Le Bolchévik nº 220 |
Juin 2017 |
Législatives : Aucun vote pour le populiste bourgeois Mélenchon !
Macron veut casser les syndicats
Pour un parti ouvrier révolutionnaire multiethnique et multiracial !
De cinq ans de hollandisme, on retiendra que plus du quart ont été passés sous un état d’urgence raciste antimusulmans et que Hollande a fait adopter la plus virulente attaque contre les syndicats depuis des décennies, la loi El Khomri, pendant que se redressait le taux de profit des entreprises, basé sur l’exploitation de la classe ouvrière. La responsabilité de ce désastre pour les travailleurs est à mettre au compte des organisations ouvrières et des chefs politiques qui avaient appelé à voter Hollande en 2012 (sous des prétextes comme « dégager Sarkozy ») : les Mélenchon, PCF, PS ou NPA.
Et pire est à venir. Emmanuel Macron, le fils spirituel de Hollande, ayant rompu sur la droite avec ce dernier, vient d’être élu à sa succession au bout d’une campagne en sa faveur du PS et du PCF entre les deux tours de l’élection présidentielle, alors que la « France insoumise » de Mélenchon et le NPA insistaient sur la nécessité de battre Le Pen et refusaient d’appeler à l’abstention. Nous avons au contraire lancé un appel à l’abstention, au premier comme au deuxième tour de cette élection, et nous faisons de même pour les législatives : il n’y a aucun choix pour les travailleurs dans ces élections. La montée sinistre du FN, un parti fascisant (voir notre article dans le Bolchévik n° 219), sert de prétexte commode pour un incessant glissement vers la droite de tout le spectre politique, qui en retour sert à légitimer la propagande raciste enragée de Le Pen.
Juste après son intronisation, Macron a remonté les Champs-Elysées à bord d’un véhicule militaire, pour mieux se placer dans la continuité du bellicisme « antiterroriste » de Hollande,et sans doute aussi pour insister qu’il aura recours à tous les ressorts bonapartistes de la Cinquième République pour faire avancer son programme anti-ouvrier. Il a nommé un Premier ministre de droite pour mieux afficher son objectif : construire une grande coalition antisyndicale pour aggraver qualitativement les méfaits de la loi El Khomri et accélérer la privatisation par morceaux de la Sécu et de l’éducation.
La classe ouvrière est sur la défensive. Elle a subi l’année dernière une grave défaite avec l’adoption de la loi El Khomri, en dépit d’une lutte acharnée, avec grèves et manifestations, de centaines de milliers de travailleurs au total pendant plusieurs mois. Comme nous l’avons expliqué dans notre article de bilan de la lutte (le Bolchévik n° 217, septembre 2016), la bureaucratie syndicale porte une lourde responsabilité dans cette défaite non seulement la direction de la CFDT qui a appelé à activement casser la grève (et qui maintenant a fait campagne pour l’élection du père de cette loi, Macron), mais aussi les appareils de la CGT et de FO, dont les trahisons précédentes avaient pavé la voie à la loi El Khomri, et qui ne sont entrés dans la lutte qu’à reculons et avec des tactiques perdantes. Nous disions :
« Le problème fondamental n’était pas simplement un manque de combativité des bureaucrates, mais c’est la vision réformiste d’une bureaucratie syndicale complètement embourbée dans la collaboration de classes. Face à la détermination du gouvernement de faire mordre la poussière à la classe ouvrière, il aurait fallu un programme à la hauteur des enjeux de la confrontation de classes : un programme ouvrant la perspective d’une révolution socialiste.
« Pour avancer une telle perspective il faut une tout autre direction qu’un Martinez à la tête de la CGT : il faut lutter non seulement pour une direction lutte de classe dans les syndicats, mais aussi pour construire un parti ouvrier révolutionnaire d’avant-garde. Cela exige de démasquer les organisations qui représentent politiquement la bureaucratie syndicale réformiste, que ce soient le PCF, les groupes lambertistes (POI et POID), Lutte ouvrière, le NPA ou autre. »
C’est une bonne chose que 16 millions d’électeurs (plus du tiers des inscrits), un nombre inédit dans l’histoire de la Cinquième République, aient refusé de voter pour aucun des deux candidats au deuxième tour de l’élection présidentielle, en dépit de la campagne frénétique de la droite, du PS et du PCF pour voter Macron contre Le Pen. L’abstention et les votes blancs et nuls atteignent des records en Corse et dans les colonies. A deux pas de Paris en Seine-Saint-Denis, département à forte composante d’ouvriers et d’immigrés de plus de 1,5 million d’habitants, 60 % à peine des inscrits (eux-mêmes à peine la moitié de la population, vu l’exclusion des étrangers) ont voté pour l’un ou l’autre candidat.
