 9-3, en étranglant les municipalités financièrement, en invoquant Vigipirate pour empêcher les enfants de prendre les transports en commun, ou en essayant d’interdire aux mères voilées d’accompagner les enfants – ce qui au vu des moyens disponibles peut signifier pas de sortie du tout pour les enfants. Seule à gauche LO a osé s’opposer ouvertement à la revendication du droit pour ces femmes de porter le voile. Mais cette attaque vicieuse de Blanquer n’est qu’un élément d’une campagne raciste tous azimuts pour dresser les travailleurs considérés comme blancs contre les autres et surtout ceux, originaires des anciennes colonies françaises, qui sont de culture musulmane.
La bourgeoisie française (« laïque », mais en réalité pour l’essentiel catholique, et même jésuitique pour ce qui est de Macron) vise, derrière l’ « islam politique », tous les jeunes d’origine maghrébine ou subsaharienne, qu’ils aient une religion ou pas. La bourgeoisie peut craindre que les jeunes d’origine algérienne suivent l’exemple de leurs cousins en Algérie et descendent aussi dans la rue, contre la hogra (mépris) raciste qu’ils subissent quotidiennement ici. L’objectif des capitalistes est transparent : diviser la classe ouvrière, qui dans de nombreux secteurs stratégiques de l’industrie et des transports comprend des travailleurs ayant ces origines.
C’est pourquoi il est essentiel à l’unité de la classe ouvrière de défendre les jeunes des minorités contre la discrimination : toutes les mesures policières de terreur qui étaient la règle, depuis la révolte de 2005, contre les jeunes dans les quartiers où habitent les travailleurs et les minorités, sont maintenant systématiquement mises en œuvre contre le mouvement ouvrier, notamment depuis les attentats terroristes de 2015 et l’état d’urgence établi par le gouvernement capitaliste de Hollande. À bas la campagne raciste « contre le terrorisme » ! À bas Vigipirate et Sentinelle ! Pleins droits de citoyenneté pour tous ceux qui sont ici, quelle que soit la manière dont ils sont arrivés !
En fait, de toutes les mesures hétéroclites qu’avait avancées le mouvement des gilets jaunes il y a un an, les seules que Macron se soit attaché à satisfaire, ce sont les mesures réactionnaires, c’est-à-dire la multiplication des expulsions de sans-papiers, ainsi que des « moyens conséquents accordés à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée ». Précisément les bandes d’hommes armés qui constituent le cœur de l’État capitaliste, et dont la fonction est de défendre la propriété privée des capitalistes sur les moyens de production.
Les flics se sont déchaînés depuis un an contre les gilets jaunes perturbant les assauts de Macron contre les travailleurs et les opprimés. Les flics ne sont pas des travailleurs mais les chiens de garde du capital – c’est un scandale que toutes les fédérations syndicales les « syndiquent » et leur fassent une place dans les cortèges syndicaux – une « grève » de flics est en réalité une mobilisation bonapartiste pour renforcer l’appareil de répression. Flics, matons et vigiles, hors des syndicats ! La violence sauvage des flics contre les gilets jaunes s’est soldée par deux morts, des dizaines de personnes qui ont perdu un œil ou une main, et plus de mille peines de prison ferme.
Il y a un an, le mouvement des gilets jaunes avait montré l’ampleur de la colère qui s’est accumulée dans les couches les plus diverses de la population, les travailleurs précaires, la petite bourgeoisie écrasée par les banques et les trusts capitalistes. À l’époque, nous avions appelé à ce que le mouvement ouvrier prenne la tête de la lutte. Les gilets jaunes se tournaient vers les routiers dont les syndicats (CGT et FO) annonçaient une grève, en pleine occupation des ronds-points par les gilets jaunes.
