Le Bolchévik nº 184 |
Juin 2008 |
Lettre ouverte à tous ceux qui luttent pour la libération de Mumia
Pour des mobilisations ouvrières de masse pour libérer Mumia Abu-Jamal ! Pour des actions de front unique !
Nous reproduisons ci-après une lettre ouverte publiée par le Comité de défense sociale (CDDS) le 17 avril 2008.
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La décision rendue le 27 mars par le troisième circuit de la Cour d’appel fédérale condamne Mumia soit à être exécuté, soit à être enterré vivant dans une prison pour le reste de sa vie. Ce jugement doit faire prendre conscience à tous ceux qui sont engagés dans la lutte pour la libération de cet innocent que justice ne lui sera pas rendue par les forces qui ont monté une machination contre lui et l’ont condamné à mourir. A chaque étape des procédures, les tribunaux ont clairement affirmé que Mumia n’avait aucun droit qu’ils soient obligés de respecter, et que son innocence n’a aucune importance. Même ceux qui, depuis des années, s’étaient mobilisés sur la base que Mumia pourrait avoir un « nouveau procès équitable » proclament maintenant qu’il ne faut pas entretenir d’illusions dans le système judiciaire américain. Plus que jamais, la mobilisation pour la libération de Mumia, sous forme d’actions de protestation combatives de masse, doit se baser sur le rejet de toute confiance dans les tribunaux.
Le Partisan Defense Committee aux Etats-Unis et ses organisations de défense surs dans les autres pays ont lancé un appel à des actions de front unique, centrées sur la puissance sociale du mouvement ouvrier multiracial, d’Oakland à Sydney en passant par Los Angeles, Chicago, Londres et d’autres villes encore, autour des mots d’ordre : « Mumia Abu-Jamal est innocent ! Libération immédiate de Mumia ! Abolition de la peine de mort raciste ! » Ces actions sont soutenues par différents syndicats, dont la section locale 3212 du syndicat des travailleurs de l’automobile à Chicago, la section new-yorkaise de la Coalition des syndicalistes noirs et la section locale de Finsbury Park du syndicat RMT des cheminots et des employés des transports en Angleterre ; par d’anciens militants des Black Panthers, dont Emory Douglas et David Hilliard, ainsi que par Ray Boudreaux et Richard Brown, deux des « 8 de San Francisco » qui sont traînés devant les tribunaux sous l’accusation d’avoir tué un flic une accusation fabriquée de toutes pièces qui avait été jugée sans fondement il y a 30 ans. En France, le syndicat CGT des dockers de Marseille a apporté son soutien à ces actions de front unique, ainsi que le syndicat CGT cheminots de Mézidon-Canon, la CGT Total Normandie à Gonfreville l’Orcher, le SUD Rail Paris Rive gauche, les écrivains Gilles Perrault et Jann-Marc Rouillan, ancien militant d’Action directe aujourd’hui prisonnier politique et éditeur.
A Paris, nous avons été invités à une réunion de préparation du Collectif Unitaire National « Ensemble, sauvons Mumia ». Cette réunion s’est tenue le 1er avril, la veille du rassemblement appelé par ce même collectif le 2 avril. Notre porte-parole a argumenté qu’il faut des actions de front unique pour mobiliser les forces les plus larges sur la base de la lutte pour la libération de Mumia : « marcher séparément, frapper ensemble », c’est-à-dire lutter ensemble pour un but commun, tout en conservant la pleine liberté de critiquer les autres groupes dans le front unique ; cette politique était celle de l’Internationale communiste au début des années 1920, et a été détruite par le stalinisme. Ce débat s’est poursuivi devant les participants, au nombre de plus d’une centaine, au rassemblement du 2 avril (où le CDDS avait un contingent lutte de classe d’une bonne vingtaine de personnes), malgré une claque hostile menée par le MRAP, qui a tenté sans succès de faire taire notre porte-parole.
