Le Bolchévik nº 193

Septembre 2010

 

Vague de grèves combatives en Chine

Pour une direction lutte de classe ! Défense de l’Etat ouvrier bureaucratiquement déformé ! Pour une révolution politique prolétarienne !

La vague de grèves pour une augmentation des salaires et de meilleures conditions de travail qui a balayé la Chine ces dernières semaines doit être soutenue par tous les travailleurs conscients du monde. Les grèves ont commencé le 17 mai dans une usine de boîtes de vitesse Honda à Foshan, dans la province méridionale du Guangdong, que les ouvriers ont arrêtée pendant près de trois semaines. Avec l’arrêt des livraisons de pièces fabriquées par cette usine, la production s’est arrêtée sur toutes les chaînes de montage de Honda en Chine.

Après que les ouvriers eurent obtenu des augmentations de salaires d’environ 30 %, les grèves se sont étendues à d’autres usines dans le Guangdong, une région qui se développe à une vitesse accélérée, et au-delà. La plupart ont eu lieu dans des usines appartenant à des sociétés étrangères, notamment des constructeurs automobiles japonais. Les ouvriers ont aussi fait grève dans plusieurs usines appartenant à des sociétés taïwanaises, dont une usine d’articles en caoutchouc près de Shanghai, où une cinquantaine de personnes ont été blessées dans des affrontements avec la police, ainsi que sur des sites appartenant à des capitalistes chinois.

Les capitalistes étrangers et locaux qui opèrent en Chine ont amassé d’énormes profits par l’exploitation d’une force de travail en grande partie composée de travailleurs migrants originaires des campagnes. Beaucoup d’ouvriers sont obligés de travailler 60 à 70 heures par semaine pour des salaires à peine au-dessus du minimum vital. Les conditions qu’ils endurent ont été étalées au grand jour avec la vague de suicides, largement médiatisée, dans l’immense usine d’électronique Foxconn à Shenzhen, également dans le Guangdong. Au moins dix ouvriers se sont donné la mort cette année dans ce complexe industriel appartenant à des Taïwanais, où 300 000 ouvriers font de longues journées de travail, sous une discipline sévère, assemblant des ordinateurs et des téléphones portables pour Apple, Dell, Sony et d’autres grandes entreprises américaines et japonaises. En même temps, l’énorme concentration de travailleurs chez Foxconn montre l’immense puissance potentielle de la classe ouvrière chinoise.

Avec le développement économique considérable qu’elle a connu depuis plusieurs décennies, la Chine possède de loin la classe ouvrière industrielle la plus nombreuse du monde. Les luttes ouvrières menées dans ce pays ont donc une importance majeure. En résultat de la Révolution de 1949, le capitalisme a été renversé en Chine, et une économie collectivisée a été mise en place. Bien que déformé depuis le début par le régime de la bureaucratie du Parti communiste chinois (PCC) stalinien, ce renversement révolutionnaire était une immense victoire pour les travailleurs du monde entier. Malgré les empiétements capitalistes dus aux « réformes de marché » du régime du PCC, le cœur de l’économie est toujours basé sur la propriété nationalisée (voir « Les réformes de marché en Chine », le Bolchévik n° 177, septembre 2006).

Contrairement aux grands pays capitalistes, embourbés dans une profonde récession, avec des dizaines de millions d’emplois supprimés, l’économie chinoise a continué à se développer ces deux dernières années, même si le secteur de son économie tourné vers l’exportation a été assez secoué par la crise mondiale. C’est sa capacité à canaliser les ressources dans le secteur collectivisé qui a empêché la Chine d’être entraînée dans une crise économique profonde, du type de celles qui sont inhérentes au système capitaliste de production pour le profit. L’économie chinoise est à nouveau en train de se développer rapidement, ce qui produit une importante pénurie de main-d’œuvre. Les investissements de l’Etat dans les villes de l’intérieur de la Chine ont absorbé la plus grande partie de la main-d’œuvre qui migrait vers les usines des zones côtières de l’est.

