Le Bolchévik nº 226 |
Décembre 2018 |
Droits de douane et provocations militaires américaines
Impérialistes, bas les pattes devant la Chine !
Cet article est traduit du journal de nos camarades américains Workers Vanguard n° 1142, 19 octobre.
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L’administration Trump a lancé une offensive de grande ampleur contre la Chine, sous la forme d’une guerre commerciale agressive combinée à des provocations militaires. Cette offensive s’est intensifiée l’été dernier avec l’imposition de droits de douane de plus en plus élevés sur les exportations chinoises. Mais cette campagne réactionnaire va bien au-delà d’une simple politique de pression sur Pékin pour arracher des concessions commerciales. La bourgeoisie américaine est déterminée à porter un coup sévère à la Chine. En cela, le président Trump ne fait que mettre en uvre des mesures que les politiciens du Parti démocrate préconisent depuis des années.
Début juillet 2018, Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur 34 milliards de dollars d’importations chinoises. Il a récidivé en septembre avec des droits de 10 % sur 200 milliards de dollars de produits (un taux qui doit passer à 25 % au début de l’année prochaine, de manière à en limiter l’effet sur le prix des achats de Noël). Trump menace d’imposer une augmentation supplémentaire qui frapperait pratiquement toutes les autres exportations chinoises vers les Etats-Unis, soit un montant de 267 milliards de dollars. La Chine a répliqué en augmentant fortement les droits de douane sur 110 milliards de dollars de produits américains, mais Trump fanfaronne, à sa manière habituelle, que l’économie américaine, qui est la plus forte, sortira forcément victorieuse du conflit.
Cette campagne fait partie intégrante d’une offensive contre-révolutionnaire menée par les Etats-Unis et d’autres puissances impérialistes contre l’Etat ouvrier déformé chinois. La Révolution chinoise de 1949 était un acquis historique pour la classe ouvrière internationale. Cette révolution, menée par une guérilla paysanne sous la direction du Parti communiste chinois (PCC), a renversé le pouvoir des capitalistes et des grands propriétaires terriens et a créé un Etat ouvrier, avec une économie basée centralement sur des formes de propriété collectivisées. Toutefois, cet Etat ouvrier était déformé dès sa naissance par la domination d’une bureaucratie parasitaire fondamentalement similaire à celle qui était arrivée au pouvoir en Union soviétique lors d’une contre-révolution politique dirigée par Staline à partir de 1923-1924.
L’économie collectivisée a libéré la Chine de la domination impérialiste, tiré des centaines de millions de Chinois de la misère et jeté les bases d’un développement industriel significatif. Malgré plusieurs décennies de « réformes de marché », la Chine demeure un Etat ouvrier déformé. Nous trotskystes disons que, tout comme les ouvriers américains doivent défendre leurs syndicats contre les patrons malgré leurs directions traîtresses, la classe ouvrière internationale, particulièrement aux Etats-Unis, doit être pour la défense militaire inconditionnelle de la Chine contre l’impérialisme et la contre-révolution intérieure. Nous sommes pour une révolution politique prolétarienne qui chassera la bureaucratie stalinienne et la remplacera par des conseils d’ouvriers et de paysans déterminés à lutter pour le socialisme mondial.
Démocrates et chefs syndicaux derrière la guerre commerciale de Trump
Depuis le début de cette guerre commerciale, Trump a bénéficié du soutien des démocrates. Chuck Schumer, le chef de l’opposition démocrate au Sénat, a ainsi déclaré que « le président Trump a tapé dans le mille », parce que « la Chine est notre véritable ennemi commercial ». Bernie Sanders, le chouchou de la gauche réformiste, a répété plusieurs fois qu’il soutenait l’augmentation des droits de douane visant les importations chinoises.
Cette position est également partagée par les chefs de la bureaucratie syndicale. Richard Trumka, le président de la confédération syndicale AFL-CIO, a déclaré, tout en reconnaissant que les droits de douane nuiraient à certaines industries américaines, à leurs salariés ainsi qu’aux consommateurs : « A long terme, si c’est bon pour le pays, ce sera bon pour tout le monde. » Tout comme ils étaient, à l’ère de la guerre froide, les plus fervents partisans de l’impérialisme américain contre l’Union soviétique, ces dirigeants ouvriers traîtres aident aujourd’hui les impérialistes à mobiliser pour leur objectif ultime, la restauration du régime capitaliste en Chine.