Mais quand, le 14 avril, nous nous sommes rendus à la réunion de préparation du Collectif Unitaire National, ses animateurs ont une nouvelle fois catégoriquement refusé de s’associer à notre proposition de front unique, y compris si celui-ci devait avoir pour seul mot d’ordre « Libération immédiate de Mumia Abu-Jamal ! » En outre, le représentant du collectif a menacé de ne pas laisser le CDDS prendre la parole lors du rassemblement appelé par le collectif le 19 avril, et dans lequel nous avons appelé à un cortège lutte de classe sur la base des cinq mots d’ordre « Mumia Abu-Jamal est innocent ! Libération immédiate de Mumia ! Abolition de la peine de mort raciste ! Il n’y a pas de justice dans les tribunaux capitalistes ! Mobilisons la puissance du mouvement ouvrier pour des actions de protestation de masse ! »
Le Collectif Unitaire National est allé jusqu’à publier, le 14 avril, un tract critiquant le CDDS et dans lequel il s’applique à encenser la présentation par la presse française de la dernière décision de justice concernant Mumia. Cet argumentaire est évidemment dirigé contre nous, qui avons dit la vérité en expliquant que la presse de gauche présentait de façon mensongère cette décision du tribunal comme une sorte de victoire, plusieurs journaux, comme l’Humanité, Informations ouvrières (l’organe du Parti des travailleurs) et Lutte Ouvrière ayant même prétendu que Mumia était sorti du couloir de la mort. Le tract du Collectif Unitaire appelant au rassemblement du 19 avril prétend lui-même que la décision du tribunal est un « succès ».
La vérité est concrète : tous ceux qui ont d’une quelconque manière travaillé, ces dernières semaines, à faire passer le message que des mobilisations de masse pour sauver Mumia sont plus urgentes que jamais, ont rencontré de nombreuses réactions d’étonnement de la part de gens qui avaient entendu dire quelque chose quelque part et qui pensaient que ce combat s’était terminé victorieusement, et que Mumia était pratiquement libre. Pour faire descendre à nouveau les gens dans la rue, nous devons commencer par leur faire comprendre la gravité de la situation. Mumia lui-même a souligné, dans l’interview qu’il a donnée le 7 avril à la radio KPFA de Berkeley, que les tribunaux avaient créé une « nouvelle règle » pour le maintenir derrière les barreaux. Il ajoutait : « Quand un tribunal doit inventer de nouvelles règles et inventer de nouvelles lois pour confirmer quelque chose qui auparavant était injuste, ce n’est pas une victoire. Ce n’est pas une victoire. Mais nous continuons le combat. »
Depuis que le PDC s’est engagé dans le cas de Mumia, il y a plus de 20 ans, nous cherchons à mobiliser les forces les plus larges pour sa défense. Dans les rassemblements et les actions de protestation organisés par le PDC pour la libération de Mumia, les organisations et individus représentant des positions politiques diverses ont toujours été les bienvenus, et ont toujours été encouragés à exprimer leur point de vue, y compris leurs divergences politiques. D’ailleurs, nous avions proposé au représentant du Collectif Unitaire National de participer, avec un orateur, au rassemblement de protestation d’urgence organisé le 29 mars dernier à Paris à l’initiative du CDDS (une proposition qui a été rejetée). Nous étions aussi conscients que ces forces étaient très éloignées de notre perspective lutte de classe. Notre lutte pour la libération de Mumia et l’abolition de la peine de mort raciste fait partie intégrante du combat que nous menons pour amener les travailleurs et les opprimés à prendre conscience que l’Etat capitaliste, ses flics et ses tribunaux, n’est pas une instance « neutre » au service de la société tout entière, mais qu’il a pour raison d’être de défendre la domination de classe et les profits des capitalistes contre ceux que ces derniers exploitent et oppriment. La machination contre Mumia Abu-Jamal exprime avec acuité la partialité de classe et de race des tribunaux capitalistes, et souligne la nécessité pour la classe ouvrière multiraciale de se faire le champion de la lutte pour la libération des Noirs.
Nous luttons pour des actions de protestation de masse pour la libération de Mumia, basées sur la puissance sociale du mouvement ouvrier, une puissance qui réside dans sa capacité à bloquer les profits, la sève même du capitalisme. A cette fin, le PDC aux Etats-Unis, et ses organisations surs dans le monde entier, dont le CDDS en France, se bat pour des actions de front unique authentiques en défense de Mumia c’est-à-dire pour l’unité d’action basée sur des mots d’ordre décidés d’un commun accord et sur une totale liberté de critique. Ceci signifie un débat ouvert sur quelle stratégie est nécessaire pour reconstruire le mouvement pour Mumia et lutter pour sa libération.
