Supplément au Bolchévik nº 230

24 janvier 2020

 

À bas la collaboration de classes ! Non à un nouveau « front populaire » !

Mélenchon : populiste bourgeois chauvin

La préoccupation principale du PCF et du NPA, notamment, c’est la question d’un « débouché politique », c’est-à-dire la constitution d’une nouvelle alliance de collaboration de classes entre les partis réformistes de la classe ouvrière et les partis, dits parfois de gauche, de la bourgeoisie, que ce soit les Verts ou les populistes chauvins de la France insoumise (FI). Les trotskystes dénoncent ces alliances bourgeoises, connues sous le nom de « fronts populaires ».

La FI n’est pas un parti de la classe ouvrière. Mélenchon lui-même a maintes fois déclaré depuis 7 ou 8 ans que la classe ouvrière c’est fini, maintenant il faut s’adresser au « peuple », dont la classe ouvrière n’est au mieux qu’une composante parmi d’autres. Quand il est venu à Vitry lundi 13 janvier au rassemblement en défense des grévistes de la RATP menacés de révocation, il a consacré une bonne partie de son discours à prendre la défense de la « police républicaine » et en se lamentant qu’elle perde l’affection de la population du fait de la brutalité de la répression contre les travailleurs.

Mélenchon exige que les partis ouvriers (PS et PCF) se rallient purement et simplement à son panache blanc, alors que les sociaux-démocrates de ces deux partis veulent négocier une alliance en bonne et due forme. Il y a en fait toutes les configurations possibles de front populaire pour les municipales du mois de mars. À Aubervilliers, c’est une alliance du PCF avec les Verts. Ou encore à Perpignan, on a le PCF et le NPA sur une liste incluant la FI. À Bordeaux, le porte-parole du NPA Philippe Poutou mène une liste avec les mélenchonistes.

De chercher à faire alliance avec Mélenchon ou avec des Verts, c’est une trahison de la classe ouvrière. Inutile d’en dire davantage concernant la soi-disant « tendance marxiste » qui publie le journal Révolution, ou la « Gauche révolutionnaire », qui font organiquement partie de la FI.

Mais Lutte ouvrière n’a été que l’aile gauche de tout cela en participant au meeting du 11 décembre à Saint-Denis avec Mélenchon (et le NPA, etc.). Ils se sont défendus en disant qu’ils ne cherchaient pas à faire partie d’un bloc politique avec les mélenchonistes, mais leur participation à ce meeting a été leur petite contribution à l’idée qu’on peut effectivement débattre légitimement avec les mélenchonistes de quoi opposer au projet de Macron sur les retraites. La banderole de la tribune du meeting proclamait « Contre la retraite Macron : une autre réforme est possible ». C’est bâtir des illusions que Mélenchon, ce politicien bourgeois chauvin, pourrait être du bon côté de la barricade. C’est légitimer les tentatives de bâtir un front populaire, avec ou sans Lutte ouvrière. LO se contente le plus souvent de soutenir le front populaire de l’extérieur (vote Mitterrand en 1974 et 1981, Ségolène Royal en 2007). C’est en s’opposant au « front populaire » des menchéviks que le Parti bolchévique de Lénine et Trotsky a mené les travailleurs russes à la victoire en Octobre 1917.