Le Bolchévik nº 226 |
Décembre 2018 |
Pruderie d« extrême gauche »
CCR du NPA : procureur spécial de la République antimusulmans
Le puritanisme féministe a trouvé de fervents adeptes dans le Courant communiste révolutionnaire (CCR), une tendance au sein du NPA (Nouveau parti anticapitaliste). Le CCR est une organisation pseudo-trotskyste affiliée à la Fraction Trotskyste-Quatrième Internationale, qui a son centre en Argentine. Sans perdre de temps à la recherche de preuves, le CCR a dès novembre 2017 prononcé Tariq Ramadan coupable de tous les crimes dont il est accusé, et même de quelques autres. Dans un article digne d’une grenouille de bénitier, le CCR expose « un système de prédation minutieusement pensé » grâce auquel Ramadan exerçait « une véritable emprise psychique sur ses victimes » grâce à « son charisme et son éloquence ». En effet, son emprise est si forte que la plupart de ces « dizaines » de femmes « n’ont jamais porté plainte, s’estimant consentantes » (revolutionpermanente.fr, 16 novembre 2017).
Quiconque n’est pas sous l’emprise » du puritanisme comprendra que, si ces femmes s’estiment consentantes, il n’y a eu donc aucun crime. Mais l’idée au fond de ces « féministes socialistes » c’est que, alors que les hommes sont tous des prédateurs sexuels au moins potentiels, les femmes sont des êtres asexués, faibles, en fin de compte même incapables de consentir à une relation sexuelle. Telle est la logique réactionnaire, et en fait anti-femmes, du féminisme bourgeois.
Les opportunistes du CCR nagent en ce moment avec le courant officiel du féminisme bourgeois. Mais cette organisation a une longue histoire internationale d’arriération machiste sans fard, qui s’est retrouvée dans le passé dans sa haine anticommuniste de l’Etat ouvrier dégénéré soviétique. Cette organisation est issue à la fin des années 1980 du courant pseudo-trotskyste créé par l’aventurier argentin Nahuel Moreno. Parmi les positions historiques de ce courant international figure notamment son soutien enthousiaste aux moudjahidin afghans dans les années 1980 des assassins anti-femmes financés et armés par les impérialistes américains (et français) pour mener une « guerre sainte » contre l’Union soviétique.
En ce qui concerne l’Etat ouvrier déformé polonais, les morénistes avaient alors également acclamé sans retenue le mouvement clérical contre-révolutionnaire Solidarność , un « syndicat » violemment anti-femmes et anti-avortement qui était soutenu ouvertement par les impérialistes et le pape Wojtyla. Les morénistes se moquaient alors de l’oppression des femmes. Leur soudaine découverte de l’oppression des femmes musulmanes en France est à la mesure de toute leur histoire : une cynique charlatanerie.