La lettre du Collectif Unitaire du 14 avril, qui est dirigée contre nous, affirme que notre organisation sur aux Etats-Unis critiquerait ouvertement les orientations de la défense, et dénigrerait supposément l’avocat principal de Mumia, Robert Bryan. La lettre n’apporte aucune citation à l’appui de ces affirmations, et pour une raison simple : on ne trouvera aucun exemple de ce genre où serait dénigré le travail des avocats de Mumia dans les centaines de pages que nous avons écrites ces dernières années sur la lutte pour la libération de Mumia. Toutes les voies juridiques doivent être exploitées vigoureusement pour attaquer la décision de la Cour d’appel. Toutefois, nous avons effectivement critiqué, depuis plusieurs années, la stratégie des organisations politiques réformistes qui appellent à un « nouveau procès ». Ce genre d’appel est basé sur un programme politique de confiance dans la classe capitaliste, ses politiciens et ses tribunaux pour rendre justice à ceux qui combattent pour les opprimés. Personne n’avait jamais appelé à un « nouveau procès » pour Angela Davis, Huey Newton ou Nelson Mandela. Si l’opposition politique entre notre appel à la « libération de Mumia » et ceux qui préconisent un « nouveau procès » avait été ouvertement débattue il y a dix ans et depuis lors, le mouvement pour Mumia serait aujourd’hui beaucoup plus fort et solidement basé sur la nécessité de nous mobiliser pour libérer cet innocent.
En France, les jeunes de banlieue ont été victimes d’une « justice d’abattage » raciste lors de la révolte de 2005 contre la terreur raciste quotidienne des flics, suite à la mort de Zyad Benna et Bouna Traoré qui essayaient d’échapper à une rafle policière. En général, ceux qui ont fait appel de leur condamnation se sont généralement vu aggraver leur peine lors du procès en appel. A l’époque, le CDDS exigeait l’amnistie pour tous les jeunes de banlieue. Avec le procès contre le nationaliste corse Yvan Colonna, l’Etat français ne s’est même pas donné la peine de fabriquer des preuves pour condamner quand même à perpétuité Colonna, sans même le moindre indice de sa soi-disant culpabilité. C’est pourquoi nous disons qu’il n’y a pas de justice dans les tribunaux capitalistes pour les travailleurs et les opprimés, pas plus aux USA qu’en France. Mumia Abu-Jamal n’a pas besoin d’un nouveau procès, mais de sa libération immédiate ! Et il en va de même pour les prisonniers de la guerre de classes en France, dont les prisonniers d’Action directe et les cent nationalistes basques qui pourrissent dans les prisons françaises.
En dénonçant la manière dont les libéraux et les réformistes ont sapé la lutte pour la libération de Mumia avec leurs appels à un « nouveau procès équitable », nous nous sommes attiré les foudres de ceux qui sont hostiles à la perspective d’un mouvement lutte de classe pour la libération de Mumia. En rejetant notre appel urgent à une action de front unique, le Collectif Unitaire National fait preuve de lâcheté politique. Dans la situation d’urgence où nous nous trouvons, ils subordonnent la lutte pour la libération de Mumia à leur peur du débat politique.
La lettre du Collectif Unitaire National du 14 avril nous accuse de « régler [nos] comptes » avec les organisations réformistes, et insinue que qualifier de réformistes des organisations comme le PCF, la LCR et Lutte ouvrière serait une calomnie. Malheureusement, nous avons simplement dit la vérité, et la LCR est actuellement en train de mettre les points sur les « i » avec son projet d’expurger de son nom toute référence au communisme et à la révolution. Le PCF administre l’Etat capitaliste depuis des décennies au niveau municipal, ainsi qu’au niveau national dans des gouvernements de front populaire comme sous Mitterrand et Jospin. La LCR aspire à faire de même (la seule nouveauté à ce propos c’est qu’ils ont récemment brisé le « tabou » de le dire ouvertement) et LO a dit aussi « gérer une municipalité ne nous gêne pas » (le Monde, 27 novembre 2007). Le PCF, LO et la LCR croient vraiment que les tribunaux sont des services publics où l’on peut obtenir justice, comme le montre leur soutien aux mobilisations de l’automne dernier contre la fermeture de certains tribunaux décidée par le gouvernement français. LO vient de faire campagne aux élections municipales sur des listes avec le PC et souvent avec certains petits partis capitalistes « de gauche ». Un point programmatique central dans plusieurs de ces listes portait sur le rétablissement de la « police de proximité » (Aubervilliers) et/ou un commissariat de police de plein exercice (Romainville). D’alimenter les illusions dans le système raciste de la police et des tribunaux dans la France capitaliste-impérialiste va de pair avec prêcher le besoin d’un « nouveau procès équitable » pour Mumia, comme l’ont fait ces groupes. Nous pensons effectivement qu’il est urgent de régler les comptes avec la stratégie de défaite du « nouveau procès » défendue par ces groupes et qui a conduit à la démobilisation d’un mouvement de millions de personnes, si nous voulons que le mouvement pour la libération de Mumia retrouve sa force, après déjà 26 ans d’incarcération.
