Le Bolchévik nº 187

Mars 2009

 

Fondation du Nouveau parti anticapitaliste de Besancenot

Les sociaux-démocrates du NPA trahissent la classe ouvrière et les opprimés

La conférence de fondation du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) s’est tenue à la Plaine-Saint-Denis du 6 au 8 février, le jour après que la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d’Olivier Besancenot avait voté sa liquidation dans son ultime conférence. Le NPA a adopté des « Principes fondateurs » et une « Résolution générale situation politique et sociale » ; il a aussi adopté des statuts provisoires et élu une direction de 192 membres et, dans l’attente de dernières négociations avec le PC et le Parti de gauche, a décidé de se présenter seul aux prochaines européennes.

Le PS a montré que la concurrence que le NPA représente sur le terrain social-démocrate lui fait peur en commentant qu’il ne fallait pas se laisser tromper par les apparences démocratiques du NPA et qu’en réalité c’étaient des trots-kystes impénitents et des partisans du« plus extrême archaïsme » (comme le dit le sénateur PS Henri Weber dans le Monde du 7 février), autrement dit le « totalitarisme à la soviétique ». Rien ne peut être plus éloigné de la vérité : le NPA est une nouvelle formation social-démocrate qui veut faire son beurre avec le soutien de la LCR pour la contre-révolution capitaliste en Union soviétique et en Europe de l’Est et avec l’agonie du PC. C’est pourquoi ils dénoncent la Révolution russe et la dictature du prolétariat.Ils veulent être reconnus comme les « socialistes du XXIe siècle » français, c’est-à-dire les sociaux-démocrates remplaçant les « socia-listes du XXe siècle » du PS et du PC.

Loin d’être des trotskystes, les ancêtres de Besancenot, dirigés par Michel Pablo et son lieutenant Ernest Mandel, avaient détruit la Quatrième Internationale de Trotsky au début des années 1950.Comme nous l’avons documenté dans notre supplément de février sur l’histoire du liquidationnisme pabliste : « Le fil directeur qui gouverne toute l’histoire du pablisme depuis plus de 50 ans, c’est chercher un substitut à la construction d’un parti léniniste. » Dans les années 1950 c’étaient les PC staliniens dans lesquels les pablistes se sont liquidés partout où c’était possible (aussi bien que dans des organisations social-démocrates ou nationalistes petites-bourgeoises ailleurs). Dans les années 1980 leur principale section, la LCR française, a soutenu le front populaire de guerre froide de Mitterrand et les forces dédiées à restaurer le capitalisme en Union soviétique : ils ont notamment soutenu les mollahs financés à l’époque par la CIA pour lutter en Afghanistan contre l’Armée rouge, les contre-révolutionnaires catholiques de Solidarnosc en Pologne, et finalement les barricades de Boris Eltsine qui a pris le pouvoir en août 1991 pour restaurer le capitalisme en Russie ; avec cela les pablistes sont devenus les sociaux-démocrates endurcis qu’ils sont aujourd’hui. Seule la Ligue communiste internationale repose sur les principes et le programme du marxisme révolutionnaire, basé sur les leçons historiques chèrement payées de la classe ouvrière. Notre but est d’établir le communisme dans le monde entier. Comme nous le disons dans notre déclaration de principes internationale(Spartacist édition française n° 32, printemps 1998) :

« la victoire du prolétariat à l’échelle mondiale mettrait une abondance matérielle encore inimaginée au service des besoins de l’humanité, créerait les conditions permettant d’éliminer les classes, d’éradiquer l’inégalité sociale basée sur le sexe et d’abolir la signification même, au niveau social, de race, de nation et d’ethnie. Pour la première fois, l’humanité saisira les rênes de l’histoire et contrôlera la société, sa propre création, ce qui se traduira par une émancipation du potentiel humain dépassant ce qu’on peut imaginer aujourd’hui et par un bond en avant monumental de la civilisation. »

La Révolution russe, en dépit de sa dégénérescence ultérieure aux mains d’une bureaucratie stalinienne qui avait usurpé le pouvoir politique à partir de 1924, a montré qu’il était possible pour la classe ouvrière de renverser le capitalisme et de développer les forces productives d’une façon inouïe. La leçon fondamentale de la Révolution russe c’est que pour émanciper l’humanité la classe ouvrière a besoin d’une avant-garde communiste révolutionnaire pour la diriger, ainsi que tous les opprimés derrière elle, pour renverser ce système capitaliste pourrissant. C’est pourquoi nous disons que nous sommes le parti de la Révolution russe. En dépit du mythe de la soi-disant « mort du communisme », un mythe dont le NPA lui-même est un sous-produit, la construction d’un tel parti de type bolchévique est la tâche à laquelle font face les révolutionnaires aujourd’hui.

