A bas les lois contre le « détournement de mineur » ! Gouvernement, hors des chambres à coucher !

Libération de Helen Goddard !

Nous publions ci-dessous une lettre au tribunal de Southwark, à Londres, envoyée par le Partisan Defence Committee, une organisation de défense légale et sociale associée à la Spartacist League Britain (SL/B), notre section sœur en Grande-Bretagne. Cette lettre a été publiée dans le n° 208 (automne 2009) de Workers Hammer, le journal de la SL/B. Helen Goddard a depuis été condamnée à 15 mois de prison. On lui a également interdit de travailler avec des enfants, et elle a été inscrite au fichier des délinquants sexuels pour dix ans. Nous exigeons sa libération immédiate.

Le Partisan Defence Committee exige l’abandon immédiat de toutes les poursuites contre Helen Goddard. Professeur de musique, surnommée « Madame Jazz » par ses élèves, Helen Goddard est âgée de 26 ans. Elle est la victime d’une chasse aux sorcières anti-sexe de la part du gouvernement, et sera jugée le 21 septembre par le tribunal de la Couronne de Southwark. Son « crime », puni par la loi de 2003 sur les délits sexuels, est d’avoir eu des relations sexuelles avec une de ses élèves, âgée de 15 ans. D’après l’édition internet du Telegraph, Helen Goddard a reconnu avoir eu à six reprises des relations sexuelles avec la jeune femme, qui n’a pas l’âge légal de la « majorité sexuelle ». Helen Goddard risque maintenant jusqu’à 14 ans de prison, et il lui a été ordonné de s’inscrire au fichier des délinquants sexuels.

Helen Goddard et son élève à la City of London School for Girls avaient une relation charnelle et intense; c’est une chose tout à fait naturelle, qui ne devrait regarder ni l’école ni l’Etat. Personne, pas même les parents de la jeune fille, n’a suggéré que cette relation sexuelle n’était pas mutuellement consentie. Helen Goddard avait devant elle une carrière prometteuse de musicienne et d’enseignante, qui est maintenant brisée. Elle a été jetée en pâture aux médias et l’intimité de sa vie personnelle a été violée, ainsi que celle de sa partenaire.

La chasse aux sorcières puritaine contre les délinquants sexuels menée par les gouvernements travaillistes de Blair et Brown représente une version moderne des croisades intégristes chrétiennes contre « le péché ». Les adultes qui ont des relations intergénérationnelles, notamment des enseignants avec des élèves, sont traités comme s’ils étaient en réalité des violeurs d’enfants et des meurtriers. Le fichier des délinquants sexuels est le grand registre de cette chasse aux sorcières ; il contient des milliers de noms de personnes totalement innocentes – par exemple des gens qui ont été réprimandés simplement pour possession de photos « cochonnes » –, qui se retrouvent maintenant sur liste noire et seront traités comme des parias, ou pire encore, pendant toute leur vie.

L’immixtion de l’Etat a pour but d’enrégimenter la société, afin qu’elle se conforme à la « norme » sexuelle fictive d’un homme sur une femme pour la vie, une norme qui dénie la complexité et la diversité inhérentes à la sexualité humaine. La répression ne changera rien au fait que des enfants et des adolescents sont sexuellement attirés par d’autres enfants et par des adultes, y compris leurs enseignants. Les lois sur le détournement de mineur représentent une violation de la vie privée, car elles donnent à l’Etat capitaliste le droit de décider à quel âge les jeunes peuvent avoir des relations sexuelles. Le principe directeur dans ces questions doit être celui du consentement mutuel effectif.

Nous protestons contre cette violation scandaleuse des droits de Helen Goddard par l’Etat, et nous exigeons la levée immédiate des inculpations !