L’appel à un « nouveau procès » était délibérément conçu pour s’adresser aux libéraux dont le souci est de préserver le mensonge de la « démocratie » américaine, et non la libération de Mumia. Un exemple parfait est donné par le journaliste David Lindorff, qui déclarait ouvertement dans son livre Killing Time « Je ne suis pas convaincu que Mumia Abu-Jamal était simplement un passant innocent », et qu’il est possible qu’il ait tiré sur l’agent de police Faulkner. Lindorff est accueilli à bras ouverts par les réformistes, tandis que le PDC, qui se bat depuis 20 ans pour démontrer l’innocence de Mumia et arracher sa libération, est exclu.
Quand la menace d’une mort imminente entre les mains du bourreau d’Etat a plané sur Mumia, en 1995, des actions de protestation de masse, y compris la mobilisation de syndicats et d’organisations représentant des millions de personnes, ont été organisées dans le monde entier, et ont stoppé la main du bourreau. Avant cela, le PCF et d’autres groupes n’avaient pas grand-chose à dire sur le cas de Mumia, ou plutôt ne disaient rien de tout. Les audiences qui ont eu lieu cet été-là pour faire annuler sa condamnation truquée ont révélé des preuves de plus en plus nombreuses de l’innocence de Mumia, dont beaucoup avaient été découvertes par Rachel Wolkenstein, conseillère juridique du PDC, et Jonathan Piper, qui ont fait partie de l’équipe des avocats de Mumia de 1995 à 1999. Mais au lieu d’utiliser ces preuves pour armer les partisans de Mumia et gagner de nouvelles personnes à militer pour sa libération, la gauche réformiste a adopté l’appel à un « nouveau procès ». Alors que chaque nouveau témoin apportait des preuves supplémentaires de l’innocence de Mumia William Singletary, Veronica Jones, Pamela Jenkins les réformistes allaient toujours plus loin dans leurs efforts pour nourrir les illusions dans la « justice » américaine. Ceci a démobilisé un mouvement qui réunissait des millions de personnes le message clair était : pourquoi se mobiliser dans la rue et dans les syndicats si justice peut être rendue à Mumia dans les tribunaux ?
Et quand on arrive à 2001, les réformistes s’activaient à escamoter les preuves de l’innocence de Mumia. En mars de cette année-là, Dan Williams, qui était alors l’assistant de Leonard Weinglass dans l’équipe des avocats de Mumia, publiait Executing Justice, qui dénigrait les preuves de l’innocence de Mumia et attaquait les aveux d’Arnold Beverly qui déclarait que c’était lui, et non Mumia, qui avait tué l’agent de police Faulkner, avant que ces aveux soient présentés devant les tribunaux. Pour cette trahison, Mumia a licencié Weinglass et Williams. En mai 2001, la nouvelle équipe d’avocats de Mumia a présenté devant les tribunaux d’Etat et les tribunaux fédéraux les aveux de Beverly, ainsi que les déclarations sous serment de Mumia et de son frère Billy Cook affirmant que Mumia n’avait rien à voir avec la fusillade qui avait coûté la vie à Faulkner. Ces déclarations ne faisaient que s’ajouter à la montagne de preuves de l’innocence de Mumia. Mais elles étaient trop brûlantes pour les réformistes et les libéraux. S’adressant à eux, Mumia écrivait en mai 2001 : « Beaucoup d’entre vous ont dit que vous ne croyez pas au système, et pourtant, dans votre cur, vous continuez à vous y accrocher. »
Quatre mois plus tard, confrontés aux attaques du 11 Septembre contre le World Trade Center et le Pentagone, les libéraux et les réformistes reculaient sous la pression du renforcement de la répression et du patriotisme au nom de « l’unité nationale ». En décembre 2001, le juge du tribunal fédéral de district William Yohn annulait la condamnation à mort tout en confirmant la condamnation truquée de Mumia. C’était un coup démoralisant porté aux partisans d’un « nouveau procès », qui depuis longtemps avaient prêché qu’il serait rendu justice à Mumia dans les tribunaux fédéraux. Mais au lieu de mobiliser sur la base d’un appel à la libération de Mumia, ils ont dit aux militants de se tourner vers la prochaine cour d’appel fédérale. Des actions de protestation qui auparavant réunissaient des dizaines de milliers de personnes n’en attiraient plus, au mieux, que quelques centaines.