Le nouveau parti « anticapitaliste » : pendu aux mamelles de l’Etat capitaliste

Pour donner des garanties aux anticommunistes les plus enragés, les pablistes ont promis qu’ils dissoudraient entièrement la LCR et qu’ils interdiraient même la constitution à l’intérieur du NPA d’une fraction affiliée à leur « internationale » bidon, le soi-disant Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale (SU). Dans la LTF nous nous demandions comment ils allaient arriver à continuer à recevoir d’importants subsides de l’Etat capitaliste, qui sont calculés sur la base principalement de leur score électoral aux dernières législatives : lors des élections de 2007 ils se présentaient encore comme LCR et leurs résultats donnaient droit à la LCR à un chèque annuel du ministre de l’Intérieur d’environ 900 000 euros par an pendant les cinq années suivantes (pour être plus précis, 897 132,93 euros, comme le stipule le décret du 27 janvier, consolidé le 16 février). La réponse à notre question était simple : officiellement ils n’ont pas dissous la LCR ! Ainsi Rouge (12 février) a écrit noir sur blanc :

« Afin d’assurer la poursuite du versement de l’aide publique aux partis politiques (fondée sur les résultats obtenus par la LCR aux élections législatives de juin 2007), le congrès [de “liquidation” de la LCR] a décidé, à l’unanimité, le maintien d’une “structure LCR”, la constitution d’un “comité de suivi” et le versement au NPA de l’intégralité de la subvention publique (une fois déduite la cotisation de l’ex-LCR à la IVe Internationale). »

Autant pour l’« indépendance » du NPA vis-à-vis de l’Etat capitaliste : la subvention étatique de 900 000 euros à la LCR était en gros équivalente aux cotisations payées par ses membres (dont ces derniers en déduisaient de plus une partie de leurs impôts !), et considérablement plus significative que leur campagne financière annuelle de 100 000 euros. Nous avons au contraire toujours refusé par principe tout argent d’un quelconque Etat capitaliste, qui est le comité exécutif de l’ennemi de classe capitaliste. Qui paie les violons choisit la musique !

Cette subvention réduit à néant même la déclaration vague et sans contenu de classe du NPA dans ses « Principes fondateurs » qu’« Il n’est pas possible de mettre l’Etat et les institutions actuelles au service d’une transformation politique et sociale. » L’attitude des pablistes découle de leur compréhension social-démocrate que l’Etat bourgeois est en soi une entité neutre placée au-dessus des classes sociales et qu’il s’intéresse à soutenir également toutes les organisations démocratiques qui participent aux élections bourgeoises.

Peut-être que les pablistes se plaignent occasionnellement que l’Etat a un biais contre le peuple – afin de répandre l’illusion que ce n’est pas nécessairement le cas et que cela peut être rectifié par la pression dans la rue exercée par ses victimes. Ainsi, dans leur « Résolution générale », ils exigent « des moyens efficaces de contrôle de la police par la population et des sanctions contre les atteintes à la dignité des personnes perpétrées par les forces de l’ordre ». Le contrôle de la police est à l’opposé de la compréhension marxiste que l’Etat se compose de détachements spéciaux d’hommes armés, de prisons, etc., dédiés à la défense du pouvoir de la classe dirigeante grâce à leur monopole de la violence, et qu’il faudra les détruire dans une révolution socialiste installant à leur place la dictature du prolétariat. Dans son œuvre l’Etat et la révolution, écrite en août 1917 en préparation de la révolution d’Octobre, Lénine avait rétabli les enseignements de Marx et Engels qui avaient été galvaudés par leurs épigones :

« L’Etat se forme ; il se crée une force spéciale, des détachements spéciaux d’hommes armés, et chaque révolution, en détruisant l’appareil d’Etat, nous montre de la façon la plus évidente la lutte de classe toute nue, comment la classe dominante s’efforce de reconstituer les détachements spéciaux d’hommes armés qui la servaient, et comment la classe opprimée s’efforce de créer une nouvelle organisation de ce genre, capable de servir non les exploiteurs, mais les exploités. »

Il n’est pas surprenant que le NPA rapporte avec fierté qu’il compte parmi ses membres fondateurs un juge capitaliste (voir le conte de fées de François Coustal, l’Incroyable histoire du Nouveau parti anticapitaliste).

« Anticapitalisme » et antisoviétisme

Pour mettre les points sur les « i », le congrès du NPA s’est décidé à une claire majorité pour la dénomination « nouveau parti anticapitaliste » plutôt que « parti anticapitaliste révolutionnaire ». De rajouter le mot « révolutionnaire », comme le proposaient, pour couvrir leur propre réformisme,les charlatans de l’ancienne minorité de Lutte ouvrière (LO) et autres militants de gauche qui ont adhéré au NPA, n’aurait rien changé. Mais de l’ôter, ainsi que toute référence au communisme, à Lénine ou Trotsky, ou même à Marx à l’exception de deux citations du Manifeste du Parti communiste, est une promesse explicite à la bourgeoisie qu’ils sont des ennemis de la révolution socialiste.

