Le Bolchévik nº 183

Mars 2008

 

Correction

Dans notre article « 90 ans après la Révolution russe » publié dans le n° 182 du Bolchévik, nous écrivions : « En fait, la LCR a déjà escompté auprès de l’Etat son succès aux législatives de cette année ; les voix qu’elle a reçues lui garantissent au moins quatre millions d’euros par an, pendant les cinq prochaines années, puisés dans les caisses de l’Etat. Comme on dit, qui paie les violons choisit la musique. » La somme de quatre millions est en réalité un ordre de grandeur du financement garanti à la LCR pour l’ensemble de la législature (cinq ans), et non pour chaque année.

En 2007, le financement gouvernemental annuel des partis (première tranche) était en effet d’environ 1,60 euros chaque année par voix obtenue lors des élections législatives de 2002 (sous condition de parité, remplie par LO et la LCR). La LCR, ayant eu environ 320 000 voix en 2002, recevait donc annuellement environ 525 000 euros (et LO à peu près autant), soit de l’ordre du quart de ses revenus. Si le montant du financement par voix obtenue reste identique dans les années à venir, la LCR devrait bénéficier d’un financement de l’ordre de 870 000 euros par an, les candidats affiliés à la LCR ayant obtenu 533 711 voix lors des législatives du 10 juin 2007 (Rouge, 14 juin 2007). En échange la LCR met tous les ans ses livres de compte à la disposition de l’Etat capitaliste, qui les publie au Journal officiel de la République française, et elle dépend du financement de l’Etat pour son fonctionnement (voir par exemple le Journal officiel du 27 décembre 2007).

Les vagues déclarations de la LCR sur son indépendance vis-à-vis des institutions sont donc un pur mensonge. Si la LCR accepte l’argent de l’Etat bourgeois, cela découle directement de son réformisme : elle considère l’Etat comme une entité neutre, au service de tous, et non comme un organe crucial de la bourgeoisie pour maintenir son pouvoir. Nous, révolutionnaires marxistes, disons que l’Etat capitaliste devra être détruit par une révolution ouvrière. En conséquence, nous refusons tout financement de l’Etat. Nous refusons toute subvention de quiconque, à l’exception de ceux qui sont de quelque façon sérieusement en accord avec notre programme.