Le temps presse. Mumia a presque atteint le bout de la route judiciaire, et il n’y a aucune raison de croire qu’il sera mieux traité par la Cour d’appel du troisième circuit réunie au complet ou par les néo-ségrégationnistes de la Cour suprême américaine. La lutte de Mumia est l’incarnation de la lutte contre ce système d’exploitation capitaliste et d’oppression raciste. Ceci souligne la nécessité urgente de mobiliser la puissance sociale du mouvement ouvrier pour sa défense. Il ne faut pas flancher sur l’innocence de Mumia, sur la nécessité de lutter pour sa libération et sur l’abolition de la peine de mort raciste. Nous appelons tous ceux qui luttent pour la libération de Mumia à se mobiliser maintenant et à participer à des actions de front unique de masse authentiques. Mumia Abu-Jamal est innocent ! Libération immédiate de Mumia ! Abolition de la peine de mort raciste !
Nous reproduisons ci-dessous l’intégralité de la lettre signée par Rachel Wolkenstein, conseillère juridique du PDC, qui a été diffusée lors de la réunion de la Free Mumia Coalition le 6 avril dernier à New York.
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Nous avons noté avec plaisir qu’un tract appelait à manifester le 19 avril à Philadelphie autour du mot d’ordre « Nous disons : libération immédiate de Mumia ! » La lutte pour la libération de Mumia arrive à un tournant critique. La récente décision de justice montre de façon éclatante à ceux qui continuaient à entretenir ce genre d’illusions qu’il n’y a pas de justice dans les tribunaux capitalistes. Comme le déclarait Pam Africa dans son « Appel à la mobilisation du 19 avril » publié le 3 avril dans Workers World : « Nous n’avons absolument aucune confiance dans le système judiciaire, mais si le cas de Mumia revient devant les tribunaux, nous continuerons à nous mobiliser pour être présents en masse dans le tribunal et dans la rue pour soutenir Mumia, tout comme nous l’avons toujours fait à chaque fois qu’il y avait une audience consacrée à Mumia, qu’il soit ou non présent. Cependant, nous savons que si justice est rendue à Mumia, cela ne viendra pas des tribunaux, mais seulement de la pression exercée par le peuple. »
A Philadelphie, le 19 avril, nous devons faire descendre dans la rue, dans une action de front unique de masse, toutes les forces qui sont d’accord pour lutter pour la libération de Mumia. Nous y travaillons déjà, et nous construisons un cortège pour cette manifestation. C’est une situation d’urgence, car le pouvoir raciste est toujours déterminé à mettre à mort Mumia ou à l’enterrer vivant nous ne pouvons pas laisser faire cela. La décision rendue le 27 mars par la Cour d’appel du troisième circuit doit réveiller tous les militants qui pensaient que les tribunaux fédéraux pourraient être équitables et impartiaux pour Mumia. 25 ans de procédures judiciaires ont montré sans aucune équivoque qu’il n’y a pas de moyen terme il faut soit lutter pour la libération de Mumia soit accepter son lynchage légal ou le voir passer le reste de sa vie en prison.
Comme le Partisan Defense Committee l’a argumenté lors de la réunion de préparation du 31 mars à Philadelphie, nous renouvelons notre appel pour dire que la manifestation du 19 avril doit être construite sur la base d’un front unique : unité d’action avec liberté de critique. Ceci signifie que toutes les organisations participantes d’accord avec le mot d’ordre « Libération immédiate de Mumia ! » devront être encouragées à avancer leurs propres positions dans leurs tracts, sur leurs panneaux et dans leurs slogans pour construire le rassemblement du 19 avril sous leur propre bannière. Chaque signataire du front unique doit être encouragé à publier sa propre déclaration pour le rassemblement, avec laquelle les autres signataires ne seront pas nécessairement d’accord. Les signataires devront seulement être d’accord sur le mot d’ordre du front unique libération immédiate de Mumia ! et sur le jour, l’heure et le lieu du rassemblement. Aucun signataire ne sera lié par le contenu des tracts des autres organisations signataires. Toutes les organisations signataires pourront également avoir un orateur à la tribune. De cette manière, le maximum d’organisations représentant la plus grande diversité d’opinions pourront être unies contre la machination raciste visant Mumia Abu-Jamal et lutter pour la libération de Mumia !