C’est un indice de la défiance des travailleurs vis-à-vis du nouveau gouvernement. Mais cela ne veut pas dire que ces travailleurs voient clairement, comme le disait Lénine, que « décider périodiquement, pour un certain nombre d’années, quel membre de la classe dominante foulera aux pieds, écrasera le peuple au Parlement, telle est l’essence véritable du parlementarisme bourgeois, non seulement dans les monarchies constitutionnelles parlementaires, mais encore dans les républiques les plus démocratiques » (l’Etat et la révolution).
Les trahisons des réformistes depuis tant d’années ont laissé leur marque sur le niveau de conscience prolétarienne. Non seulement des millions de travailleurs ont voté soit pour le banquier candidat des capitalistes soit pour la démagogue raciste Le Pen, mais beaucoup se sont abstenus simplement par écurement, ne voyant pas en quoi ils pouvaient eux-mêmes contribuer à changer l’ordre des choses.
Mélenchon, un populiste bourgeois
Le principal candidat dit de gauche, Jean-Luc Mélenchon, est lui-même un populiste bourgeois qui étale partout son chauvinisme français. Son grand show place de la République le 18 mars était une marée de drapeaux tricolores (il y en avait peut-être davantage que pour le show filloniste du Trocadéro ou le happening macroniste du Louvre !) ondoyant au son de la Marseillaise. Mélenchon ne se revendique même plus de la « gauche », mais du « peuple » !
Pendant des dizaines d’années en France, le mécanisme essentiel de la collaboration de classes pour paralyser le prolétariat était le « front populaire » : les partis de la classe ouvrière (essentiellement le Parti socialiste et le Parti communiste) faisaient une alliance soi-disant « de progrès » ou tout au moins « antifasciste » avec des partis ou des groupuscules bourgeois, qui garantissaient le cadre entièrement bourgeois de cette alliance. La classe ouvrière de ce pays semble en passe de dorénavant être subordonnée plus directement encore à la bourgeoisie, par l’intermédiaire de politiciens capitalistes ne prétendant même plus se revendiquer de la classe ouvrière.
Mélenchon paraît déterminé à réduire le PS et le PCF à la portion congrue au parlement, ce qui (au cas où il réussirait son pari) plongerait ces partis dans une crise politique et financière majeure aux conséquences politiques incertaines. En soutenant Mélenchon, le PCF s’est lui-même savonné la planche. En Italie déjà, le mouvement ouvrier est pratiquement privé de toute représentation parlementaire, même totalement réformiste.
La déliquescence des partis ouvriers réformistes alimente la régression du niveau de conscience des travailleurs dans ce pays. Jusque dans les années 1980, les ouvriers les plus avancés se réclamaient en France du communisme et voyaient l’Etat ouvrier issu de la Révolution russe d’octobre 1917 comme un acquis. Depuis la destruction de l’Union soviétique en 1991-1992, qui a été une immense défaite, ils ne croient plus au communisme, considérant faussement qu’il s’agissait d’une utopie vouée à l’échec. Pour les jeunes, dans la mesure où ils s’intéressent à la politique, il est d’autant plus difficile de se projeter au-delà de l’horizon capitaliste qu’on leur présente.
La « France insoumise » de Mélenchon, mais aussi le PS « frondeur » de Benoît Hamon ou le NPA, ont ainsi fait une large part dans leur campagne électorale à l’« urgence écologique », comme s’il était possible de s’unir avec l’ennemi de classe capitaliste pour « sauver la planète ». Notre but pourrait paraître plus modeste, mais il n’est, lui, pas utopique : renverser le capitalisme par des révolutions ouvrières qui s’étendront au monde entier. Seule une société socialiste basée sur une planification mondiale collectivisée de la production jettera les bases matérielles pour réorganiser la société pour le bien-être de tous.