En fait le mot « anticapitaliste » est du langage codé pour dire qu’on peut se mettre d’accord que le capitalisme n’est pas bien et qu’il faut quelque chose de mieux, mais en tout cas on n’appellera pas cela du socialisme car cela pourrait donner à tort à penser au « socialisme réel », c’est-à-dire la Révolution russe et l’Union soviétique. Aujourd’hui l’unification de la « gauche de la gauche » à laquelle convie le NPA se base sur une haine commune du premier Etat ouvrier de l’histoire, et en ce qui concerne les organisations qui s’y sont jointes (LCR d’abord, mais aussi l’ex-minorité de Lutte ouvrière, la Gauche révolutionnaire, le groupe CRI…), un soutien commun à la contre-révolution capitaliste en URSS et en Europe de l’Est. Nous avons au contraire défendu jusqu’au bout l’URSS et ses acquis pour les travailleurs du monde contre l’impérialisme et la contre-révolution capitaliste ; aujourd’hui l’effondrement en cours de l’économie capitaliste, pour lequel les travailleurs sont appelés à payer, met au grand jour l’anarchie meurtrière de ce système et la supériorité intrinsèque d’une économie planifiée, y compris en dépit d’une excroissance bureaucratique parasitaire stalinienne comme c’était le cas en URSS à partir de 1924. Nous sommes en particulier intervenus en RDA en 1989-1990, alors qu’il y avait un début de révolution politique prolétarienne contre la bureaucratie stalinienne, pour une Allemagne rouge des conseils ouvriers, contre une réunification capitaliste de l’Allemagne ; nous avons perdu mais nous sommes les seuls à avoir lutté contre la réunification capitaliste.

Dans les « Principes fondateurs » du NPA on peut trouver en cherchant bien, vers la fin, une phrase qui dit « Il faudra une révolution sociale [pas une révolution socialiste] pour abattre le capitalisme. » En réalité c’est juste une variante de leur « révolutionner la société » ou, comme le disait Mitterrand dans les années 1970, « rompre avec le capitalisme ». Ils continuent en disant : « Notre choix pour y parvenir mise exclusivement sur l’expression et la mobilisation majoritaire », c’est-à-dire l’élection démocratique bourgeoise (soutenue par une mobilisation dans les rues). C’est exactement ce qu’ils développent dans leur « Résolution générale » : ils sont pour « mettre un terme à la Ve République par un processus constituant pour une république sociale anticapitaliste » et « la suppression du Sénat ».

A bas les postes exécutifs de l’Etat bourgeois !

Le NPA essaie vraiment de montrer à la bourgeoisie qu’ils sont raisonnables et responsables et capables de gouverner, et ils présentent régulièrement un candidat pour devenir président de la République, c’est-à-dire le chef de l’Etat capitaliste. Nous sommes au contraire opposés à toute participation à l’exécutif bourgeois et nous sommes donc également opposés à nous présenter à l’élection de postes exécutifs de l’Etat bourgeois, comme président de la République ou maire, parce que de se présenter pour de tels postes alimente les illusions que l’on pourrait administrer l’Etat bourgeois dans l’intérêt de la classe ouvrière, niant ainsi la nécessité de lutter pour une révolution socialiste (voir Spartacist édition française n° 38, été 2008). Comme l’a dit Rosa Luxemburg il y a plus de 100 ans : « Avec l’entrée d’un socialiste dans le gouvernement, la domination de classe continuant à exister, le gouvernement bourgeois ne se transforme pas en un gouvernement socialiste, mais un socialiste se transforme en un ministre bourgeois. » Ainsi le PCF en France a directement pris la responsabilité de gérer le capitalisme au niveau du gouvernement en 1944-1946, 1981-1984, 1997-2002, et pendant des dizaines d’années il a géré des centaines de municipalités populaires. En prétendant vouloir améliorer la vie quotidienne dans les banlieues ouvrières, il gérait par exemple la pénurie capitaliste de logements avec ses inévitables quotas racistes dans les listes d’attributaires de HLM, et il a démoralisé d’innombrables militants qui voulaient lutter pour le socialisme.

Dans le passé, les pablistes considéraient comme un « tabou » de parler ouvertement de leur désir de pouvoir gouvernemental sous le capitalisme. Maintenant ils en ont fait une question de principe, déclarant dans leurs « Principes fondateurs » (adoptés par 540 voix pour et un contre) : « De la municipalité au parlement, nous soutiendrons toutes les mesures qui amélioreraient la situation des travailleurs, les droits démocratiques et le respect de l’environnement. Nous contribuerons à leur mise en œuvre si les électeurs nous en donnent la responsabilité » (mis en gras par nous).

