Le Bolchévik nº 206

Décembre 2013

 

Actions ouvrières pour écraser les fascistes !

Rouen : le NPA social-démocrate joue au flic contre les communistes révolutionnaires

Nous reproduisons ci-après un tract de la LTF distribué à Rouen lors du meeting du NPA le 6 novembre. Nos camarades qui voulaient prendre part au débat ont été à nouveau refoulés à l’entrée.

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31 octobre – Le 15 octobre dernier, le NPA organisait une réunion sur la fac de Lettres de Rouen dont le thème était « comment combattre le racisme et l’extrême-droite ». Cette réunion publique était ouverte à tout le monde sauf… à la LTF, le service d’ordre du NPA interdisant aux communistes de venir débattre avec eux.

Pour les révolutionnaires : unité dans l’action de la classe ouvrière pour écraser les fascistes

Depuis les mobilisations réactionnaires contre le mariage pour tous, on a pu constater une montée de la violence fasciste dans ce pays, qui a culminé avec le terrible meurtre de Clément Méric. Les attaques des fascistes ou les scores électoraux du FN montrent que cette racaille représente une menace bien réelle qu’il faut prendre très au sérieux.

Si le NPA nous exclut, c’est qu’il lui est intolérable de se retrouver confronté aux révolutionnaires qui expliquent que, face aux fascistes, il faut des mobilisations de la classe ouvrière et de ses organisations ayant un but clair et simple : écraser les fascistes. Pour les révolutionnaires, le fascisme, ce ne sont pas des mauvaises idées à combattre. « Le régime fasciste voit son tour arriver lorsque les moyens “normaux”, militaires et policiers de la dictature bourgeoise, avec leur couverture parlementaire, ne suffisent pas pour maintenir la société en équilibre. A travers les agents du fascisme, le capital met en mouvement les masses de la petite bourgeoisie enragée, les bandes des lumpen-prolétaires déclassés et démoralisés, tous ces innombrables êtres humains que le capital financier a lui-même plongés dans la rage et le désespoir » écrit Trotsky dans Comment vaincre le fascisme. C’est parce que le fascisme a pour but ultime de détruire le mouvement ouvrier organisé, par la violence dans la rue de la petite bourgeoisie ruinée par la crise capitaliste, que la classe ouvrière doit avoir comme perspective de les écraser avant que ce soit l’inverse qui se produise. Il est urgent d’arrêter les fascistes à travers des mobilisations de masse de front unique centrées sur le pouvoir du prolétariat organisé, notamment via ses syndicats ! Pour le NPA, ce qui compte, c’est de faire taire les communistes de la LTF qui disent cela – et qui rappellent que le NPA avait appelé à voter Hollande l’année passée et a ainsi pavé la voie au renforcement des fascistes.

Pour le NPA : unité sur un programme réformiste – y compris avec le flic Valls

Face à la menace des fascistes, le NPA se répand sur l’unité antifasciste, la nécessité de mobilisations unitaires pour combattre les fascistes, de grands « No Pasaran ! », proposant pour cela des collectifs unitaires antifascistes. Si ce n’était une situation inquiétante, on pourrait rigoler du refus par « SUPER UNITAIRE NPA » de discuter avec les communistes de la LTF dans leur petit meeting de la fac de Rouen. Mais cela éclaire le fait que l’unité dont parle le NPA, c’est l’unité des organisations et associations réformistes pour maintenir la classe ouvrière dans l’illusion que le système capitaliste est réformable et gérable dans les intérêts ouvriers.

Le NPA, comme la LCR dans les années 1980 (tous les cadres du NPA de Rouen en sont issus), nous ressort la création de collectifs dont le programme politique maximum est de faire pression sur l’Etat bourgeois. La pétition nationale (signée entre autres par le NPA) intitulée « Fachos, machos : hors de nos murs ! » l’illustre très bien, qui déclame « Nous interpellons fortement le Ministre de l’intérieur M. Valls afin qu’il réagisse au comportement irresponsable des fonctionnaires de police face aux menaces de viol signés par des fascistes misogynes, ainsi que la Ministre aux droits des femmes et la Ministre de la Justice, Mme Belkacem et Mme Taubira, pour avoir un texte de loi antisexiste. » Il faut protester contre les fascistes, mais ces collectifs organisent des manifestations pour tromper la classe ouvrière et la jeunesse et leur vendre l’illusion que l’Etat bourgeois sous les coalitions de front populaire (les PC/PS et leurs alliés bourgeois) pourrait les défendre.

Alors que les violentes attaques du gouvernement capitaliste Hollande/Valls dans la droite ligne de celles menées par Sarkozy (expulsions quotidiennes des Roms, pluie de licenciements, massacres dans les pays néo-coloniaux, envois de CRS contre les grévistes ou contre les jeunes de banlieue) ne peuvent qu’encourager les fascistes, le NPA veut rassembler toutes les organisations qui, comme lui, ont répandu les illusions dans le gouvernement capitaliste de Hollande (phrase code « battre la droite et l’extrême-droite »). Cela fait 40 ans que le NPA et ses prédécesseurs rabattent pour le front populaire au deuxième tour des élections – qui prétendrait que le NPA ferait autre chose au cas où la classe ouvrière entre en lutte et que la confrontation avec les fascistes prend une nouvelle dimension ?

Le programme de fondation de la IVe internationale, écrit en 1938, explique : « Les “Fronts populaires” d’une part, le fascisme de l’autre, sont les dernières ressources politiques de l’impérialisme dans la lutte contre la révolution prolétarienne. Du point de vue historique, ces deux ressources ne sont cependant que des fictions. La putréfaction du capitalisme continue aussi bien sous le signe du bonnet phrygien en France que sous le signe de la swastika en Allemagne. Seul, le renversement du capitalisme peut ouvrir une issue. » Seule la construction d’un parti révolutionnaire multiethnique tribun du peuple permettra à la classe ouvrière d’arriver à ce renversement.