Mais les traîtres à la tête de ces syndicats ont décommandé la grève au moment crucial, ce qui a accru l’amertume sinon l’hostilité d’une partie des gilets jaunes contre le mouvement ouvrier. Philippe Martinez, le chef de la CGT, avait ouvertement dénoncé les gilets jaunes comme des fachos, au lieu de reprendre celles de leurs revendications qui étaient dans l’intérêt de la classe ouvrière et de mobiliser la puissance de celle-ci pour les exiger (et dégager les fascistes qui grenouillaient autour des gilets jaunes). Quelle surprise ! Martinez avait appelé à voter Macron en 2017. Pour lui et tous les autres bureaucrates réformistes qui dirigent les syndicats, il est nécessaire avant tout de sauver le capitalisme français, et tant pis s’il faut pour cela que les travailleurs paient l’addition.
Leçons de la grève des cheminots de 2018
Les cheminots ont subi une grave défaite l’année dernière, mais ils n’ont pas été écrasés – ils vont même jouer un rôle clé dans les semaines qui viennent. La raison, c’est que l’année dernière ils se sont battus, avec courage et détermination pendant plus de trois mois.
Évidemment la tactique de faire grève seulement trois jours sur cinq était une tactique perdante, et l’aile gauche de la bureaucratie syndicale (encartée à LO, au NPA, etc.) l’a critiquée, mais le problème était plus fondamental qu’une question de tactique. Aucune direction syndicale, y compris chez les « radicaux » de SUD, n’avait la perspective, et la détermination allant avec, d’une confrontation générale avec le gouvernement et elles acceptaient ouvertement le cadre de l’Union européenne.
Macron se cachait derrière « Bruxelles » (en fait, Paris et Berlin) qui exige la privatisation du rail au nom de la « concurrence libre et non faussée ». Eh bien, ce que cela prouve, ce n’est pas qu’il faut accepter ce cadre, mais tout au contraire que les travailleurs doivent déchirer les traités de l’UE. Que le PCF, le NPA et LO soient de fervents défenseurs de l’UE (le tout emballé dans des jérémiades pour une « Europe sociale ») montre leur prostration devant leur propre bourgeoisie.
Les bureaucrates ont invoqué aussi, pour justifier leur tactique, la nécessité d’un consensus entre les principaux syndicats, notamment la CFDT qui organise de nombreux conducteurs de train. La division syndicale est un poison qui amène soit au cassage de grève d’un syndicat par un autre, soit à ramener la perspective de lutte au plus petit dénominateur commun, autrement dit des tactiques perdantes acceptables par la direction syndicale la plus droitière.
Cela montre qu’il faut lutter pour des syndicats industriels, regroupant tous les travailleurs d’une industrie dans un seul syndicat. Nous n’avons pas pour but d’agglomérer les différentes bureaucraties syndicales, mais de forger une nouvelle direction, une direction lutte de classe. Cela va de pair avec une perspective politique bien déterminée : la lutte pour réintégrer tous les sous-traitants, tous les travailleurs précaires, dans un seul statut qui soit le plus favorable aux travailleurs.
Plus largement, la lutte contre le chômage, ce n’est pas des appels utopiques, à la LO ou NPA, à l’ « interdiction des licenciements » par le gouvernement capitaliste, mais la lutte pour le partage du travail entre toutes les mains, à plein temps, c’est-à-dire une réduction massive du temps de travail pour tout le monde. Cela exige de lutter pour des crèches et systèmes de garderie des enfants gratuits et de qualité (sans lesquels les femmes doivent accepter des moitiés d’emploi) ainsi que la contraception et l’avortement réellement gratuits et disponibles à proximité pour toutes, et des programmes massifs de construction de logements à bon marché. Sans tout cela, les revendications pour les « droits des femmes » ne sont que des gesticulations cyniques de féministes bourgeoises.
Bien sûr, la bourgeoisie dira qu’elle ne peut pas payer (et que de toute façon c’est interdit par les traités de l’UE). Si le capitalisme ne peut satisfaire les besoins vitaux, élémentaires, de la classe ouvrière et des opprimés, eh bien, qu’il périsse ! Trotsky écrivait dans le programme de la Quatrième Internationale, le Programme de transition :
« Dans la mesure où les vieilles revendications partielles “minimum” des masses se heurtent aux tendances destructives et dégradantes du capitalisme décadent – et cela se produit à chaque pas – la IVe Internationale met en avant un système de revendications transitoires dont le sens est de se diriger de plus en plus ouvertement et résolument contre les bases mêmes du régime bourgeois. Le vieux “programme minimum” est constamment dépassé par le programme de transition dont la tâche consiste en une mobilisation systématique des masses pour la révolution prolétarienne. »
Il faut rompre avec la collaboration de classes !
