Le Bolchévik nº 179

Mars 2007

 

Pour une lutte de classe internationale commune contre les patrons d’Airbus !

Contre le protectionnisme – un poison nationaliste pour la classe ouvrière !

Pour les Etats-Unis socialistes d’Europe !

Déclaration commune de la Spartacist League/Britain (SL/B), de la Ligue trotskyste de France (LTF) et du Spartakist-Arbeiterpartei Deutschlands (SpAD), sections de la Ligue communiste internationale (quatrième-internationaliste)

15 mars – Le plan de restructuration des patrons d’Airbus, « Power 8 », annoncé fin février, signifierait la destruction de 10 000 emplois dans des usines Airbus dans toute l’Europe, la fermeture de certaines usines et l’accélération des cadences pour les travailleurs restants. Airbus, « filiale » du trust aéronautique militaire franco-allemand EADS, est secoué par des crises depuis un an. Il y a des retards de livraison et un dérapage des coûts pour le fameux gros porteur A380, et les commandes sont en chute libre en comparaison avec le concurrent américain Boeing. Avec « Power 8 », il s’agit au fond pour les patrons d’Airbus, français et allemands, de saisir l’occasion qui se présente avec les difficultés de l’entreprise pour s’en servir contre les travailleurs dans toute l’Europe et imposer des licenciements et des « rationalisations » de toutes sortes, afin de sauver leurs énormes profits sur le dos des travailleurs. Cette attaque, et toute la crise qui secoue cette firme soi-disant « européenne » qu’est Airbus, montre l’irrationalité de ce système capitaliste et la nécessité pour les ouvriers de lutter contre les capitalistes pour défendre chacun de leurs acquis. Les travailleurs d’Airbus doivent prendre garde au piège du protectionnisme nationaliste que leur dressent les dirigeants syndicaux traîtres et la bourgeoisie pour les jouer les uns contre les autres dans l’intérêt de chaque classe capitaliste nationale. Laissez-vous guider par les mots du Manifeste du Parti communiste : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

La situation à Airbus réclame une lutte de classe solide et coordonnée des ouvriers en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne et en Espagne pour frapper les patrons d’Airbus là où cela leur fait mal, en arrêtant la production et le flot des profits. Les patrons d’Airbus, dont les carnets de commande demeurent pleins malgré les difficultés depuis un an, sont « hautement vulnérables » à des grèves, comme le disait lui-même le co-président allemand Thomas Enders au magazine allemand Focus : « Des grèves plus longues nous affecteraient durement et nous rejetteraient encore plus en arrière. » Avec un cynisme écœurant ce capitaliste ajoute, alors qu’il vient d’annoncer un plan de « restructuration » condamnant des milliers de personnes au chômage : « Cela ne peut pas être dans l’intérêt des salariés. »

Les bureaucrates syndicaux sont d’accord avec Enders là-dessus. Toute leur perspective dans la crise d’Airbus est définie par la collaboration de classes et le protectionnisme – la politique de s’allier avec sa propre bourgeoisie et son gouvernement, afin qu’ils interviennent contre leurs concurrents capitalistes étrangers et qu’ils « sauvent » l’industrie nationale. Ils ont fait des heures supplémentaires pour dévoyer la colère et l’opposition des travailleurs d’Airbus vers des appels protectionnistes à leur gouvernement capitaliste respectif, afin de maintenir l’influence de leur propre bourgeoisie nationale dans Airbus et sa société mère, EADS. La fédération syndicale IG Metall, par exemple, a mobilisé environ 24 000 travailleurs lors de protestations dans toutes les usines allemandes d’Airbus le 2 février ; ces protestations étaient dominées par le protectionnisme chauvin. Lors du rassemblement à Hambourg, Rüdiger Lütjen, le secrétaire du comité d’entreprise de groupe (Gesamtbetriebsrat), déclamait : « J’ai l’impression que l’Angleterre et l’Espagne reçoivent une charge de travail supplémentaire, et que c’est nous les Allemands qui devons payer l’addition » (cité dans le Hamburger Abendblatt, 3-4 février). Les dirigeants syndicaux en France et en Grande-Bretagne ont réagi avec du poison chauvin comparable. Après la publication de « Power 8 » un représentant de Force ouvrière à Toulouse a déclaré : « Seule Hambourg profiterait de l’augmentation des cadences de production allant jusqu’à 45 appareils pour la famille A320. C’est inacceptable » (Junge Welt, 6 mars).