La nécessité pour les travailleurs de s’organiser dans un parti de classe indépendant de la bourgeoisie et opposé à elle, au moins dans une certaine mesure, ne coule plus de source pour les ouvriers les plus conscients. Le soutien du PCF à Mélenchon ou celui du NPA à Nuits debout contribue directement à cette régression.
Pour les jeunes travailleurs, il est d’autant plus difficile de même se syndiquer que, jusqu’à 30 ans, la grande majorité des emplois sont des stages, CDD, intérim et autres formes de sous-traitance ; là où existent des syndicats, ils sont sous la menace immédiate de la « réforme du code du travail ». Les bureaucrates syndicaux, focalisés sur les travailleurs en CDI qui votent pour eux dans des élections formatées par les patrons, ne vont guère au-delà de déclarations platoniques pour défendre les précaires.
Nous luttons pour le partage du travail entre toutes les mains, sans perte de salaire, et au même statut le plus favorable pour tous. Cela va de pair avec la lutte pour des syndicats industriels, regroupant dans une même organisation tous les travailleurs d’une branche d’industrie donnée afin de présenter un front commun contre les tentatives de division des travailleurs entre eux selon le statut d’emploi, la qualification ou l’entreprise.
Nous cherchons à réimplanter le marxisme dans les couches les plus avancées de la classe ouvrière, des jeunes et des opprimés. Les leçons de dizaines d’années de lutte de classe ne se transmettent pas automatiquement : cela exige l’intervention d’un parti ouvrier révolutionnaire d’avant-garde. C’est celui-ci que nous cherchons à construire. Notre phare demeure la Révolution russe, la seule révolution prolétarienne victorieuse à ce jour.
Nous sommes guidés par l’internationalisme prolétarien, vital pour lutter pour l’extension internationale de la révolution. Cela passe par une lutte intransigeante contre le virulent chauvinisme antiallemand d’un Mélenchon qui dresse les travailleurs français contre leurs frères de classe allemands au nom du drapeau tricolore. Les travailleurs français doivent tout particulièrement s’élever contre les expéditions militaires de leur propre bourgeoisie impérialiste au Sahel et en Syrie. Troupes françaises, hors d’Afrique et du Proche-Orient !
La capitulation de LO face à la « guerre contre le terrorisme »
Lutte ouvrière a fait campagne en prétendant représenter les intérêts de classe des travailleurs. Contrairement au PCF et au NPA, ses militants ont clairement déclaré entre les deux tours de la présidentielle qu’ils voteraient blanc. C’est toujours mieux que lorsqu’ils appelaient à voter Mitterrand (1981) ou Ségolène Royal (2007), ou que leurs ambiguïtés de 2012, même s’ils n’ont pas cette année non plus ouvertement appelé leurs partisans à s’abstenir avec eux.
Pourtant nous avons appelé à ne pas voter pour LO aux présidentielles, et nous renouvelons cet appel pour les législatives. Alors que Mélenchon et le PS notamment essayaient de faire concurrence au FN sur comment mieux mener la « guerre contre le terrorisme » en expliquant combien de flics supplémentaires ils voulaient embaucher, LO a capitulé aussi devant cette campagnequi signifie surveiller et réprimer les musulmans de ce pays, soupçonnés d’accointances terroristes. Déjà il y a deux ans, même si LO n’avait pas pris part aux manifestations « je suis Charlie », elle avait titré « Merci Charlie » en pleine campagne d’unité nationale pour honorer les racistes antimusulmans de Charlie Hebdo. Il n’était nul besoin de faire ainsi leur éloge pour dénoncer leur vil assassinat !