Ce gouvernement détesté parviendra-
t-il à ses fins ? La rage, accumulée depuis si longtemps parmi les travailleurs, les pauvres et les opprimés, est prête à éclater. Pour cela, il faut surmonter une espèce de scepticisme si la lutte peut encore payer vu la direction actuelle des syndicats. C’est bien une question de direction, mais c’est uniquement dans la bataille que pourra être forgée une nouvelle direction dans les syndicats, une direction lutte de classe. Cela va de pair, indissolublement, avec la lutte pour un parti ouvrier révolutionnaire multiethnique, capable de se faire le héraut de tous les opprimés pour que la classe ouvrière puisse prendre leur tête dans une lutte générale pour renverser le capitalisme.
En décembre 1995, la victoire des cheminots et traminots sur le champ de bataille avait au fond permis de gagner 25 ans pour le régime de retraites et la Sécu, malgré toutes les attaques qui ont eu lieu depuis, mais politiquement cette victoire avait été canalisée vers une voie de garage. Le PS, le PCF et la LCR (la mal-nommée Ligue « communiste révolutionnaire », devenue depuis NPA) avaient concocté une nouvelle combinaison parlementaire avec des partis bourgeois (Verts, chevènementistes, radicaux de gauche), dite « Gauche plurielle ». LO avait aussi voté pour les listes de Jospin, là où elles étaient opposées à celles de Le Pen.
La Gauche plurielle, dûment arrivée au pouvoir en 1997 avec Jospin, et le PCF au Ministère des Transports (et Mélenchon à l’Enseignement professionnel), avait procédé à la privatisation d’Air France, amorcé celle de la SNCF (création de RFF), et démoralisé les travailleurs. La dernière resucée de ces alliances avec la bourgeoisie dite « de gauche », des « fronts populaires », c’était le gouvernement Hollande, qui a fabriqué Macron.
Nous mettons en garde, même si à la veille du 5 décembre c’est une perspective qui paraît chimérique : le PCF et la soi-disant « extrême gauche » recommenceront à trahir avec un nouveau front populaire. On en voit déjà les contours avec le « front populaire rouge et vert » de François Ruffin, l’ « insoumis » qui pour le moins s’est soumis à la campagne antimusulmans en renonçant le 19 novembre à prendre part à la manifestation contre l’islamophobie. La FI de Mélenchon est un parti populiste bourgeois chauvin. Ces gens manipulent cyniquement l’aspiration des travailleurs à l’unité pour les enchaîner à l’« unité » avec leur ennemi de classe bourgeois, et diviser les travailleurs entre eux par le chauvinisme. Il faut forger l’unité de la classe ouvrière contre la bourgeoisie.
Prenez garde aux variantes de la même chose, sous forme d’appels à une assemblée constituante ! Même avec une majorité « de gauche », ce serait toujours un parlement bourgeois qui aurait pour perspective une « VIe République » capitaliste. Il faut en réalité une nouvelle classe dirigeante : les ouvriers ! C’est derrière le programme trotskyste de la révolution prolétarienne que nous cherchons à rallier l’avant-garde de la classe ouvrière pour construire le parti, section française d’une IVe Internationale reforgée, qui pourra diriger les travailleurs et les opprimés à la victoire.
Corrections
Dans l’article « Cheminots, traminots : Prenez la tête de la lutte contre les attaques de Macron ! » (Le Bolchévik n°230, décembre 2019), nous écrivions que le dirigeant de la France insoumise François Ruffin avait renoncé « le 19 novembre à prendre part à la manifestation contre l’islamophobie ». En fait, cette manifestation a eu lieu le 10 novembre, et c’est quelques jours plus tôt que Ruffin avait renoncé à y participer.
(Correction publiée dans le Bolchévik no 231, Mai 2020)
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