Avec la lutte acharnée que se livrent les bureaucrates syndicaux, sur une base nationaliste traître, pour savoir quel site de production doit être sacrifié, ce qui a été saboté c’est une protestation véritable contre les plans des patrons d’Airbus. Quand des dizaines de milliers de personnes ont protesté en Allemagne le 2 février, il n’y en avait que 100 à Toulouse. Ensuite, quand des protestations étaient appelées en France pour le 6 mars, les bureaucrates allemands ont réagi en cajolant les ouvriers des sites d’Airbus de Varel, Nordenham et Laupheim (où il y avait eu des arrêts de travail spontanés suite à l’annonce que ces usines allaient être vendues par Airbus dans le cadre du plan « Power 8 ») afin qu’ils reprennent le travail ! Une « journée de mobilisation à l’échelle européenne » le 16 mars, originellement prévue à Bruxelles, a été abandonnée en faveur de manifestations nationales séparées. Même si les bureaucrates et leurs apologistes de gauche font parfois des déclarations pour la forme qu’il ne faut pas « se laisser dresser les uns contre les autres », ils ne disent cela que pour se couvrir le cul ; la ligne politique de ces manifestations dans les différents pays demeure clairement, sur le fond, la suivante : construire l’« unité nationale » avec ses « propres » capitalistes et leur gouvernement, et contre les travailleurs d’autres pays. Par exemple, la liste des orateurs annoncée pour la manifestation d’IG Metall à Hambourg comprend les chefs de gouvernement capitalistes (pour la plupart membres de la CDU [démocrate-chrétienne]) dans les Länder allemands où se trouvent des sites Airbus, et l’appel pour la manifestation « Nous nous battons pour notre avenir ! » fait explicitement référence aux seuls sites allemands d’Airbus.

Ce protectionnisme nationaliste est 100 % à l’opposé de la lutte de classe internationale qu’il faut mener en urgence contre « Power 8 » et les nombreuses autres attaques des capitalistes. Le nationalisme est inhérent au système capitaliste, qui opère en dressant une classe capitaliste nationale contre une autre, créant constamment de nouvelles inégalités et de nouvelles crises. De l’autre côté, le caractère international de la classe ouvrière lui donne potentiellement une énorme supériorité sur la bourgeoisie, si la classe ouvrière coordonne, au-delà des divisions nationales et autres, les luttes interdépendantes des travailleurs dans divers pays. C’est exactement ce que les bureaucrates syndicaux refusent de faire, du fait de leur loyauté au système capitaliste basé sur l’exploitation d’une classe, le prolétariat, par une classe dirigeante minuscule mais fabuleusement riche, la bourgeoisie. A l’opposé, une stratégie lutte de classe veut dire mobiliser la puissance sociale des syndicats pour lutter pour satisfaire les besoins pressants des masses travailleuses et pauvres, indépendamment des intérêts de la bourgeoisie nationale et contre eux.

Les patrons français et allemands d’EADS/Airbus sont divisés sur la question de savoir où ils doivent réduire leurs investissements et dépenses de développement, mais ils sont unis dans leur exigence d’extraire autant de profits qu’ils peuvent des travailleurs de tous les pays. Il faut que les syndicats présentent un front uni : les pertes d’Airbus, qu’elles proviennent des ennuis de livraison de l’A380 ou d’autres problèmes, c’est le problème des capitalistes, et ces pertes peuvent être couvertes par leurs gigantesques profits. Une direction syndicale lutte de classe exigerait que les capitalistes d’Airbus ouvrent leurs livres de compte pour qu’on voie leurs énormes profits et comment les patrons essaient de faire endosser leur crise actuelle aux ouvriers. Une telle direction lutterait aussi pour le principe : à travail égal, salaire égal et conditions de travail égales, que le travail soit fait par des intérimaires, par des employés de sociétés sous-traitantes allemandes ou françaises d’Airbus/EADS, ou par des sociétés appartenant à des capitalistes de Russie, d’Inde ou des Emirats arabes unis. Ce serait là un pas en avant important, notamment pour restaurer la puissance des syndicats, qui sont minés depuis des années par des accords pourris passés par les bureaucrates syndicaux, avec pour justification le « maintien du site de production », introduisant des clauses au rabais pour les nouveaux embauchés et divisant les travailleurs. Il faut syndiquer les non-syndiqués !