Le protectionnisme est un poison pour le mouvement ouvrier américain. Il impute aux ouvriers étrangers la responsabilité des suppressions d’emplois aux Etats-Unis au lieu de combattre les capitalistes dans ce pays et de forger des liens de solidarité de classe avec les travailleurs des autres pays. Alors qu’il faut de la lutte de classe, elle est minée et sabotée par les bureaucrates syndicaux. Ils se font les complices agissants de la guerre de classe unilatérale des capitalistes en défendant la différentiation des grilles de salaire et autres concessions destinées à défendre les profits du capitalisme américain contre ses rivaux.
Les chefs syndicaux colportent le mensonge que le travail et le capital auraient des intérêts communs. Un exemple concret : les droits de douane sur les importations d’acier, qui ont été réclamés avec enthousiasme par les chefs de l’USW, le syndicat de la sidérurgie. Avec la garantie de prix plus élevés, les patrons de la sidérurgie empochent encore plus de milliards de profits. Les misérables chefs de l’USW s’attendaient à ce que les travailleurs soient également récompensés. Bien au contraire. Les conventions collectives ayant expiré, U.S. Steel et ArcelorMittal ont durci le ton vis-à-vis du syndicat, en exigeant de lui qu’il accepte des concessions supplémentaires.
Dans les faits, Trump met essentiellement en uvre le « pivot vers l’Asie » qu’avait annoncé Barack Obama mais qu’il n’avait que partiellement mis en application, les forces américaines étant restées embourbées au Proche-Orient et en Afghanistan. L’administration Trump amplifie ce qu’avait commencé Obama et elle mène des opérations militaires agressives en mer de Chine du Sud et ailleurs près de la côte Est de la Chine. Des destroyers américains ont à plusieurs reprises pénétré dans les eaux territoriales chinoises autour des îles Spratley ; des navires de guerre britanniques et français ont déjà fait de même. Récemment, un navire de guerre américain a failli entrer en collision avec un destroyer chinois dont il s’était approché à moins de 45 mètres.
Parallèlement, des bombardiers américains B-52 à long rayon d’action ont survolé la région, notamment lors de manuvres conjointes avec des avions de combat japonais. Le Japon s’est livré à une provocation supplémentaire avec des manuvres impliquant un sous-marin, deux destroyers et un porte-hélicoptères. L’US Navy et les Marines américains ont aussi procédé à des exercices de tir réel dans la région. De plus, les Etats-Unis ont provoqué la colère de Pékin en septembre en décrétant des sanctions contre le Service du développement de l’équipement militaire de l’armée chinoise parce qu’il avait acheté à la Russie des avions de combat et un système de missiles sol-air.
Washington a autorisé en septembre des ventes d’armes pour 330 millions de dollars à l’île capitaliste de Taïwan dans le but de renforcer les capacités aériennes et de combat de celle-ci. Il semblerait que le Pentagone envisage de lancer en novembre une vaste opération militaire avec la participation de navires de guerre et d’avions de combats et avec des déploiements de troupes américaines. Cette démonstration de force se déroulerait près des eaux territoriales chinoises, non seulement en mer de Chine du Sud mais aussi dans le détroit de Taïwan. Le contrôle de ce détroit est crucial dans l’éventualité d’une guerre entre la République populaire de Chine et les Etats-Unis au sujet de Taïwan, qui fait partie intégrante de la Chine depuis la fin du XVIIe siècle. Dans le cadre de notre défense militaire inconditionnelle de l’Etat ouvrier déformé chinois, nous sommes pour la réunification révolutionnaire de la Chine par une révolution socialiste à Taïwan et une révolution politique en Chine continentale.