Les pablistes ont une longue histoire d’exercice des responsabilités dans des postes exécutifs de l’Etat bourgeois : cela a commencé avec Pablo comme conseiller dans le gouvernement algérien post-indépendance, cela a continué en Martinique au début des années 1970 où ils ont eu au moins un maire « révolutionnaire », Jean Elie, le représentant local de l’appareil d’Etat colonial (voir Rouge n° 188, 20 janvier 1973). Ensuite en Suisse à la fin des années 1980 leur dirigeant Hanspeter Uster a été chargé de la Justice et de la Police du canton de Zoug. Encore tout récemment, dans Rouge du 23 janvier, la LCR a interviewé un « maire anticapitaliste » en Kabylie, Mohand Saddek Akrour, membre de leur parti frère en Algérie, le PST, et qui lui-même dit que « deux tiers de notre budget sont directement gérés par la préfecture, le tiers restant allant aux entreprises privées » !

Mais la plus belle promotion ministérielle des pablistes a eu lieu au Brésil au début des années 2000, où l’un de leurs dirigeants, Miguel Rossetto, qui était auparavant vice-gouverneur de l’Etat du Rio Grande do Sul, a été nommé ministre du Développement agraire dans le gouvernement Lula. Bien sûr il n’était pas le vrai ministre de l’Agriculture, mais tout de même c’est lui qui était responsable pour faire lanterner les millions de paysans sans terre en donnant l’illusion qu’il allait leur trouver quelques terres des grands propriétaires fonciers, pendant que la police militaire de Lula rétablissait l’ordre dans les campagnes à coups de matraque et de mitraillette. Rossetto, sans doute grisé par ces succès, a fini par laisser tomber les pablistes ; ceux-ci ont du coup monté une nouvelle organisation, le PSoL, qui a suscité de grands espoirs dans le SU avant de mystérieusement passer au second plan.

La fable de l’indépendance vis-à-vis du PS

Aujourd’hui Besancenot a bâti son fonds de commerce sur l’opposition au « social-libéralisme » et sur l’« indépendance » vis-à-vis du PS. Le NPA est bien conscient de l’amertume de nombreux militants et électeurs ouvriers vis-à-vis des gouvernements Mitterrand et Jospin (la moitié du temps avec une participation du PCF) ainsi que vis-à-vis du PS aujourd’hui. C’étaient ces partis (élus à chaque fois avec les voix des pablistes) qui ont été responsables, notamment après la destruction de l’URSS, dans les années 1990, de la mise en œuvre des programmes d’austérité capitaliste attaquant la classe ouvrière, les immigrés et leurs enfants.

Les partis sociaux-démocrates (que ce soit le PS ou le PC, ou en Allemagne le SPD ou die Linke) sont des partis ouvriers-bourgeois qui sont écartelés par la contradiction entre leur programme et leur direction procapitalistes et une base dans les syndicats. Les révolutionnaires marxistes cherchent à dresser la base ouvrière de ces partis contre leur direction afin de construire le parti révolutionnaire nécessaire pour mener à bien une révolution ouvrière.

Pour la survie de son énorme appareil (bien qu’il se réduise comme peau de chagrin), le PC doit faire des accords électoraux avec le PS pour sauver son contrôle sur les municipalités ouvrières et pour faire élire des gens au Parlement, avec les subsides de l’Etat que cela amène. La LCR/NPA, à l’opposé, du fait qu’elle a une opération plus légère ainsi que la manne de 900 000 euros de l’Etat capitaliste, prétend à un certain niveau d’indépendance par rapport au PS et gagne ainsi en popularité.

Mais l’« indépendance » de la LCR par rapport au PS se transforme imparablement chaque soir de premier tour d’élection en appel à « battre la droite » au deuxième tour. Leurs camarades à Marseille ont appelé à voter pour la liste dirigée par le PS lors des élections municipales de 2008, alors même que le PS avait fusionné sa liste avec celle du parti bourgeois de droite du MoDem ! Ils sont allés lors de ces élections jusqu’à proposer une fusion systématique des listes avec le PS au deuxième tour, c’est-à-dire qu’ils acceptaient de contribuer à la victoire de majorités municipales de front populaire, et d’y participer, à condition que le PS accepte de temps en temps qu’ils puissent voter de façon symbolique contre certaines mesures (de façon symbolique parce que le système électoral offre un bonus à la liste victorieuse, lui fournissant une majorité stable et confortable même quand l’élection était serrée). Le PS a refusé leur offre.

Mais cela n’a pas empêché la LCR de chercher les opportunités ailleurs pour se joindre à des majorités municipales. A Gentilly en banlieue parisienne ils participent à la gestion de la municipalité capitaliste, ayant été élus dès le premier tour sur la liste du maire PCF sortant. Sur le fond la raison d’être des pablistes, comme du Parti de gauche de Mélenchon, c’est de faire pression sur le PS pour qu’il devienne moins « social-libéral » et fasse un front populaire « de gauche », une coalition capitaliste de partis ouvriers-bourgeois avec des formations ouvertement bourgeoises pour battre Sarkozy. Les pablistes la soutiendront, de l’intérieur – ou de l’extérieur : ils se rendent bien compte que s’ils se couchent devant les « sociaux-libéraux » en entrant dans leur gouvernement, comme l’ont fait dernièrement leurs camarades au Brésil, ou en soutenant servilement leur majorité parlementaire officielle comme en Italie, ils vont se faire balayer aux élections suivantes.