Si les usines Airbus fonctionnent à plein régime, voilà un bon argument pour des programmes d’embauche et de formation contrôlés par les syndicats dans toutes les usines pour satisfaire la demande. Plus largement, les syndicats ont un intérêt vital à faire leur la lutte contre le chômage, pour des emplois pour tous avec un salaire décent tout en réduisant le temps de travail et en ajustant les salaires selon l’inflation. Le fait que ce besoin de base se heurte aux limites de ce que peuvent offrir les capitalistes et leurs gouvernements montre que ce système est devenu depuis longtemps une entrave au développement des forces productives dans l’intérêt de l’humanité. La nécessité brûlante d’une lutte de classe internationale des travailleurs contre les attaques capitalistes conduit inexorablement à la nécessité de renverser ce système irrationnel et de le remplacer par une économie socialiste planifiée basée sur le pouvoir des travailleurs. Ainsi, il y a un lien indissoluble entre libérer la puissance potentielle massive des syndicats en Europe et lutter pour une direction socialiste révolutionnaire de la classe ouvrière, ce qui est notre perspective. Comme le révolutionnaire russe Léon Trotsky le disait dans les Syndicats à l’époque de la décadence impérialiste (1940), les syndicats peuvent ou bien devenir des organes pour subordonner la classe ouvrière aux capitalistes et à leur Etat, ou bien devenir les instruments de la lutte de classe révolutionnaire.

Les conflits actuels à l’intérieur d’Airbus et d’EADS – une entreprise fondée pour faire contrepoids à Boeing et donner davantage d’indépendance militaire aux impérialistes européens – soulignent la nature et les contradictions de l’Union européenne (UE). L’UE est une alliance capitaliste réactionnaire des impérialistes européens et de pays capitalistes plus petits, fondée à l’origine pour soutenir la campagne de guerre antisoviétique de l’OTAN pendant la guerre froide ; elle s’est ensuite étendue et transformée dans le but d’attaquer la classe ouvrière et les immigrés à l’intérieur, et de concurrencer ses rivaux impérialistes américains et japonais. A l’intérieur de cette coalition, les puissances impérialistes – la France et l’Allemagne, « noyau dur » de l’Europe, ainsi que la Grande-Bretagne, historiquement alliée aux USA – jouent des coudes pour imposer leur influence, et ce sont ces conflits d’intérêts qui se trouvent derrière les disputes sur les décisions stratégiques et sur l’accès d’EADS aux technologies clés. En tant qu’internationalistes prolétariens révolutionnaires, la LCI et ses sections européennes s’opposent par principe à l’UE capitaliste et à la forteresse Europe raciste. Nous lui opposons la lutte pour la révolution ouvrière et les Etats-Unis socialistes d’Europe.