Le 4 octobre, le vice-président Mike Pence a accusé la Chine non seulement de se livrer à des « agressions » militaires mais aussi d’allouer des subventions indues à ses entreprises d’Etat et de chercher à dominer le secteur des hautes technologies avec son plan « Made in China 2025 ». Les Etats-Unis cherchent simultanément à rallier leurs alliés à leur guerre économique contre la Chine. Washington a ainsi insisté pour que soit insérée dans la nouvelle version de l’ALENA un traité de pillage impérialiste contre le Mexique une nouvelle clause qui donnerait pratiquement aux Etats-Unis un droit de veto sur tout accord commercial que le Mexique ou le Canada pourrait négocier avec la Chine. Cette clause est présentée comme un modèle pour de futurs accords, le but étant d’étouffer les tentatives de Pékin de neutraliser les effets de l’augmentation des droits de douane américains en réorientant son commerce vers l’Union européenne, le Japon ou le Canada.
Les Etats-Unis exigent que Pékin réduise le rôle des entreprises d’Etat dans l’économie chinoise et que les sociétés américaines soient autorisées à prendre une participation majoritaire dans les sociétés chinoises. Cela revient à exiger que la Chine abandonne les rapports de propriété collectivisés ! De plus, Washington exige que Pékin arrête d’obliger les sociétés américaines qui investissent en Chine à créer des joint-ventures qui partagent leur savoir-faire technologique avec leurs homologues chinois. Mais même le Wall Street Journal (26 septembre) reconnaissait que « ce sont les sociétés américaines qui ont originellement amené l’idée de joint-ventures en Chine, dans le but d’accéder à un marché de 1,4 milliard de personnes et de profiter d’une main d’uvre bon marché. L’accord incluait d’aider les sociétés chinoises à devenir plus avancées technologiquement. » Il semble que ce dispositif ait été initialement proposé par les patrons américains de l’automobile à la fin des années 1970, au moment où le numéro un chinois Deng Xiaoping se tournait vers un programme de « réformes de marché ».
Un objectif majeur des augmentations de droits de douane américains est d’accroître le coût des produits de fabrication chinoise importés aux Etats-Unis et ainsi d’encourager les sociétés étrangères à commencer à transférer leurs investissements hors de Chine. Les sociétés à capitaux étrangers et les joint-ventures représentent plus de 90 % des exportations vers les Etats-Unis. Ce sont ces sociétés, et pas les entreprises d’Etat, qui subiront les conséquences des augmentations de droits de douane de Washington. Depuis l’annonce de ces augmentations, un certain nombre de sociétés étrangères qui fabriquent des produits high-tech comme des composants électroniques ou des machines-outils en Chine pour les exporter vers les Etats-Unis ont annoncé des plans pour déplacer leur production vers le Japon, la Corée du Sud, la Thaïlande ou d’autres pays d’Asie.
La Chine n’est pas capitaliste
La plupart des commentateurs bourgeois affirment que la Chine serait devenue une nouvelle puissance capitaliste une affirmation répétée par l’International Socialist Organization, Socialist Alternative [dont l’organisation-sur en France est la Gauche révolutionnaire, mélenchoniste] et beaucoup d’autres groupes de gauche réformistes. Pas du tout : l’économie chinoise fonctionne d’une façon fondamentalement différente du capitalisme. Le noyau de l’économie est collectivisé au lieu d’être la propriété privée d’exploiteurs capitalistes. Les entreprises d’Etat dominent les secteurs industriels stratégiques ainsi que le système bancaire. Les entreprises d’Etat conservent aujourd’hui la propriété exclusive ou le contrôle absolu de secteurs stratégiques comme l’industrie de défense, la production et la distribution d’énergie, les télécommunications, l’aviation civile, le transport maritime, le charbon, le pétrole et la pétrochimie. Dans d’autres secteurs clés, les entreprises d’Etat ont un pouvoir de supervision administrative, de recrutement du personnel, etc., ce qui leur confère un haut degré de contrôle.
Preuve de la supériorité de l’économie collectivisée, la production de la Chine a continué de croître pendant que le monde capitaliste était plongé dans la crise suite au krach de 2007-2008 provoqué par la spéculation financière de Wall Street. Aux Etats-Unis, des millions d’emplois ont été supprimés, pendant que des milliers de milliards de dollars étaient dépensés pour renflouer banques, compagnies d’assurances ou patrons de l’automobile. A l’opposé, la Chine a investi massivement dans le développement des infrastructures et des capacités productives.
