Le Bolchévik nº 221 |
septembre 2017 |
La Révolution russe et l'émancipation des femmes
La Révolution bolchévique d’octobre 1917 n’était pas seulement l’événement le plus important du XXe siècle, comme l’admet l’Humanité, c’était la plus grande victoire jamais remportée par la classe ouvrière et les opprimés du monde.
L’article du supplément de l’Humanité sur la question femmes, écrit par Olga Lipovskaya, présente les énormes acquis issus de la Révolution pour les femmes comme s’ils avaient été le fruit du travail de quelques militantes féministes, issues de la haute société, notamment Inessa Armand et Alexandra Kollontaï. C’est une déformation complète. Armand et Kollontaï, et leurs nombreuses autres camarades, n’étaient pas des féministes mais des dirigeantes du Parti bolchévique, et leur travail découlait du programme bolchévique. Inessa Armand travaillait en collaboration très étroite avec Lénine et, jusqu’à sa mort du choléra en 1920, elle était à la tête du Jenotdel, le département spécial du Comité central bolchévique pour le travail parmi les femmes. Alexandra Kollontaï fut la première Commissaire du peuple aux affaires sociales, et la dirigeante du Jenotdel entre 1920 et 1922 (voir « La Révolution russe et l’émancipation des femmes », Spartacist édition française n° 37, été 2006).
Dès la révolution d’Octobre 1917, le Parti bolchévique lutta avec une grande détermination pour abolir toutes les lois et les institutions oppressives qui empêchaient les femmes de travailler et participer à la société en tant que membres à part entière. Les bolchéviks entreprirent des campagnes pour éradiquer les préjugés arriérés et les habitudes sociales hérités du féodalisme et du capitalisme. La législation soviétique accorda aux femmes un niveau d’égalité et de liberté qui reste encore à atteindre dans les pays capitalistes « démocratiques » les plus avancés économiquement (cantines et crèches collectives, accès sans entraves à l’avortement, au divorce, égalité réelle et complète pour les homosexuels, etc.).
La famille est le principal mécanisme d’oppression des femmes et des jeunes sous le capitalisme. Son remplacement par des institutions collectives est la tâche la plus radicale du programme communiste, et celle qui engendrera les bouleversements les plus profonds et les plus complets dans la vie quotidienne, en particulier pour les enfants.
Le régime bolchévique des premières années fit tout ce qui était en son pouvoir pour tenir cette promesse d’émancipation des femmes. Les bolchéviks se battaient pour la libération des femmes parce qu’ils savaient qu’on ne peut pas la séparer de la libération de la classe ouvrière tout entière. Pas plus qu’on ne peut y parvenir pleinement dans un pays isolé politiquement, socialement et économiquement du reste du monde, même avec un gouvernement révolutionnaire. De plus, le premier Etat ouvrier du monde avait hérité de la terrible arriération économique et sociale du vieil empire tsariste, et les bolchéviks étaient conscients que, sans ressources matérielles, les résultats seraient limités. Ces facteurs créèrent de fortes pressions matérielles qui poussèrent à la dégénérescence bureaucratique de la révolution sous Staline, les droits des femmes reculant en parallèle de ceux de la classe ouvrière.
Mais malgré ces limitations, le programme bolchévique pour les femmes reste une inspiration pour les léninistes de notre temps. Aujourd’hui, nous, la LCI, nous sommes les seuls à défendre le programme pour de nouvelles révolutions d’Octobre, le seul programme qui jettera les bases pour l’émancipation complète des femmes et la libération de toute l’humanité dans une société communiste mondiale. Pour la libération des femmes par la révolution socialiste !