Les pablistes ont cependant besoin de mobilisations des travailleurs dans la rue pour faire pression sur le PS. On peut voir à la moindre lutte comment le NPA cherche l’unité à tout prix avec le PS (« une politique unitaire vis-à-vis de l’ensemble de la gauche sociale et politique », comme le déclare la « Résolution générale » du NPA). Dans son interview à l’Humanité du 21 janvier, Besancenot déclare à propos de la mobilisation syndicale du 29 janvier :

« Dans ce contexte, la gauche peut se retrouver et décider d’une initiative nationale contre les licenciements, comme nous l’avions proposée à la mi-décembre à tous les partis, y compris au PS. Nous n’avons malheureusement pas obtenu de réponses. »

Ils ont finalement obtenu une réponse : le PS, pour la première fois depuis l’élection du gouvernement Jospin-Buffet en 1997, a fait une démonstration de force avec une mobilisation massive de ses membres dans les manifestations ouvrières du 29 janvier : avec leur congrès de novembre dernier ils ont commencé à réaliser qu’ils devaient revenir à une ligne social-démocrate plus traditionnelle d’opposition à la droite et prétendre qu’ils sont pour les travailleurs, sous peine de continuer à perdre les élections cruciales. Et ensuite le PS, le PC, le MRC (chevènementistes bourgeois), le Parti de gauche, le NPA, LO ont signé le 3 février une déclaration commune se félicitant du succès de la journée d’action du 29 janvier et exigeant du gouvernement un « bouclier social » pour les pauvres contre la vague actuelle de licenciements. Le PS a signé l’appel à « imposer une autre répartition des richesses et un autre type de développement », et il a immédiatement utilisé l’autorité que lui donnaient de telles déclarations communes avec la « gauche de la gauche » pour proposer un plan de « sortie de crise » dans l’enseignement supérieur (voir le Monde, 12 février).

On a vu un autre exemple d’« unité dans la lutte » du NPA avec la menace de privatisation de la Poste, un sujet important pour le NPA dont l’image de marque est construite sur celle du « petit facteur » Besancenot. Loin de proposer une lutte de classe conséquente, une grève solide, la LCR/NPA fait la promotion de comités d’usagers contre la privatisation, où l’on retrouve pêle-mêle les maires de village (c’est-à-dire les représentants municipaux de l’Etat privatiseur !) et les citoyens utilisateurs de la Poste, quelle que soit leur classe sociale. Les pablistes utilisent cyniquement le désir d’unité de la classe ouvrière dans la lutte contre les patrons pour faire l’unité non seulement avec les directions sociales-démocrates traîtresses du mouvement ouvrier, mais avec l’ennemi de classe lui-même.

Nationalisation ou socialisation contre expropriation révolutionnaire

A sa conférence le NPA a décidé un mélange de revendications réformistes d’« urgence sociale » face à la crise économique, comme 300 euros par mois avec un salaire minimum de 1 500 euros, l’interdiction des licenciements, etc. On dirait qu’ils ont pensé à tout, y compris « Pour les entreprises qui se révèlent réellement en difficulté, le financement sera assuré par un service public bancaire, et assis sur une cotisation spéciale acquittée par l’ensemble des actionnaires » (« Résolution générale »). En d’autres termes, l’Etat capitaliste doit renflouer les compagnies qui font des pertes en échange d’une taxe sur le capital.

Dans leurs « Principes fondateurs » ils font de beaux discours du dimanche pour « en finir […] avec la propriété privée des principaux moyens de production ». Ils font des déclarations ronflantes pour la « Nationalisation (dans le sens de socialisation) sans rachat ni indemnité de tous les organismes bancaires, expropriation de leurs actionnaires » (« Résolution générale »). Besancenot explique dans une interview publiée dans leur nouvelle revue, Contretemps (n°1, premier trimestre 2009) :

« La social-démocratie et le stalinisme ont insinué l’idée que face au capitalisme, la solution était l’étatisation des moyens de production. Notre lecture n’a jamais été celle-là, mais plutôt la perspective de la socialisation des moyens de production. L’intervention publique, pour nous, c’est celle de la majorité de la population, et pas forcément celle de l’Etat. C’est l’un des enjeux essentiels de ce que nous appelons le “socialisme du 21e siècle”, et que d’autres appellent “écosocialisme”, “autogestion libertaire”, “communisme à visage humain”. »

Derrière leur « majorité de la population » et leur blabla sur la démocratie, ils escamotent la question fondamentale : à qui appartiennent les moyens de production ?