La campagne raciste du gouvernement contre les musulmans est allée ensuite crescendo, notamment à partir des attentats criminels du 13 novembre 2015 à Paris. La nuit même des attentats, Hollande en profitait pour déclarer l’état d’urgence et mettre en place les instruments de terrorisme policier pour réprimer en masse, dans les semaines et les mois qui ont suivi, les manifestants pour le climat et surtout les travailleurs, ceux d’Air France ou ceux en lutte contre la loi El Khomri. Dans son « grand oral » à France 2 le 20 avril (disponible sur le site internet de LO), Nathalie Arthaud a pourtant déclaré :
« Je pense que l’état d’urgence a pu, je sais pas, au lendemain des attentats, avoir son utilité par l’effet de surprise qu’il causait, d’ailleurs les experts eux-mêmes le disent, mais là on peut pas, plus parler d’effet de surprise. »
Le gouvernement a pu en effet instaurer l’état d’urgence sans protestations significatives de la gauche. Une fois l’état d’urgence en place, même pour une minute, le mal était fait : on en a pris pour déjà dix-huit mois et Arthaud ne peut que chipoter, tout comme Mélenchon, sur la date où l’« effet de surprise » aurait cessé de jouer. Entre-temps, des centaines de personnes se sont fait sauvagement tabasser en toute impunité par les flics dans des manifestations anti-El Khomri, où certains ont perdu un il, et les poursuites judiciaires continuent, sans compter les rafles racistes dans les banlieues, le meurtre d’Adama Traoré, le viol de Théo L. par une patrouille de flics, et autres assignations à résidence totalement arbitraires entraînant perte d’emploi voire pire.
Et en plus les flics se sont mobilisés dans la rue pendant tout l’automne pour exiger une impunité encore plus totale et s’affranchir du contrôle judiciaire sur les incarcérations auxquelles ils procèdent. Dans notre article « LO et les mobilisations réactionnaires de flics Non, les flics ne sont pas des “travailleurs en uniforme” » (le Bolchévik n° 218, décembre 2016), nous disions que les flics n’ont pas leur place dans les syndicats car ils sont là pour maintenir par la violence (dont ils ont par définition le monopole légal) l’ordre capitaliste d’exploitation.
LO a, certes, exprimé quelques critiques de ces mobilisations réactionnaires sinistres, alors que Mélenchon cherchait à surfer dessus pour récupérer le vote de tous les flics maniant la matraque de façon « républicaine ». Mais LO a osé comparer les flics au « personnel des hôpitaux ou de l’Education nationale, en particulier ceux qui travaillent dans les quartiers populaires » (Lutte Ouvrière, 28 octobre 2016). C’est une insulte obscène aux médecins et aux travailleurs de la santé qui ont soigné Théo L. de les mettre dans la même catégorie que ses agresseurs !
Les derniers jours de la campagne du premier tour de la présidentielle ont été marqués par la recrudescence de la campagne « antiterroriste » après le meurtre d’un flic sur les Champs-Elysées. Les médias capitalistes se sont jetés sur Philippe Poutou, le candidat du NPA, parce qu’il demandait le désarmement de la police (de proximité). Prenant implicitement sa défense, Arthaud a déclaré sur France Info le 21 avril, pratiquement sa dernière apparition publique avant le vote : « Quand la police elle protège réellement la population, eh bien c’est une bonne chose bien évidemment, et il faut qu’elle en ait les moyens mais c’est pas de cela que discute Philippe Poutou » (site internet de LO).
En exigeant que la police « ait les moyens » de faire son travail, LO se positionnait à droite du social-démocrate Poutou ! Maintenant Lutte ouvrière publie, pour se justifier, un article dans sa revue Lutte de classe (mai-juin) où elle sort du verbiage pseudo-marxiste contre l’utopie à la NPA du désarmement de la police sous le capitalisme. Mais la vraie ligne de LO est là : elle dit et répète que la police a un « double rôle », y compris « parfois protéger la population », que « l’intervention de policiers a permis d’éviter des attentats » et que « ces deux caractères de la police, à la fois répressive et utile, varient selon les lieux, les temps, les situations ». Pour LO, tout est en somme question de dosage !
Lutte ouvrière a beau dénoncer les violences policières, avec ce genre de déclaration elle contribue elle-même à la mystification visant à masquer le fait que la police capitaliste a fondamentalement un rôle répressif. LO parle d’une police qui « protège » et qu’il faut « qu’elle en ait les moyens » ? Ca tombe bien, on vient d’élire un « président qui protège », disait le mot d’ordre de campagne de Macron, le nouveau chef suprême de la police !