Toutes les ailes de la bureaucratie syndicale, et de la social-démocratie qui la domine (le PS et le PCF en France, le SPD et le Linkspartei/WASG en Allemagne, le Parti travailliste en Grande-Bretagne, le PSOE en Espagne) s’opposent totalement à cette perspective, et subordonnent les intérêts de leur base ouvrière à ceux de leurs « propres » impérialistes. Tout en s’opposant à certains aspects de l’UE, ils soutiennent fondamentalement cette alliance capitaliste ; ils demandent tout au plus un vernis « social » pour cet instrument d’oppression capitaliste et d’exploitation impérialiste. En ce qui concerne la WASG, celle-ci est pour une alternative protectionniste pour les capitalistes, avec une intervention de l’Etat accrue et une alliance des impérialismes français et allemand pour s’opposer au « néo-libéralisme » et maintenir le statu quo capitaliste de l’« Etat-providence » sous une forme ou une autre. Ainsi, Herbert Schui, porte-parole de la WASG, faisait appel, dans un communiqué de presse en date du 20 février, au gouvernement CDU/SPD pour qu’il arrête de « regarder faire pendant qu’Airbus Allemagne se fait devancer » ; à la place il lui propose d’« entrer [en tant que partenaire] dans Airbus et de pousser en avant le développement technologique dans la production aéronautique civile ». Une déclaration commune d’Oskar Lafontaine, chef de la WASG, et de Marie-George Buffet, dirigeante du PCF, citée dans l’Humanité (7 février), contient le même argument : « Les Etats doivent avoir une influence directe sur la stratégie d’entreprise d’EADS. » S’ils appellent à ne pas diviser les travailleurs français et allemands, c’est seulement parce qu’ils sont pour une coopération plus étroite des gouvernements français et allemand contre Boeing, dressant ainsi les travailleurs d’Airbus contre leurs collègues américains. A l’opposé du social-chauvinisme du PCF et de Lafontaine, nous luttons pour la révolution ouvrière dans le ventre de la bête impérialiste US. Il est crucial de gagner les travailleurs à une perspective révolutionnaire internationaliste et de combattre le chauvinisme protectionniste. Comme l’écrivaient nos camarades de la SL/U.S. dans un article sur une grève chez Boeing en 2005 :

« La réaction de la bureaucratie syndicale est d’essayer de dresser les travailleurs aux USA contre leurs frères et sœurs de classe à l’étranger, au moyen de campagnes chauvines pour “garder nos emplois” aux USA. Ce qu’il faut au contraire, c’est unifier les travailleurs au-delà des lignes nationales, dans une lutte contre l’ennemi commun, les capitalistes. »

– Workers Vanguard n° 854, 16 septembre 2005

Le chauvinisme protectionniste des bureaucrates syndicaux est aujourd’hui surtout dirigé contre la « concurrence des bas salaires » d’Europe de l’Est et d’Asie (notamment de Chine). Par exemple, selon un article de Welt Online (26 octobre 2006),

« après l’accord pour une usine de montage d’Airbus en Chine, le syndicat français CGT, proche des communistes, craint des suppressions de postes en Europe. “Le syndicat se fait surtout du souci pour les unités de production en Allemagne ainsi qu’à Nantes et Méaulte”, a déclaré un porte-parole du syndicat à Toulouse. »

Un représentant du comité d’entreprise (Betriebsrat) allemand de Stade n’était pas d’accord qu’il y ait une menace immédiate pour les emplois allemands, mais il se faisait tout de même l’écho des plaintes de la bourgeoisie allemande sur le « vol de technologie » par la Chine :

« Mais il a mis en garde contre un transfert trop important de technologie vers la Chine. “Des emplois en Allemagne pourraient alors être menacés également”. »

Tout comme le protectionnisme chauvin dirigé contre d’autres sites Airbus en Europe, ceci a pour but de mobiliser les travailleurs en Europe derrière les intérêts particuliers de leurs « propres » impérialistes. C’est une double trahison, parce que cela sert à faire avancer les objectifs des impérialistes allemands et d’autres impérialistes européens : miner de l’intérieur l’Etat ouvrier déformé chinois et fomenter la contre-révolution capitaliste. Nous nous opposons aux efforts des bureaucrates syndicaux pour nier à la Chine le droit élémentaire de se livrer au commerce, d’acheter et de vendre sur le marché mondial. Le protectionnisme contre la Chine va de pair avec l’agitation anticommuniste de commentateurs bourgeois comme Gabor Steingart, du Spiegel, qui préconise une alliance impérialiste contre la Chine sous prétexte de défendre le niveau de vie des ouvriers, et qui crie : « Protectionnisme ! l’Occident doit se défendre. » Les travailleurs d’Europe qui se font embobiner par cela n’ont qu’à jeter un regard sur les effets de la contre-révolution capitaliste en Europe de l’Est et en Union soviétique ; les capitalistes ont utilisé internationalement la contre-révolution pour passer sur le corps des ouvriers et des opprimés dans le monde entier, démanteler les acquis sociaux y compris en Europe de l’Ouest, accroître la terreur raciste et lancer une série de guerres impérialistes et d’occupations coloniales. Cette défaite d’ampleur historique mondiale pour la classe ouvrière internationale serait décuplée si les impérialistes parvenaient à restaurer une exploitation capitaliste sans entraves en Chine. C’est pourquoi nous, trotskystes, luttons pour la défense militaire inconditionnelle de la Chine contre l’impérialisme et la contre-révolution capitaliste, et pour virer la bureaucratie stalinienne parasitaire et la remplacer par le pouvoir des conseils ouvriers et paysans – une révolution politique prolétarienne.