On s’y perd facilement dans les déclarations des pablistes : suivant le milieu où ils capitulent, ils sont pour les nationalisations sous le capitalisme (solution social-démocrate/travailliste classique) ou ils sont au contraire pour l’« autogestion » sous le capitalisme (solution social-démocrate style CFDT des années 1970). Les pablistes sont prêts à tout en ce qui concerne la propriété capitaliste – sauf à son expropriation par un gouvernement prolétarien révolutionnaire, c’est-à-dire le programme marxiste de la dictature du prolétariat et son extension internationale. C’est le seul programme qui puisse réorganiser et planifier l’économie rationnellement dans l’intérêt des travailleurs et des opprimés.

Le plan d’urgence réformiste de la LCR

Mais les pablistes rejettent explicitement le modèle de la Révolution russe. Olivier Besancenot et Daniel Bensaïd écrivent par exemple dans leur dernier livre :

« Révolutionnaire au sens actuel du terme, ce parti anticapitaliste ne s’inscrit pas dans une seule lignée politique, celle des combats issus de la Révolution russe et de l’opposition entre staliniens et antistaliniens. […]
« Nous, anticapitalistes, donnons aux réformes pour lesquelles nous luttons une logique radicale qui s’inscrit dès maintenant dans la perspective du lendemain. Ces réformes sont cohérentes et contradictoires avec l’économie de marché. Elles portent en elles la volonté de fonder un autre rapport social où les richesses et le pouvoir seraient les objets d’un partage collectif. Pour les appliquer jusqu’au bout, une rupture radicale avec l’ordre en place est inéluctable. »

– Besancenot et Bensaïd, Prenons parti – Pour un socialisme du XXIe siècle

Pour les pablistes, c’est lutter pour des réformes qui est « révolutionnaire » ! C’est le même genre de blabla que nous sert Mélenchon du Parti de gauche qui lui aussi se proclame « en rupture avec le capitalisme » (interview dans l’Humanité du 19 janvier), et c’est tout le contraire du Programme de transition de Trotsky qui disait :

« La tâche stratégique de la IVe Internationale ne consiste pas à réformer le capitalisme, mais à le renverser. Son but politique est la conquête du pouvoir par le prolétariat pour réaliser l’expropriation de la bourgeoisie. […]
« La IVe Internationale ne repousse pas les revendications du vieux programme “minimum”, dans la mesure où elles ont conservé quelque force de vie. Elle défend inlassablement les droits démocratiques des ouvriers et leurs conquêtes sociales. Mais elle mène ce travail de tous les jours dans le cadre d’une perspective correcte, réelle, c’est-à-dire révolutionnaire. Dans la mesure où les vieilles revendications partielles “minimum” des masses se heurtent aux tendances destructives et dégradantes du capitalisme décadent – et cela se produit à chaque pas – la IVe Internationale met en avant un système de REVENDICATIONS TRANSITOIRES dont le sens est de se diriger de plus en plus ouvertement et résolument contre les bases mêmes du régime bourgeois. Le vieux “programme minimum” est constamment dépassé par le PROGRAMME DE TRANSITION dont la tâche consiste en une mobilisation systématique des masses pour la révolution prolétarienne. »

Au fond le programme maximum de la LCR, c’est l’Etat-providence tel qu’il avait été concédé par les capitalistes à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale pour éviter une révolution ouvrière alors que l’Armée rouge avait libéré l’Europe de la barbarie nazie. Au nom de son alliance de collaboration de classes avec les gaullistes, le PCF avait trahi la possibilité bien réelle de renverser le capitalisme français, discrédité par sa longue collaboration avec les nazis. Mais comme les pablistes sont opposés à la révolution prolétarienne, ils exonèrent le PCF stalinien et vantent les acquis obtenus :

« Le secteur public français a été mis en place à la Libération, en même temps que des nationalisations qui avaient été réclamées par le programme du Conseil national de la résistance, rédigé dans la clandestinité, en 1944, contre l’Etat de Vichy. L’objectif était de libérer le pays puis de le reconstruire en le dotant d’infrastructures solides, conçues comme les instruments ambitieux d’une politique de reconstruction industrielle, mais aussi d’un projet de société fondé sur la solidarité et la satisfaction des besoins sociaux. Au sortir de la guerre, énergie, transports, automobile, banques et assurances ont ainsi constitué un grand pôle public. Ces nationalisations ont donné à l’Etat les moyens de mener une réelle politique économique et lui ont permis d’engager des investissements à long terme. Elles ont représenté aussi d’authentiques conquêtes sociales, conçues et imposées par les mouvements de résistance. »

