Le Bolchévik nº 221 |
septembre 2017 |
Les hommes du « président qui protège »
La main de fer dans un gant de soie blanc
Macron a soigneusement choisi ses hommes clés au cur de l’Etat bourgeois, c’est-à-dire à la direction des forces de répression qui sont là pour mater les révoltes des exploités et des opprimés. Cela en dit long sur la poigne qu’il se dispose à exercer contre les travailleurs et les opprimés.
Il a ainsi désigné comme nouveau chef de la police nationale Eric Morvan. Cet individu s’est distingué en tant que directeur de cabinet adjoint du ministre des flics, en charge de la gestion des attentats criminels de novembre 2015 (perquisitions policières racistes et arrestations arbitraires par milliers, etc.).
Morvan avait été nommé en avril 1998 sous-préfet à Corte, la capitale du nationalisme corse, deux mois après qu’avait été abattu le préfet Erignac. Dix ans plus tard il était sous-préfet à Bayonne, et dernièrement il était préfet des Pyrénées-Atlantiques, notamment au moment de l’arrestation des militants pro-Basques lors de l’opération de destruction d’un stock d’armes de l’ETA à Louhossoa en décembre 2016. La nomination d’Eric Morvan est une sinistre menace contre la lutte, que nous faisons nôtre, pour l’indépendance des peuples corse, basque et catalan face à l’Etat français (voir Spartacist édition française n° 43, été 2017).
Quant aux militaires, Macron a nommé chef d’état-major le général François Lecointre. Celui-ci a, selon le Figaro, théorisé pour l’Armée de terre « son implication nouvelle dans la sécurité intérieure du pays ». Aujourd’hui c’est l’opération Sentinelle, demain ce serait, comme hier, l’envoi de la troupe contre des grévistes. Lecointre est aussi un spécialiste de l’infanterie de marine, c’est-à-dire les troupes coloniales. Sans parler de la première invasion de l’Irak en 1991 et autres guerres sanglantes, il s’était illustré au Rwanda lors du génocide de 1994, dans lequel l’armée française était impliquée jusqu’au cou. Cela laisse présager le pire pour les peuples qui subissent directement la botte de l’armée française.
D’ores et déjà, au Proche-Orient, les troupes spéciales françaises s’occupent avec la liquidation des djihadistes français rescapés des bombardements impérialistes sur la Syrie et l’Irak. En Libye, Macron a signé un accord pour promouvoir le général Haftar, ancien protégé de la CIA, aujourd’hui chef de bandes tortionnaires et aspirant dictateur du pays. Troupes françaises, hors de Libye, hors de toute l’Afrique et du Proche-Orient !