Les grandes puissances impérialistes – Etats-Unis, Japon, Allemagne, etc. – sont toujours déterminées à restaurer le capitalisme et à ouvrir entièrement la Chine à l’exploitation capitaliste. De même que les travailleurs des pays capitalistes doivent défendre leurs syndicats contre les patrons malgré leurs directions traîtres, ils doivent défendre la Chine contre la contre-révolution capitaliste malgré le régime bureaucratique répressif et ses nombreuses concessions au capitalisme.

En mettant des travailleurs migrants sous-payés à la disposition des sociétés étrangères pour qu’elles les exploitent, la bureaucratie du PCC joue en fait le rôle de pourvoyeur de main-d’œuvre pour les impérialistes et les capitalistes chinois de l’extérieur. Il y a maintenant dans la bureaucratie elle-même un certain nombre d’éléments qui ont des liens, de parenté ou autres, avec des chefs d’entreprise capitalistes ; il y a plusieurs années, l’Assemblée nationale populaire, qui ne fait qu’entériner les décisions d’en haut, a voté une loi qui renforçait les droits de propriété des personnes et sociétés. Mais la base matérielle sur laquelle repose la bureaucratie n’en continue pas moins d’être la propriété collectivisée, dont elle tire son pouvoir et ses privilèges.

La classe ouvrière chinoise doit balayer la bureaucratie stalinienne parasitaire qui, à l’intérieur, a gravement affaibli le système de propriété nationalisée tout en conciliant l’impérialisme au niveau international. Il faut une révolution politique prolétarienne pour défendre et étendre les acquis de l’Etat ouvrier et mettre le pouvoir directement entre les mains de conseils ouvriers et paysans élus. Cela pourrait donner une impulsion à la révolution socialiste prolétarienne dans toute l’Asie capitaliste, y compris dans le bastion industriel qu’est le Japon, et dans le reste du monde. L’émergence d’une Chine dirigée par des conseils ouvriers et paysans inciterait aussi les travailleurs de Taïwan à renverser leur bourgeoisie, ce qui conduirait à la réunification révolutionnaire de la Chine.

La poudrière chinoise

Confronté à un mécontentement grandissant à la base de la société, le régime du PCC de Hu Jintao a freiné certaines mesures de « libre marché » au nom de la construction d’une « société harmonieuse ». Les bureaucrates du PCC multiplient les discours « pro-ouvriers », et les autorités de nombreuses provinces et grandes villes se sont senties obligées d’augmenter substantiellement le salaire minimum. Le régime bureaucratique du PCC ne défend les acquis incarnés dans l’Etat ouvrier déformé chinois que dans la mesure où il craint la classe ouvrière.

De façon inhabituelle, les dirigeants du PCC ont au début autorisé une abondante couverture médiatique des grèves, en particulier dans les usines appartenant à des sociétés japonaises. Ceci s’est accompagné d’une franchise tout aussi inhabituelle sur les inégalités sociales croissantes en Chine. Le China Daily (13 mai), citant un dirigeant de la Fédération panchinoise des syndicats (ACFTU), rapportait que la part du produit intérieur brut allant aux salaires des travailleurs était passée de 57 % en 1983 à 37 % en 2005. Un éditorial de Global Times (2 juin), journal dérivé du China Daily, écrivait :

« Il faut reconnaître qu’après trois décennies d’ouverture les travailleurs ordinaires font partie de ceux qui ont reçu la plus petite part de la prospérité économique […]. L’arrêt temporaire de la production dans les quatre usines Honda, à un moment de demande accrue du marché pour les automobiles de marques japonaises, souligne le besoin de protection organisée des travailleurs dans les usines chinoises. »

S’inquiétant sans doute de l’extension des grèves, la bureaucratie a depuis sévèrement restreint la couverture médiatique.

