Le Bolchévik nº 203

Mars 2013

 

Levée des poursuites contre les grévistes d’Aulnay !

23 février – Le CDDS dénonce le licenciement pour « faute lourde », le 15 février dernier, d’Onay Bunul et Julien Méléard, deux grévistes de PSA-Aulnay. Avec Najib Azahriou, Salah Keltoumi, Samir Lasri et Agathe Martin, ce sont au total six militants de la CGT qui sont menacés de licenciement après avoir été suspendus sans solde. Quatre de ces militants ont également été convoqués, avec trois autres grévistes (Ahmed Berrazzel, Abdelghani Gheram et Youcef Zanoune) par la « Sûreté territoriale de Seine Saint-Denis » suite à un constat d’huissiers agissant pour le compte de PSA. Ces neuf ouvriers sont des militants de la CGT ; la plupart exercent des mandats syndicaux, et tous jouent un rôle actif dans la grève de l’usine PSA-Aulnay qui dure maintenant depuis plus d’un mois. A eux tous, ils comptent plus de cent ans d’ancienneté dans l’usine, et ils ont presque tous charge de famille. En tentant de briser et de laisser sans ressources ces militants, les patrons cherchent de toute évidence à faire un exemple pour intimider les autres grévistes d’Aulnay, et plus généralement toute la classe ouvrière de ce pays ; ils veulent que les travailleurs baissent la tête et fassent les frais de la crise économique capitaliste. Le mouvement ouvrier tout entier doit défendre la CGT contre cette attaque et exiger la levée des inculpations contre les 8 d’Aulnay, leur réintégration immédiate et l’arrêt des représailles patronales contre les grévistes.

Des centaines d’ouvriers de PSA-Aulnay sont en grève depuis le 16 janvier contre la fermeture de leur usine et les licenciements. La fermeture de cette usine fait partie intégrante d’un plan de plus grande ampleur qui prévoit la suppression de 11 200 emplois dans tout le groupe PSA. Les grévistes d’Aulnay sont traînés en justice, accusés par les patrons et par leur presse d’être des « casseurs », une insulte raciste habituellement réservée aux jeunes des banlieues. Dans cette campagne de dénigrement, les patrons bénéficient de l’appui du syndicat-maison, le SIA, qui a appelé l’Etat à réprimer les grévistes. En réponse aux travailleurs qui défendent leur emploi, Hollande et Valls se livrent à de nouvelles attaques contre les syndicats, particulièrement la CGT, et à une intensification de la répression pour le compte de leurs maîtres capitalistes. Valls a déclaré début février, après avoir expliqué que le gouvernement craignait des « implosions ou explosions sociales » : « Il faut en faire l’analyse fine, c’est le travail de l’Information générale (SDIG, ex-renseignements généraux) de la sécurité publique ». De son côté, la presse bourgeoise notait que : « Les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de suivre “au plus près” les entreprises en difficulté afin d’anticiper une éventuelle “radicalisation” de mouvements sociaux » (Ouest-France, 5 février).

Les mobilisations policières massives, qui ces dernières semaines ont répondu aux grèves et aux manifestations, confirment que le gouvernement a l’intention de traiter les syndicalistes comme des criminels. Des ouvriers d’Arcelor-Mittal venus de toute l’Europe ont essayé de manifester le 6 février à Strasbourg. Leurs autocars ont été arrêtés en route par la gendarmerie et ils ont dû subir des fouilles au corps ; à leur arrivée à Strasbourg, ils se sont fait attaquer à coup de gaz lacrymogène et de flashball. Un jeune ouvrier belge a reçu un projectile de flashball en plein visage et a dû attendre 45 minutes l’arrivée des secours ; il a aujourd’hui totalement perdu l’usage d’un œil. Le secrétaire général de la fédération FGTB des métallos en Wallonie a déclaré le 20 février, lors d’une conférence de presse convoquée pour dénoncer cette agression : « La déception est énorme : Manuel Valls finira par nous faire regretter Sarkozy ! » Une attaque contre un est une attaque contre tous ! A bas la campagne de répression des patrons et du gouvernement ! A bas l’offensive anti-ouvrière ! Solidarité avec les grévistes d’Aulnay et avec tous ceux qui luttent pour sauver leur emploi !

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La caisse de grève d’Aulnay a besoin de votre soutien. Envoyez vos chèques, libellés à l’ordre du « Soutien aux salariés de l’automobile du 93 », à l’adresse suivante : Soutien aux salariés de l’automobile du 93, 19-21 rue Jacques Duclos, 93600 Aulnay-sous-Bois. On peut également envoyer des contributions par Paypal, sur le site internet http://www. soutien-salaries-automobile-93.org