Ceux qui argumentent que la Chine représente une forme de capitalisme d’Etat invoquent le développement d’un important secteur privé depuis les réformes orientées vers le marché lancées par Deng. Ces mesures constituaient une tentative pour remédier à l’incompétence et aux déséquilibres inhérents à la gestion de l’économie planifiée par le régime stalinien, qui exclut la classe ouvrière du pouvoir politique. Comme nous l’écrivions dans les années 1980 (« Le “socialisme de marché” en Europe de l’Est Pour la planification centralisée basée sur la démocratie des soviets ! ») :
« Dans le cadre du stalinisme, il y a par conséquent une tendance inhérente à remplacer la planification et la gestion centralisées par des mécanismes de marché. Puisque les gestionnaires et les ouvriers ne peuvent pas être soumis à la discipline de la démocratie des soviets (conseils ouvriers), la bureaucratie considère de plus en plus que la seule réponse à l’inefficacité économique est de soumettre les acteurs économiques à la discipline de la concurrence. »
le Bolchévik n° 89, décembre 1988
La bureaucratie stalinienne a ouvert la Chine aux investissements impérialistes, privatisé beaucoup d’entreprises d’Etat (non stratégiques) et remplacé le monopole d’Etat du commerce extérieur par un fatras de contrôles étatiques spécifiques. Les « réformes de marché » ont conduit à un développement plus rapide et plus ample de l’économie par rapport à la période précédente sous Mao, quand le fonctionnement de l’économie planifiée était marqué par le commandisme bureaucratique. Mais les inégalités ont beaucoup augmenté en même temps que se renforçaient les forces de la contre-révolution, notamment les nouveaux entrepreneurs capitalistes en Chine continentale et l’ancienne bourgeoisie chinoise émigrée à Taïwan, à Hongkong et ailleurs.
Depuis la crise financière mondiale de 2008 notamment, Pékin fait des efforts concertés pour renforcer les entreprises d’Etat et réaffirmer la domination de l’Etat sur l’économie. Les entreprises d’Etat prennent de plus en plus souvent le contrôle de sociétés privées ou les contraignent à participer à des joint-ventures. De façon plus générale, le PCC a clairement indiqué qu’il entend imposer ses orientations économiques aux sociétés privées ainsi qu’aux joint-ventures avec des partenaires étrangers. De plus en plus, le PCC installe dans ces sociétés des cellules du parti qui jouent un rôle clé dans les décisions de gestion.
Il y a un facteur majeur derrière ces mesures : la peur qu’éprouve le régime stalinien face aux masses travailleuses qui s’indignent à juste titre de la corruption bureaucratique, de la montée des inégalités, de la médiocrité du système de santé et du montant dérisoire des retraites ainsi que des traitements dégradants infligés aux ouvriers, surtout dans le secteur privé. En 2005, le gouvernement chinois a reconnu quelque 87 000 « incidents de masse » des actions de protestation impliquant principalement des ouvriers et des paysans. Depuis, Pékin a tout simplement cessé de publier ces chiffres. Parallèlement, les Chinois riches cherchent à investir leur argent à l’étranger, drainant ainsi des ressources hors du pays.
Une révolution politique prolétarienne chasserait la caste stalinienne parasitaire et instaurerait la démocratie soviétique basée sur des conseils ouvriers et paysans. Un tel gouvernement exproprierait les capitalistes chinois de l’intérieur et les milliardaires de Hongkong et renégocierait les conditions des investissements étrangers en Chine au bénéfice des travailleurs. Une direction prolétarienne internationaliste défendrait les rapports de propriété collectivisés en Chine avec le programme de la révolution socialiste mondiale.
Le stalinisme sape l’Etat ouvrier
Le document sur la Stratégie pour la sécurité nationale publié par Washington en 2017 expliquait que, pendant des décennies, la stratégie américaine était fondée sur l’opinion que le développement économique de la Chine et son intégration dans l’ordre international allaient « libéraliser la Chine ». Mais la Chine ne s’est pas « libéralisée », autrement dit elle n’est pas devenue un nouveau membre de l’ordre capitaliste. Ce document concluait qu’il était nécessaire de « repenser les politiques des deux dernières décennies ».