La plupart des dirigeants des grèves se trouvent être de jeunes travailleurs migrants, y compris notamment des ouvrières. Ils ont fait preuve d’une combativité et de talents d’organisation impressionnants, y compris en utilisant Internet et les SMS pour rassembler les travailleurs et suivre ce qui se passait à d’autres endroits. Détail révélateur, les ouvriers de Foshan et d’une autre usine Honda à Zhongshan ont décidé d’élire leurs propres délégués et comités de négociation indépendamment de l’ACFTU, la fédération syndicale officielle associée au PCC au pouvoir. Dans de nombreux cas, les bureaucrates de l’ACFTU ont collaboré ouvertement avec le patronat pour tenter d’obliger les ouvriers à reprendre le travail. Le 31 mai, des nervis envoyés par la bureaucratie syndicale ont physiquement attaqué les grévistes de Honda Foshan, faisant plusieurs blessés. Le lendemain, ces mêmes bureaucrates de l’ACFTU ont publié des excuses publiques, essayant en même temps de minimiser leur rôle dans cette agression.

Parmi les revendications avancées par les grévistes de Foshan figurait « une réorganisation du syndicat local ; des réélections doivent être organisées pour désigner le secrétaire général et les autres représentants ». Les grévistes de Zhongshan ont manifesté le 11 juin en exigeant de façon similaire le droit de choisir leurs propres délégués syndicaux. Même si les staliniens au gouvernement ont supprimé de la Constitution chinoise le droit de grève en 1982, plusieurs réformes du droit du travail en 2008 ont fait qu’il est plus facile aux travailleurs de s’organiser pour défendre leurs intérêts. Beaucoup de grévistes ont franchement dit aux journalistes qu’ils pensaient avoir le droit de se mettre en grève, en faisant référence aux réformes juridiques.

Une lettre ouverte publiée au nom du comité de négociation des grévistes de Foshan par Li Xiaojuan, une jeune ouvrière, déclarait :

« Nous devons maintenir un niveau d’unité élevé et ne pas nous laisser diviser par les représentants du capital […]. Les profits de l’usine sont le produit de notre dur labeur […]. Cette lutte ne concerne pas seulement les intérêts de nos 1 800 ouvriers. Nous nous préoccupons aussi des droits et des intérêts de tous les travailleurs chinois. »

– cité par le Financial Times (Londres), 10 juin

Il faut aux travailleurs chinois une direction lutte de classe afin de faire avancer la lutte pour arracher autant de concessions que possible des entreprises capitalistes qui les exploitent, pour combattre les ravages de l’inflation et améliorer leurs conditions de travail et de vie. Les travailleurs de l’industrie d’Etat ont aussi besoin d’une direction du même type pour protéger et améliorer leur niveau de vie et pour combattre les abus bureaucratiques. Dans le cadre de la lutte pour remplacer le régime parasitaire du PCC par des conseils ouvriers et paysans, il faut construire des syndicats libérés du contrôle bureaucratique. Même dans un Etat ouvrier avec une authentique démocratie ouvrière, des syndicats sont nécessaires pour se protéger contre de possibles empiétements et abus, et pour contribuer à la planification de la production et des méthodes de travail. Sur la question des syndicats dans le jeune Etat ouvrier soviétique, Lénine insistait que les communistes devaient lutter pour la direction des syndicats, sur la base de leur programme et de leur expérience au service de l’Etat ouvrier. Ils devaient être choisis par les ouvriers et non nommés par l’Etat.