LO, bien entendu, a proclamé son opposition à Macron et à Le Pen. Même si elle a insisté sur l’aspect « ennemi des travailleurs » de Marine Le Pen, elle a aussi mentionné « sa démagogie xénophobe et raciste ». Pourtant, la capitulation de LO sur la « guerre contre le terrorisme » antimusulmans que mènent les gouvernements capitalistes depuis plus de quinze ans, son apologie de l’interdiction du foulard islamique dans les écoles, contribuent, que LO le veuille ou non, à légitimer les tirades racistes du FN contre les musulmans. A bas Vigipirate ! Pleins droits de citoyenneté pour tous ceux qui sont ici !
A bas l’Union européenne et l’euro !
Entre les deux tours de la présidentielle, la bourgeoisie française s’est rassemblée et mobilisée pour dissuader les électeurs de voter Le Pen certainement pas parce que la bourgeoisie se soucie du racisme du FN, mais parce qu’elle craint que l’opposition de ce parti à l’Union européenne pourrait, s’il était élu, accélérer l’effondrement de l’UE, cette construction réactionnaire instable car pétrie de rivalités inter-impérialistes. La bourgeoisie considère en effet l’UE et l’euro comme un atout clé contre les travailleurs et les peuples dépendants.
Et pourtant LO aussi est pour l’UE. Sa section britannique est tellement aveuglée par le fanatisme pro-UE qu’elle qualifie le Brexit de « colossal gâchis » et qu’elle refuse de voter pour le Parti travailliste parce que ce serait « quand même une autre façon de voter pour le Brexit » (Lutte de Classe, mai-juin). Bien au contraire, le Parti travailliste a fait campagne contre le Brexit et aujourd’hui il revendique l’accès sans droit de douane au marché unique européen, ce qui est une manière de revenir par la petite porte dans l’UE impérialiste (c’est justement pour cette raison-là que les marxistes appellent à ne pas voter travailliste).
LO est même pour l’euro : « Disons avant tout que malgré toutes les limites de cette création, l’existence d’une monnaie unique est un avantage évident face à l’absurdité que représente le fait de devoir changer trois fois de monnaie pour parcourir quelques centaines de kilomètres » (brochure du Cercle Léon Trotsky n° 136, 11 avril 2014). LO essaie de faire croire que l’opposition à l’UE et l’euro ne peut se placer que dans le cadre du chauvinisme français, pour tout dire à la Le Pen. C’est tout le contraire,et c’est pour LO une manière déguisée de soutenir les illusions répandues par le PCF et le NPA sur la possibilité d’une « Europe sociale » capitaliste.
L’euro est en réalité une arme financière terrible contre un pays dominé comme la Grèce, privé de toute souveraineté monétaire face aux vautours des banques de Francfort et Paris (voir notamment l’article de nos camarades britanniques en faveur du Brexit, « UE : Ennemie des travailleurs et des immigrés », paru dans le Bolchévik n° 216, juin 2016, et l’article de nos camarades de Grèce en dernière page du présent numéro).
Les appendices coloniaux de l’euro (francs CFA, etc., tous arrimés à l’euro et à la Banque de France) sont un mécanisme crucial de l’asservissement, encore aujourd’hui, de nombreux pays d’Afrique notamment à leur ancienne puissance coloniale française, même s’ils permettent d’éviter de « devoir changer trois fois de monnaie pour parcourir quelques centaines de kilomètres » !
Un nombre croissant de travailleurs, non seulement en France mais dans toute l’Europe, s’opposent à l’UE : ils voient bien que c’est au nom de « directives de Bruxelles » que nombre de leurs droits sont liquidés jour après jour. C’est le soutien des NPA, PCF et LO à l’UE et l’euro qui jette les travailleurs dans les bras du FN et de sa démagogie chauvine en permettant au FN de se présenter comme le seul parti vraiment anti-UE.
En capitulant devant la « guerre contre le terrorisme » de Hollande et devant l’Union européenne impérialiste, LO a montré en pratique qu’elle ne traçait pas une ligne de classe contre sa propre bourgeoisie. C’est un tout autre genre de parti dont la classe ouvrière a besoin, un parti dédié à renverser sa propre bourgeoisie par une révolution socialiste. Avec nos camarades dans toute la LCI, nous luttons pour reforger la Quatrième Internationale qu’avait fondée Léon Trotsky, dirigeant de la Révolution russe d’octobre 1917.