Les impérialistes américains claironnent qu’ils sont « l’unique superpuissance mondiale » depuis la destruction contre-révolutionnaire de l’URSS en 1991-1992. Ils pensaient qu’ils reproduiraient en Chine leur victoire sur l’Union soviétique, en détruisant l’Etat ouvrier issu de la Révolution de 1949. Dans les années qui ont précédé la destruction de l’URSS, la jeune génération privilégiée de fonctionnaires, de technocrates et d’intellectuels constituait la principale base sociale de la perestroïka (réformes orientées vers le marché) de Mikhaïl Gorbatchev, laquelle s’est avérée être le précurseur de la contre-révolution capitaliste. Les dirigeants américains croyaient qu’avec l’intégration croissante de la Chine dans le marché mondial, une « classe moyenne » croissante, dont les intérêts économiques personnels seraient alignés avec ceux du capital occidental et japonais, ferait pression sur le régime du PCC pour ouvrir la vie politique, permettant ainsi l’émergence de courants oppositionnels anticommunistes.
Mais les staliniens chinois, préoccupés avant tout de préserver leur position privilégiée au sommet de l’Etat ouvrier, n’étaient pas aveugles aux événements qui avaient conduit à la destruction de l’Union soviétique. Ils étaient déterminés à ce qu’il n’y ait pas de libéralisation politique, même au niveau universitaire ou intellectuel. Même s’il y a eu un développement significatif des éléments capitalistes en Chine, ceux-ci restent politiquement éparpillés. En même temps, les bureaucrates staliniens continuent de réprimer vigoureusement toute expression politique indépendante des ouvriers et des paysans chinois.
Les dirigeants du PCC croient à tort qu’ils peuvent transformer la Chine en la superpuissance mondiale du XXIe siècle face aux forces militaires plus puissantes, à la technologie plus avancée et à la productivité du travail plus élevée des impérialistes. Cette vision illusoire est une expression du dogme stalinien du « socialisme dans un seul pays ». Pour les marxistes, le socialisme la première phase du communisme est une société sans classes dont le développement économique dépasse celui du capitalisme le plus avancé. La condition nécessaire pour cela est l’abolition du capitalisme à l’échelle mondiale par la révolution prolétarienne et la création d’une société d’abondance matérielle basée sur une division internationale du travail. Les forces productives ont depuis longtemps débordé les limites des frontières nationales. Chercher à réaliser le « socialisme » sur une base nationale est l’antithèse du marxisme.
Reforger la Quatrième Internationale !
La multiplication actuelle par Washington des mesures protectionnistes et des menaces militaires démontre que les impérialistes veulent au bout du compte détruire l’Etat ouvrier déformé chinois. On ne pourra pas l’empêcher par la quête chimérique d’une « coexistence pacifique » avec l’impérialisme, comme le fait la bureaucratie du PCC, mais seulement par la lutte pour l’extension du pouvoir ouvrier partout dans le monde.
Le protectionnisme commercial américain, un mécanisme destiné à compenser une compétitivité détériorée, est l’illustration de l’aggravation du déclin économique relatif du capitalisme américain. Les efforts des dirigeants américains pour inverser le déclin de leur poids économique ont eu des conséquences manifestes tant sous les administrations démocrates que républicaines : une guerre menée depuis plusieurs décennies contre les syndicats ; la paupérisation accrue des pauvres et des personnes âgées ; le désespoir dans les ghettos et les barrios (quartiers hispaniques) alors qu’il n’y a pas le moindre emploi décent dans l’industrie.
En se battant pour ses propres intérêts de classe contre les prédateurs impérialistes américains, le prolétariat des Etats-Unis mène aussi un combat pour la libération des exploités et des opprimés du monde entier. La Ligue communiste internationale a pour objectif de reforger la Quatrième Internationale de Trotsky, le parti mondial de la révolution socialiste, qui mettra au premier plan le principe de l’unité de la classe ouvrière dans la lutte pour un monde socialiste.