La lutte pour des syndicats libérés du contrôle bureaucratique doit avoir pour point de départ la défense des acquis sociaux de la Révolution de 1949, contre l’impérialisme et la restauration capitaliste. C’est particulièrement important vu les manœuvres de forces procapitalistes comme le China Labour Bulletin (CLB), basé à Hongkong, qui réclame une « démocratie » à l’occidentale, autrement dit le pouvoir des exploiteurs capitalistes avec une façade parlementaire. Autrefois partisan de « syndicats indépendants », le CLB appelle maintenant à travailler à l’intérieur de l’ACFTU pour l’arracher au contrôle du PCC. Le CLB a beau chercher à se faire passer pour une organisation ouvrière, il s’agit d’un groupe contre-révolutionnaire qui a des liens directs avec l’impérialisme US. Son dirigeant, Han Dongfang, est également vice-président du World Movement for Democracy [Mouvement mondial pour la démocratie], une officine fondée et contrôlée par le National Endowment for Democracy [Fondation nationale pour la démocratie], une succursale notoire de la CIA.

Dans leur couverture de la grève, les médias bourgeois occidentaux évoquent le spectre de Solidarność, le « syndicat » anticommuniste polonais qui fut le fer de lance de la contre-révolution capitaliste en Europe de l’Est et en Union soviétique dans les années 1980. La ligne des médias, explicitement ou implicitement, c’est que les ouvriers chinois doivent faire grève contre le régime du Parti communiste et se prononcer pour le « libre marché ». De son côté, le régime du PCC évoque également le spectre de Solidarność, en prétendant (ce qui est faux) que toute opposition organisée à son pouvoir ne peut qu’être procapitaliste et contre-révolutionnaire. Dans un article publié dans le Wall Street Journal du 14 juin, Willy Lam, enseignant à l’Université chinoise de Hongkong, écrivait : « Dans les discussions à huis clos sur la situation dans le monde du travail, Mr Hu et d’autres membres du Politburo ont mentionné les mises en garde de feu le patriarche Deng Xiaoping sur la façon dont le mouvement polonais Solidarité a sapé les partis communistes dans tout l’ex-bloc de l’Est. »

Contrairement à la plupart de ceux qui, dans le monde entier, se réclamaient du socialisme, la Ligue communiste internationale (quatrième-internationaliste) s’est à l’époque opposée à Solidarność et a combattu jusqu’au bout la contre-révolution en Europe de l’Est et en Union soviétique. Mais ce qui se passe en Chine aujourd’hui n’est pas un phénomène de type Solidarność. L’émergence de Solidarność comme mouvement contre-révolutionnaire avait été déterminée par des facteurs qui n’ont pas de pendant en Chine, notamment l’enracinement profond de l’Eglise catholique en Pologne et le rôle du nationalisme polonais, qui était dirigé contre l’Union soviétique. De plus, les grèves actuelles en Chine protestent contre l’exploitation brutale dans de grandes entreprises capitalistes privées, ce qui n’existait pas en Pologne vers 1980. Il faut combattre vigoureusement toute illusion dans la « démocratie » capitaliste parmi les ouvriers chinois. Mais il n’y a aucune raison de penser que ce qui se développe aujourd’hui en Chine est un mouvement de masse procapitaliste.

Pour un gouvernement des conseils ouvriers et paysans !

Les grèves menées par des ouvriers migrants, qui sont dans l’intérêt de tous les travailleurs chinois, soulignent le besoin qu’il y a d’abolir le hukou, un système discriminatoire d’enregistrement des ménages mis en place par le régime du PCC. Ce système impose de sévères restrictions au droit d’habiter en ville, à l’éducation et aux soins médicaux pour les migrants originaires des campagnes et leurs enfants, ce qui rend leur existence en ville transitoire et précaire. Les emplois dans les entreprises d’Etat et les avantages sociaux qui les accompagnent restent largement réservés aux travailleurs qui ont un hukou urbain.

Le statut précaire des travailleurs migrants est une aubaine pour les exploiteurs capitalistes du secteur possédé par les étrangers ; ils y ont trouvé un réservoir idéal de main-d’œuvre qui peut être exploitée pour de très bas salaires. Beaucoup de jeunes ouvriers qui travaillent maintenant dans les usines ont grandi dans les villes avec leurs parents migrants, et pourtant ils ne sont pas non plus considérés comme résidents des villes à cause des restrictions scandaleuses du hukou bureaucratique. Les travailleurs migrants doivent avoir les mêmes droits et le même accès aux prestations sociales que les résidents urbains légalement reconnus !