L’« extrême gauche » à la traîne de la social-démocratie se fait l’écho du protectionnisme de la bureaucratie syndicale avec ses appels réformistes à ce que les gouvernements capitalistes sauvent Airbus. Ainsi, la LCR pabliste écrit :

« Plus un sou pour les gros actionnaires. Nous proposons que l’Etat prenne ses responsabilités. Il faut “renationaliser” Airbus, sous le contrôle des salariés et de leurs organisations syndicales, dans le cadre d’une entreprise publique aéronautique européenne »

Rouge, 8 mars

Les gouvernements capitalistes pour lesquels ils ont voté, comme le front populaire dirigé par Jospin, qui comprenait le PCF, ont mené des attaques massives contre la classe ouvrière. Aujourd’hui le PCF et une coterie de groupes de gauche préparent la prochaine trahison en soutenant la campagne pour que Royal devienne flic en chef de l’Etat français. La WASG a le même objectif, comme l’a encore confirmé récemment Lafontaine en annonçant son désir de gouverner en coalition avec le SPD (ce que fait déjà le PDS au niveau régional). Les suivistes « de gauche » de ces partis, comme le SAV en Allemagne (section du CIO de Peter Taaffe [dont est membre en France la Gauche révolutionnaire]) n’ont aucun problème pour entrer dans un gouvernement bourgeois, tant qu’il s’engage verbalement à ne pas empirer (!) les conditions de vie des travailleurs. Quant à la LCR, elle dit clairement qu’elle est prête à « prendre ses responsabilités » dans un gouvernement, du moment qu’il est « anticapitaliste ». A l’opposé du programme réformiste de prendre des responsabilités dans l’Etat bourgeois, ce qu’il faut c’est une lutte pour préparer la classe ouvrière à ce qu’elle prenne dans ses propres mains les destinées de la société en remplaçant les organes répressifs de l’Etat capitaliste par ses propres organes de pouvoir ouvrier. Les réformistes d’« extrême gauche », qui s’opposent à cette perspective révolutionnaire, mentionnent à peine le protectionnisme chauvin des bureaucrates syndicaux, et encore moins présentent une alternative programmatique à celui-ci. Ils voient dans l’Etat bourgeois un moyen de contrôler les excès du capitalisme, et non un instrument de la domination de classe de la bourgeoisie. Contre cela Lénine, dirigeant de la Révolution d’octobre 1917, expliquait dans l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme que « les monopoles privés et les monopoles d’Etat s’interpénètrent à l’époque du capital financier, les uns et les autres n’étant que des chaînons de la lutte impérialiste entre les plus grands monopoles pour le partage du monde ».

Au fond, la question c’est quelle classe doit avoir le pouvoir. La concurrence et les rivalités entre les « grandes » puissances impérialistes concernant les sphères d’influence et d’exploitation conduisent inévitablement à des guerres commerciales et ensuite à de vraies guerres, qui sont les moyens ultimes de la bourgeoisie pour défendre ses intérêts contre ses concurrents. Pour la bourgeoisie, le protectionnisme et le « libre marché » sont des options qu’elle peut discuter. Pour le prolétariat, le protectionnisme veut dire renoncer à l’internationalisme, s’engager par avance à soutenir les massacres interimpérialistes, et abandonner la révolution socialiste qui est la seule issue pour l’humanité. Contre ceci, nous, dans la LCI, luttons pour reforger la Quatrième Internationale, parti mondial de la révolution socialiste, pour préparer la classe ouvrière à offrir cette solution.