Spartacist, édition française, numéro 38 |
été 2008 |
Gérard Le Méteil
1959–2007
Notre camarade Gérard Le Méteil est mort à Dieppe le 3 septembre 2007 dans un commissariat de police dans des circonstances inconnues. Comme l’écrivait un de ses proches camarades : « La perte de Gérard est immensément douloureuse pour nous tous, pour notre parti et pour chacun d’entre nous. [...] Chacun appréciait Gérard [...] comme camarade et comme ami. Le parti était sa raison d’être, et il faisait toujours passer les besoins du parti avant ses propres convenances. Il lui a consacré les 25 meilleures années de sa vie. »
Gérard a été recruté à la Ligue trotskyste de France en avril 1982 et a été élu au comité central de la LTF en décembre 1989. Il y a été réélu en 1996 et en est resté membre jusqu’à sa mort.
L’importance d’un parti léniniste d’avant-garde et la position trotskyste de défense de l’Union soviétique ont été les questions clés dans son recrutement, pour lui qui venait de la périphérie du PCF. Dans les sept années qui ont suivi son adhésion, il était connu sur la fac de Rouen en tant qu’activiste extrêmement énergique. Ce travail impliquait un combat politique quotidien contre nos opposants dans la gauche. C’est en cherchant constamment à gagner les gens, à comprendre d’où ils venaient pour trouver les arguments convaincants, que Gérard a acquis la sagesse et la profondeur politique qu’on lui connaissait. Gérard a plus tard cherché à communiquer cette expérience en formant nos jeunes camarades, dont plusieurs sont devenus des cadres de la LTF ou d’autres sections de la Ligue communiste internationale (quatrième-internationaliste).
Comme il avait été gagné à la position que nous sommes avant tout le parti de la Révolution russe, c’est tout naturellement que Gérard a pris congé de son travail pour se jeter dans notre intervention dans la révolution politique qui s’amorçait en Allemagne de l’Est en 1989-1990. Excellent chef militaire, il était souvent chargé du service d’ordre dans les manifestations et les interventions de la LTF.
Gérard était aussi un camarade particulièrement cultivé en matière de politique française et d’histoire du mouvement ouvrier. Ses connaissances s’étendaient aux colonies et ex-colonies françaises, et à l’histoire de la guerre d’Algérie en particulier. Il savait combien la bourgeoisie française est toujours animée de la même haine lorsqu’elle s’acharne contre les immigrés maghrébins, leurs enfants et leurs petits-enfants.
C’est avec une grande tristesse et aussi la détermination de continuer le combat auquel il a consacré sa vie, que nous, ses camarades et amis, lui disons adieu.