Un gouvernement de conseils ouvriers et paysans élus représenterait tous les secteurs du prolétariat et des travailleurs ruraux. Les questions cruciales auxquelles l’Etat ouvrier est confronté ne pourront être résolues avec succès que quand ceux qui travaillent décideront. Dans la Révolution trahie (1936), une critique impitoyable de la bureaucratie stalinienne soviétique, Léon Trotsky expliquait : « Il ne s’agit pas de remplacer une coterie dirigeante par une autre, mais de changer les méthodes mêmes de la direction économique et culturelle. L’arbitraire bureaucratique devra céder la place à la démocratie soviétique. »

La politique pro-marché de la bureaucratie du PCC a renforcé les forces de la contre-révolution à l’intérieur de la Chine. En même temps, la puissance sociale de la classe ouvrière industrielle a considérablement augmenté du fait du développement économique. L’intégration d’au moins 150 millions de travailleurs migrants des campagnes dans l’économie urbaine chinoise est un facteur d’une importance potentielle énorme. Il faut un parti léniniste-trotskyste pour montrer la voie prolétarienne et internationaliste. Comme nous l’écrivions dans « Les ouvrières et les contradictions de la Chine contemporaine » (Spartacist édition française n° 39, été 2009) :

« Tôt ou tard, sans doute lorsque des éléments bourgeois à l’intérieur de la bureaucratie et dans sa périphérie décideront de se débarrasser du pouvoir politique du PCC, les tensions sociales grandissantes en Chine feront voler en éclats les structures politiques de la caste bureaucratique. Le jour où cela se produira, le destin de la Chine se jouera. Soit les ouvriers balayeront du pouvoir l’élite parasitaire par une révolution politique prolétarienne, en défendant et cherchant à étendre les acquis de la Révolution de 1949 pour faire de la Chine un bastion de la lutte pour le socialisme mondial, soit la contre-révolution capitaliste triomphera, ramenant avec elle les ravages de la domination impérialiste et de l’exploitation. »

Un gouvernement ouvrier et paysan révolutionnaire mettra un terme à l’arbitraire et à la corruption bureaucratiques. Il expropriera la nouvelle classe d’entrepreneurs capitalistes à l’intérieur du pays et renégociera les conditions des investissements étrangers conformément aux intérêts des travailleurs. Il créera une économie centralisée et planifiée dans les conditions de la démocratie ouvrière – et non du dirigisme bureaucratique et autarcique des années Mao. Luttant pour assurer au moins un niveau économique de base pour toute la population, une direction véritablement communiste sera consciente du fait que pour assurer à tous la prospérité matérielle, il faudra lutter pour la révolution socialiste dans les centres du monde capitaliste. La bureaucratie nationaliste du PCC s’oppose avec véhémence à cette perspective ; sa politique dérive du dogme stalinien de « construire le socialisme dans un seul pays ». Le fait que les ouvriers chinois des zones capitalistes soient exploités par des entreprises dont certaines exploitent aussi des travailleurs au Japon, aux Etats-Unis et ailleurs crée la possibilité d’une solidarité internationale, et démontre l’intérêt commun des travailleurs à lutter pour un monde socialiste.

La préservation et le développement des acquis révolutionnaires de la Chine et la modernisation générale de la société dans l’intérêt des masses travailleuses nécessitent une économie socialiste planifiée à l’échelle internationale, ce qui ouvrira la voie à un avenir communiste. C’est l’objectif de la Ligue communiste internationale, qui se bat pour reforger la Quatrième Internationale de Trotsky, parti mondial de la révolution prolétarienne.

Traduit de Workers Vanguard n° 961, 2 juillet