Prenons parti

On se demande si Besancenot et Bensaïd ont recopié cela d’un manuel d’histoire pour gamins de 3e préfacé par le ministre de l’Education UMP Xavier Darcos. Les acquis de la Libération ont été obtenus au prix de la trahison par le PCF des possibilités révolutionnaires qui découlaient de la victoire soviétique dans la guerre et de la haine de la classe ouvrière française à cette époque pour sa propre bourgeoisie qui avait pris le côté de Vichy et des nazis. Le NPA promet ici qu’il trahira les prochains combats de classe qui permettront des avancées majeures pour le prolétariat en les limitant à quelques réformes, éminemment réversibles sous le capitalisme, comme l’histoire de l’« Etat-providence » l’a amèrement prouvé. La destruction contre-révolutionnaire de l’Union soviétique en 1991-1992 a pavé la voie aux attaques contre l’Etat-providence, et les pablistes ont leur propre dose de responsabilité dans ces attaques parce qu’ils ont activement soutenu la contre-révolution.

Pour mettre en œuvre leur plan d’urgence, ils disent « C’est par le développement et la généralisation des luttes, des grèves généralisées et prolongées que l’on peut bloquer les attaques, imposer des revendications » (« Principes fondateurs »). Le récent éditorial de Lutte Ouvrière (23 février) est tout à fait similaire, déclarant « le seul moyen, c’est que le grand patronat soit sous la menace d’une grève générale susceptible de lui faire perdre bien plus que cela lui coûterait de satisfaire les exigences légitimes des salariés et des retraités ». Si une lutte de classe d’une telle ampleur est à l’ordre du jour, alors les misérables miettes que ces gens demandent sont une récompense bien bon marché pour la trahison de la lutte pour le pouvoir. En attendant, LO et le NPA fournissent une bonne part des échelons inférieurs et intermédiaires de la bureaucratie syndicale, qui utilise cyniquement les « journées d’action », quelque puissantes qu’elles soient, tous les deux mois, comme soupape de sécurité pour la colère de la classe ouvrière.

Politique extérieure pabliste : un programme alternatif pour l’impérialisme français

Les marxistes luttent de façon intransigeante contre leur propre impérialisme, l’un des plus sanguinaires de l’histoire de l’humanité entre la boucherie de 1914-1918, les guerres coloniales qui ont fait des millions de morts en Indochine, à Madagascar, en Algérie et ailleurs, ou plus récemment le génocide du Rwanda. Nous sommes pour le retrait immédiat des troupes françaises des Balkans, du Liban, d’Afghanistan, d’Afrique et d’ailleurs. Lénine explique dans l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme comment l’impérialisme n’est pas une politique que l’on peut changer, mais un système auquel a conduit inévitablement le développement du capitalisme : les principales puissances (dont la France à l’époque) se sont divisé le monde, dans un premier temps sous forme d’empires coloniaux et autres sphères d’influence, et depuis la lutte se poursuit continuellement entre ces puissances pour le repartage du monde. Ces rivalités, un temps partiellement masquées par l’objectif commun de détruire l’Union soviétique, reviennent au premier plan aujourd’hui.

Les pablistes, eux, ont une politique alternative pour l’impérialisme français. En gros, ils ont la nostalgie de la politique extérieure de Chirac pendant la deuxième guerre du Golfe en 2003, quand il s’était opposé aux plans américains de dévaster et occuper l’Irak (d’ailleurs la LCR venait de voter pour lui quelques mois auparavant). Ce que les pablistes préconisent, c’est une politique d’alliance européenne, donc avec l’Allemagne, pour contrer l’hyperpuissance américaine dans le monde. De mettre sa propre bourgeoisie impérialiste sur un autre plan que l’impérialisme américain, en la présentant comme potentiellement un outil pour « la paix », c’est du vulgaire social-chauvinisme. D’où les déclarations pro-européennes contre Bush que les pablistes ont signées lors de la guerre en Irak. En voici une, datant de fin 2002 :

« Les voix qui se solidarisent avec le peuple irakien n’ont aucune chance d’être entendues par la Maison-Blanche. Mais nous avons encore la possibilité d’influencer les gouvernements européens puisque beaucoup sont opposés à cette guerre. Nous lançons donc un appel en direction de nos chefs d’Etat européens pour qu’ils prennent publiquement position contre la guerre, que celle-ci ait reçu ou non l’aval de l’ONU. Nous leur demandons également d’exiger que George Bush mette fin à ses préparatifs de guerre. »

C’est là leur querelle avec « Sarko l’Américain » : celui-ci considère que l’impérialisme français est trop affaibli pour s’essayer à la moindre confrontation avec le molosse US. C’est la raison pour laquelle les pablistes s’opposent aux troupes françaises au Liban et en Afghanistan : parce que, d’après eux, elles servent davantage les intérêts de l’impérialisme américain que ceux bien compris de la France. Ainsi, ils ont signé l’été dernier une déclaration protestant contre l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan qui disait entre autres :

« Au-delà des victimes dont on peut craindre qu’elles seront plus nombreuses, la décision d’envoyer des renforts est le signe d’un alignement inacceptable sur la politique des Etats-Unis. La volonté de réintégrer le commandement militaire de l’Otan va dans le même sens. La France ne doit pas endosser la vision manichéenne de “guerre des civilisations” qui domine à l’Otan et ainsi renoncer à faire prévaloir une politique indépendante, pour la primauté du droit international et contre la guerre. Elle risque d’entraîner toute l’Union européenne à ne devenir qu’un simple “pilier européen” de l’Otan, source de nouvelles dépenses militaires au détriment des immenses besoins sociaux. Nous ne voulons pas d’une France et d’une Union Européenne gendarmes du monde. Nous voulons une France et une Europe libres et indépendantes, développant avec tous les pays des coopérations en faveur de la paix, du développement durable et des droits de l’Homme. »

Pour notre part nous avons toujours été opposés à l’OTAN, une alliance impérialiste antisoviétique pendant 40 ans, avant de devenir un instrument militaire au service des impérialistes occidentaux et surtout des USA contre les peuples du monde. Mais nous avons aussi toujours été opposés à l’Union européenne et ses prédécesseurs, qui par des liens économiques servaient à maintenir la cohésion militaire de l’OTAN contre l’URSS. Aujourd’hui l’Union européenne (UE) est un consortium (de plus en plus instable) dominé par des puissances impérialistes, l’Allemagne et dans une moindre mesure la France. Même l’Allemagne, le colosse économique et notamment industriel de l’Europe, doit s’adosser sur un hinterland européen pour tenir tête aux Américains, et c’est le but de l’UE, une alliance capitaliste contre les classes ouvrières d’Europe, une forteresse raciste contre les immigrés. A bas l’OTAN ! A bas l’Union européenne ! Pleins droits de citoyenneté pour tous ceux qui sont ici ! A bas les restrictions xénophobes contre les travailleurs d’Europe de l’Est ! Nous dénonçons par avance le délire anti-américain chauvin qui va se déverser lors des cérémonies du 60e anniversaire de l’OTAN début avril, et nous dénonçons par avance le rôle vil que va y jouer le NPA.

De la liquidation du parti à la liquidation pure et simple de la révolution

A force de liquider le parti révolutionnaire à partir des années 1950, les pablistes ont fini par liquider toute prétention à la révolution elle-même. Ayant contribué dans la mesure de leurs forces à la contre-révolution capitaliste en URSS (voir notre supplément de février sur le liquidationnisme pabliste), ils font maintenant disparaître Lénine et la Révolution russe, qui ne sont même pas mentionnés dans aucun de leurs deux longs documents fondateurs (les « Principes fondateurs » et la « Résolution générale »). Comme nous l’avons dit dans notre supplément de février, c’est une bonne chose que les pablistes arrêtent de prétendre qu’ils seraient trotskystes ou marxistes.

Et ils continuent à soutenir la contre-révolution capitaliste aujourd’hui en ce qui concerne l’Etat ouvrier bureaucratiquement déformé chinois. La « Résolution générale » du NPA fait ainsi une mention spéciale de « Soutien au peuple tibétain opprimé par la Chine », à peine à quelques semaines du 50e anniversaire de la libération du Tibet par l’Armée populaire de libération chinoise contre le régime théocratique pro-esclavagiste du dalaï-lama. Nous dénonçons au contraire les provocations des impérialistes et du dalaï-lama contre l’Etat ouvrier bureaucratiquement déformé chinois et nous sommes pour la défense militaire inconditionnelle de la Chine (ainsi que de la Corée du Nord, de Cuba et du Vietnam) contre l’impérialisme et la contre-révolution, tout en luttant pour une révolution politique prolétarienne contre la bureaucratie stalinienne (voir notre article dans le dernier numéro du Bolchévik).

Il y aura de nouvelles luttes de classes et de nouvelles situations révolutionnaires en France. A ce moment les pablistes redécouvriront peut-être brusquement le langage du marxisme. Mais quel que soit leur avatar du moment, NPA ou autre, ce sera pour mieux masquer leur programme de capitulation et de liquidation. Ce sont des opposants du mouvement ouvrier révolutionnaire internationaliste. C’est la Ligue communiste internationale qui représente la continuité de la lutte contre le pablisme, à travers le SWP américain de James P. Cannon des années 1950, quand il était encore un parti d’avant-garde révolutionnaire, puis à travers la Revolutionary Tendency qui a émergé au sein du SWP au début des années 1960 pour défendre le programme du trotskysme authentique contre le SWP qui se mettait lui-même à embrasser le pablisme. C’est la continuité de la lutte pour maintenir un programme révolutionnaire et pour reforger la Quatrième Internationale sur une base politique que Trotsky reconnaîtrait comme sienne. Pour de nouvelles révolutions d’Octobre !